Uvira ou la déroute et la désillusion des FARDC et alliés

Redigé par Tite Gatabazi
Le 3 décembre 2025 à 11:48

Les récents affrontements sur l’axe Katogota - Luvungi, en territoire d’Uvira, mettent en lumière les limites d’une stratégie militaire fondée sur la provocation et l’improvisation.

L’attaque menée par les troupes loyalistes au président Félix Tshisekedi s’est rapidement transformée en débandade, marquée par l’abandon d’armes et de munitions, et la fuite précipitée de plusieurs officiers vers le Burundi.

Cette débâcle n’est pas un incident isolé, mais le symptôme d’une coalition composée de FARDC, FDLR, milices Wazalendo, contingents burundais et mercenaires, dépourvue de commandement unifié, de discipline et de vision stratégique. Face à un adversaire structuré et bien entraîné, cette alliance hétéroclite révèle son incapacité à soutenir une pression prolongée, transformant les offensives improvisées en humiliations répétées.

Au-delà de l’échec militaire, cette situation interroge la responsabilité politique. Les opérations offensives, présentées comme des démonstrations de force, accroissent l’insécurité et exposent les populations civiles à des représailles. Le Sud-Kivu continue de payer le prix d’une stratégie qui privilégie la surenchère militaire à la protection des habitants et à la stabilité durable.

L’axe Katogota–Luvungi devient ainsi le miroir des illusions perdues : aucune coalition dépourvue de cohésion, d’intégrité et de projet politique clair ne peut résister face à un adversaire discipliné. La débâcle des FARDC et de leurs alliés illustre la fragilité d’un système politico-militaire prisonnier de l’improvisation, de l’aveuglement stratégique et de l’instrumentalisation de la force. Tant que la logique de provocation dominera, l’Est du Congo restera enfermé dans un cycle de violences dont même les artisans ne mesurent pas la portée.

Vue aérienne de la ville d’Uvira

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