L’UNC, sa créature politique et l’UDPS, son allié d’hier et son bourreau d’aujourd’hui, forment ce couple vénéneux où l’un feint la fidélité pendant que l’autre entretient l’illusion d’un pacte durable, tandis que le peuple, spectateur désabusé, demeure prisonnier d’un mariage de raison aux relents toxiques.
Les trahisons en cascade
Vital Kamerhe, naguère considéré comme le fils spirituel de Mzee Laurent-Désiré Kabila, fut l’un des premiers à entériner les accords de Lusaka, marquant ainsi sa première infidélité à la mémoire du chef assassiné.
Plus tard, il rompit avec Joseph Kabila Kabange, son mentor et protecteur, en 2009, dans une rupture aussi fracassante qu’inattendue. Il poursuivit cette logique en refusant, en 2011, de s’aligner sur Étienne Tshisekedi wa Mulumba, le Sphinx de Limete, qui lui proposait une coalition salvatrice pour barrer la route à un pouvoir prédateur. La même désinvolture marqua son rôle ambigu dans les accords de la Saint-Sylvestre de 2016, où, sous le masque du facilitateur aux côtés d’Eden Kodjo, il se fit complice de l’éternisation du régime kabiliste.
Genève également, on lui offrit une nouvelle scène pour exhiber sa duplicité, trahissant la confiance de ses pairs en foulant aux pieds le serment solennel. Pire encore, il livra son propre parti, l’UNC, à une logique dynastique en le plaçant sous l’influence de son épouse Hamida, au détriment de compagnons de lutte qui, depuis 2009, avaient consenti sacrifices et fidélités. Son dernier coup fut l’acceptation tacite du hold-up électoral de 2018, qui consacra Félix Tshisekedi à la magistrature suprême et scella l’abdication de toute conscience collective au profit d’un arrangement de couloir.
Le naufrage judiciaire et politique
Le procès dit des « 100 jours », symbole éclatant des contradictions du régime Tshisekedi, mit en lumière un détournement de 57 millions de dollars, reconnu par le principal bénéficiaire Jamal, mais imputé à Kamerhe comme une « infraction intellectuelle » transformée en supplice judiciaire de vingt années.
L’affaire, spectaculaire, servit moins à assainir les finances publiques qu’à briser l’ascension politique d’un allié devenu trop encombrant. À cette mise en scène judiciaire s’ajoutèrent les épisodes rocambolesques : le prétendu faux coup d’État de Christian Malanga, instrumentalisé pour justifier une menace physique contre lui, et les primaires biaisées de l’Union sacrée de la Nation (USN), savamment orchestrées pour l’écarter de la présidence de l’Assemblée nationale.
Enfin, la pétition téléguidée, véritable mise à mort politique, consacre son humiliation publique et précipite la fin d’une carrière bâtie sur l’espoir d’un destin national.
La vanité des pouvoirs terrestres
Le pouvoir, comme un éclair, passe et s’évanouit, ne laissant derrière lui que des traces de lumière ou d’ombre. Les titres s’effacent, les ovations s’éteignent, mais les choix des dirigeants demeurent inscrits dans la chair de la nation.
Gouverner, ce n’est point jouir de l’instant, mais assumer une responsabilité éternelle : servir avec vision, intégrité et courage, au nom du bien commun. L’Histoire, juge incorruptible et implacable, n’enregistre ni les cérémonies ni les parades, mais l’impact réel ; ni les promesses égrenées au gré des campagnes, mais les résultats tangibles pour le peuple.
Vital Kamerhe, tout comme ses contemporains, devrait méditer cette vérité : la grandeur ne se conquiert pas dans les couloirs des arrangements, mais dans l’édification d’un héritage qui transcende l’éphémère. Le réveil, pour la République Démocratique du Congo, ne peut être différé davantage. Car si les hommes passent, les peuples, eux, se souviennent, et l’Histoire, inéluctablement, demande des comptes.

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