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Un génocide contre les tutsis congolais en cours en RDC

Redigé par Tite Gatabazi
Le 3 décembre 2022 à 06:12

Les tutsis congolais vivent un calvaire qui se perpétue depuis des décennies. Les carnages se poursuivent et prennent de l’ampleur au point ou la conseillère des nations unies pour la prévention du génocide alerte sur un génocide en cours.

Développer un discours de haine anti tutsis et encourager la population à la chasse à l’homme : le discours anti tutsi regorge des fantasmes et des pseudo réalités historiques : balkanisation, infiltration, agression : méthode perverse qui cache les échecs internes.

Les églises ne sont pas en reste. A l’instar des catholiques, certains pasteurs sont apparus en tenue militaire et ont encouragés les chrétiens à dénoncer les tutsis.

A travers l’église catholique, Mgr Kajiga en son temps et les Magrivi ont influé beaucoup sur la cristallisation des positions intransigeantes dans le Nord Kivu jusqu’à Kinshasa.

Magrivi a accompagné voire amplifier l’idéologie parmehutu.

Ils sont à la base de la fameuse nationalité douteuse de la conférence nationale souveraine en 1990, ont soutenus les Bangirima dans des pogroms des tutsis en 1992.

Et en 1994, Magrivi effectuait une alliance avec le hutu power des camps des réfugiés à l’Est RDC.

Il s’y jouait en effet des affinités ethniques, des jeux de pouvoir et des intérêts économiques.

Mais ni les auteurs, ni les commendataires pourtant identifiés n’ont jamais été inquiétés.

Car le débat actuel univoque en RDC refuse d’aborder la question de fond.
Et actuellement, on assiste plutôt à une propagande, à la désinformation et aux fausses informations pour polariser l’opinion publique.

Les réseaux sociaux inondent des amalgames et contres vérités, des fantasmes, des images choquantes et insoutenables des autorités politiques civiles et militaires qui s’adonnent à cet exercice mortifère.

La conseillère spéciale du secrétaire général des nations unies chargée de la prévention du génocide, Mme Alice Wairimu Nderitu était à Kinshasa en Juin dernier puis du 10 au 13 novembre 2002. C’est dire.

Ce 30 novembre 2002, elle a sorti un communiqué pour une large diffusion.

« La violence actuelle est un signe avant-coureur de la fragilité de la société et la preuve de la présence persistante des conditions qui ont permis à la haine et à la violence à grande échelle d’éclater en un génocide dans le passé », a-t-elle dit dans un communiqué de presse.

Dans celui-ci elle fait référence à sa dernière visite en RDC du 10 au 13 novembre 2022, et se dit très préoccupée de l’escalade du discours de haine et incitation à la violence suivie de passage à l’acte.

Le communiqué relève « qu’il existe des indicateurs sur le contenu de la diffusion du discours de haine et l’absence de mécanisme institutionnels pour y faire face ».

Il poursuit en indiquant que « les abus qui se produisent actuellement dans l’Est de la RDC, y compris le ciblage de civils en raison de leur appartenance ethnique ou de leur affiliation présumée aux parties belligérantes, doivent cesser.

Notre engagement collectif à ne pas oublier les atrocités passées constitue une obligation d’empêcher qu’elles ne se reproduisent », a-t-elle souligné.

Elle fonde sa démonstration sur une base factuelle suffisante à la fois de recherches justifiées, documentées, reposant sur des sources suffisamment crédibles.

En RDC on a dépassé le stade de la diffamation qui est l’allégation ou l’imputation d’un fait attentatoire à l’honneur et à la considération d’une ou plusieurs personnes identifiables.

Une atteinte à la réputation peut grandement nuire à la santé psychologique ou même l’avenir professionnel.

La position du M23 ne peut se comprendre aisément sans référence à son histoire et ses revendications.

Le M23 est le porte étendard de cette communauté tutsi privée de sa citoyenneté en plus de ses biens.

Frustré par l’absence de progrès dans l’exécution de différents accords dûment signés avec le gouvernement, ce mouvement avait repris les armes.

L’inconséquence au sommet de l’Etat a généré des groupes armés. L’insécurité ponctue la vie quotidienne en RDC.

On décèle effectivement dans le discours officiel, quelque chose de l’ordre du déni. A Kinshasa on fuit l’évidence.

Sur le terrain militaire, forte des supplétifs que sont les FDLR, Nyatura et les Mai Mai, les FARDC ne tiennent pas face à la détermination du M23.

Plutôt que de s’attaquer aux causes structurelles des crises exacerbées par l’appât du gain et des ambitions politiques, Tshisekedi a cédé face à la mafia.

La perspective des élections prochaines et les revirements dans les alliances est à mettre aussi sur ce compte de l’escalade.

Le pouvoir cherchant désespérément une fissure qui favoriserait le glissement. Il voudra jouer la montre et ne se prêtera point au compromis lors du dialogue.

De l’Ituri au Tanganyika en passant par le grand Kivu, au Kasaï, dans le Grand Katanga, au Bandundu jusqu’à Kinshasa où sévissent les kuluna, l’insécurité règne en maître dans ce pays.

Il est des moments ou cela devient nécessaire de replacer les choses et les évènements dans leur perspective historique voire sociologique pour en démêler le vrai du faux.

Il est des acteurs qui s’inscrivent dans le prolongement de la vieille rhétorique dont on connait les dégâts.

Car les métastases du génocide des tutsis au Rwanda se font encore sentir dans la région des grands lacs avec des conséquences humaines terribles.

Nous devrions acceptés, bien malgré nous, de faire face aux vérités difficiles de l’histoire et la sociologie contemporaines des grands lacs. Des esprits éclairés parlent des causes structurelles.

Le génocide en cours contre les Tutsis congolais appelle tout particulièrement à ces exigences critiques de premier plan, qui interrogent les disciplines historique, sociologique, juridique, littéraire, etc., dévoilant leur portée politique, philosophique et morale.

Aux proclamations du « plus jamais ça », incapable en réalité d’empêcher la répétition d’un autre génocide vingt-huit ans après celui des tutsis Rwandais, doit répondre une recherche en acte qu’ambitionne de représenter, aujourd’hui et pour demain, la communauté.

Les conditions pour un retour de la paix véritable sont loin d’être réunies.


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