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Approche cosmologique de la question de l’environnement : De la poésie du monde à la dispersion de la matière

Redigé par Dr Isaîe Nzeyimana
Le 17 décembre 2016 à 08:41

Une Journée mondiale de philosophie, 2016 a été célébrée à l‘Institut Catholique de Kabgayi ce mardi 13 décembre. Elle portait le thème : Regard philosophique sur la question de l’environnement et du changement climatique au Rwanda. Il a été tout au long des débats un souci d’amélioration des rapports nord-sud . Les philosophes en congrès ont compris les conséquences négatives qui pèsent sur les Pays en Développement dont leur incapacité à exploiter judicieusement et profitablement leur riche environnement (...)

Une Journée mondiale de philosophie, 2016 a été célébrée à l‘Institut Catholique de Kabgayi ce mardi 13 décembre. Elle portait le thème : Regard philosophique sur la question de l’environnement et du changement climatique au Rwanda.
Il a été tout au long des débats un souci d’amélioration des rapports nord-sud . Les philosophes en congrès ont compris les conséquences négatives qui pèsent sur les Pays en Développement dont leur incapacité à exploiter judicieusement et profitablement leur riche environnement depuis qu’un Occident industriel pollueur ne daigne pas céder au transfert de technologies au profit des pays du sud pour qui les peuples croupissent dans la misère crasse.

Ci après la communication du Dr Isaie Nzeyimana, président le l’Association Rwandaise de Philosophie :ARPHI

Approche, concepts et questions de la cosmologie en rapport avec l’environnement

Les approches ici privilégiées sont Historique et par dichotomie en élucidant, à chaque niveau de la question, les enjeux épistémologiques et existentiels, posant que la question de l’environnement est d’ordre de l’incertitudes de la raison conduisant à l’angoisse existentielle d’un e origine incertaine, d’un présent et d’un futur aussi incertain.
Ainsi, la question de l’environnement se pose concepts d’ontologie (l’être du monde) et de la connaissance (du monde), entre l’ordre et le la chaos, entre la certitude et le hasard (Incapacité de la raison face à la complexité déroutante des causes).

2. Concept : environnement
Le concept « environnement » s’applique en propre à l’univers habité, envisagé comme « la maison commune des hommes ». Généralement , il est défini comme l’ensemble des composants naturels de la Planète Terre (air, eau, atmosphère, roches, végétaux, animaux), des phénomènes et interactions qui s’y déploient, c’est-à-dire tout ce qui ENTOURE l’HOMME.

APPLICATION A LA QUESTION DE L’ENVIRONNEMENT
La question de la question n’est-elle pas même dans cette conception anthropocentriste du monde (l’homme comme référence et mesure

Depuis les années 1970, le concept « environnement » est utilisé pour désigner le contexte « écologique global » : ensemble des conditions physiques, chimiques, biologiques climatiques, géographiques et culturelles au sein desquelles se développent les organismes vivants et les humains en particulier.
Il inclut donc l’air, la terre, l’eau, les ressources naturelles, la flore, la faune, les hommes et leurs interactions sociales.

En pratique, il est une préoccupation scientifique/technologique, (interdisciplinaires), industrielle (exploitation/utilisation des ressources naturelles), architecturale (Déplacement de matériel ou le laisser à sa place), idéologique (politique, économique) et comportementale (apport de l’homme à la nature).

3. Concept : cosmologie
La cosmologie (de Cosmos et Logos/discours, parole, science) est dite aussi philosophie de la nature. Sa principale préoccupation est de synthétiser, unifier, totaliser l’ensemble des phénomènes et des événements physiques dans un ordre de coappartenance unique et irréductible et d’assurer leur coappartenance au sein de la totalité cosmique.

Par l’étendue de son objet (tout l’univers) et sa la profondeur de son objet (essence des choses matérielles), la cosmologie est établie reine des sciences expérimentales.

Comme le poète le dit, la cosmologie répond aux plus nobles exigences de l’esprit humain. Qu’il est beau, dit le poète, de contempler le principe et l’origine des choses et d’en sonder les profondeurs ! Voilà l’idéal du sage : tout le reste n’est qu’un jeu laissé au vulgaire » ! Lorsqu’un disciple demanda à Héraclite en quoi consiste son bonheur, il répondit : contempler les astres.

Les grandes religions ont pris l’univers comme demeure des divinités. Les pratiques politiques, artistiques, architecturales puisent leurs dimensions (3e dimension) des cosmogonies et de la cosmologie.

Par les questions qu’elle traite, celle de l’univers pris comme une totalité, elle offre plus de lumières sur les questions écologiques.

4. Question fondamentale posée en cosmologie, par rapport à l’environnement
La question fondamentale est le rapport entre HOMME-NATURE. Sont-il en rapport de -Harmonie ? de Domination ? de Transformation ? Ou de Confirmation (laisser la nature à sa place) ? L’homme est-il le centre, ou est-il dans l’écosystème du cosmos ?
Chacun de ces rapports implique aussi des enjeux scientifiques/technologiques, culturels, économiques, politiques, idéologiques, comportementaux-alimentation,…
De cette question découle celle des rapports entre MATIERE -ESPRIT

Sortie du Chaos mythique et ouvertures à de multiples interprétations du cosmos
Pour sortir du chaos mythique, les grecs s’interrogent sur la complexité et les changements dans la nature et se préoccupent de trouver une substance primordiale qui unifie le multiple et porte tous les changements, sans que cette substance soit elle-même changeante.

L’un deux, Anaximandre (610-547/546 ), disciple de Thalès, conclue qu’une telle substance doit être l’infini, l’indéterminé, l’illimité. Leurs conclusions ouvrent à des multiples interprétations du cosmos, les unes plus inclusives, les autres plus exclusives, dont l’interprétation :
-spiritualiste du cosmos (plus d’intégration)
 mathématique du cosmos
 atomiste-mécaniste-dynamiste du cosmos


5. Interprétation spiritualiste du cosmos (Cosmologie ou Poésie du monde)

Anaximène (environ 570-526) : L’indéterminé prend forme ; au fond de l’univers se trouve l’âme du monde. Celle implique la sympathie cosmique de tous les êtres.
Empédocle (environ 490-430) : Même si les corps physiques peuvent paraître multiples, antagonistes, deux forces différentes sont à l’origine de l’alliance et de la séparation, de l’attraction et de la répulsion. Ces forces sont l’amour pour les unir, la haine pour les désunir.

Héraclite (540-475) : Au sommet de l’univers est assise la sagesse dont les attributs sont : le Logos, la Raison, le Verbe, la Mesure. Cette sagesse est une sorte de Raison Universelle qui gouverne tout ce qui se passe dans la nature.
Plus tard, Pierre Teilhard de Chardin et Bergson : Tout l’univers émerge d’une origine commune « Elan Vital » qui l’anime ; convergence aussi vers une fin commune « le point Oméga »

« 

APPLICATION A LA QUESTION DE L’ENVIRONNEMENT
Le changement, le mouvement ininterrompu dans la nature est autant réel que déstabilisant. Mais cela n’a pas empêché Héraclite de penser le changement en le rapportant à la sagesse divine. Jamais, avec le spiritualisme, la question de l’environnement, comme distorsion/manipulation de la nature n’aurait été pensable.

 »

C’est alors à l’époque ou l’unité cosmologie philosophique-cosmologie scietifique-cosmologie religieuse est encore affirmée.

Certaines religions animistes font des éléments de la nature (animaux, plantes), comme les sources des divinités. La non-compréhension de la nature leur confère un aspect mystique qui aboutit souvent à une divinisation de ses éléments.
Dans l‘HINDOUISME, on traduit hindouisme par sanatana dharma, qui, traduit approximativement, signifie l’« essence éternelle du cosmos » – la qualité qui lie tous les êtres humains, animaux et végétaux à l’univers alentour et éventuellement à Dieu, source de toute existence. Le SHINTOISME divinise de nombreux éléments naturels, sous le nom de KAMI.

Un kami peut être toute entité supérieure à l’homme par sa nature. Dans les êtres extérieurs ce que l’homme expérimente en lui-même, sentiment de participation, de sympathie et de communion avec la nature, conviction que l’homme et la nature ont une source commune.

6. L’unité du savoir
Dans les perspectives spiritualistes, le type de savant est encyclopédiste. Il n’a réunit l’univers qu’en un seul principe qui traverse tous les niveaux d’être : physique organique, biologique, psychologique, culturel, historique, mystique.

Le physicien anglais Isaac Newton (1642-1727) formule les lois définitives du mouvement des planètes autour du Soleil : la loi de la gravitation ou Attraction universelle, la loi de l’inertie.

Par-dessus tout, il considère que ces lois physiques qui régissent tout l’univers, sont la preuve de la puissance de Dieu. Même si le mécanisme réduit les corps à des figures géométriques planes et réguliers, c’est uniquement pour montrer que le monde, dans les êtres les plus infimes, est un chef-d’œuvre d’ordre et de beauté.


7. Unité du savoir : Quelques modèles

Dans l’Antiquité grecque, la philosophie de la nature comprend la physique, la biologie, la botanique et la psychologie (Aristote).
il sera suivi par Plotin (205-270).

Plotin est le dernier du néoplatonisme de la sagesse grecque après la fermeture de l’Ecole d’Athènes par un décret de Justinien.
La philosophie de Plotin est plutôt une méthode qu’une doctrine. Elle est une méthode purificatrice et de réduction à l’unité, qui permet à notre esprit de remonter vers le principe, appelé l’Un.

Le degré de réalité est fonction du degré d’unité, « rien n’est que l’un ». Plotin soutient que l’Un est antérieur à l’être : l’Un fonde l’hénologie au-delà de l’ontologie. Cette unité est plénitude et non une formalité vide.

Fondamentalement, l’Un se dirige à cause de sa surabondance (c’est le rayonnement ou l’émanation) et s’écoule à travers l’Esprit. L’Un s’accomplit et se modèle de l’âme du monde aux âmes individuelles ; l’âme anime la nature et enfin la matière qu’il faut comprendre selon les catégories de la diversité et du manque.

L’ascension est un processus de purification grâce à l’éros (dans l’art), à la pensée contemplative des formes et de la Beauté de l’Unité, à l’extase. Les médiévaux ne connaissent qu’une seule sagesse : sagesse Physique, métaphysique et mystique.

Blaise Pascal sait que le type d’homme d’esprit a l’esprit métaphysique, de géomètre et de finesse.

Chez Hegel, le précise de l’encyclopédie des sciences philosophique comprend la science de l’idée, de la nature mécanique, physique, organique et la philosophie de l’esprit. En tout, le savoir, c’est le savoir de l’esprit au fond du monde.

Pierre Teilhard de Chardin : la philosophie retrace l’évolution de la vie, du cosmosphère, biosphère et noosphère. La vraie science ou la vraie physique, c’est celle qui parviendra à intégrer l’homme total dans une représentation cohérente du monde, celle qui unira l’amour cosmique à l’amour mystique.

Bergson, inscrit l’univers sur « la durée continue » du seul et même principe spirituel « Elan vital », comme continuation du monde physique, biologique, psychologique et mystique.

« 
APPLICATION A LA QUESTION DE L’ENVIRONNEMENT
Peut-on associer le problème de l’environnement à celui du muettement des sciences, là où plutôt que la totalité, chacune poursuit un aspect isolé ?
Descartes inaugure cette séparation. Son dualisme de univers dissocie « la réalité pensante et la réalité étendue », elles sont deux substances indépendantes l’une de l’autre, sans interaction aucune ».

8. Interprétation mathématique du cosmos : le calcul du monde
Frappé par l’ordre des changements et les proportions harmonieuses des choses, PYTHAGORE enseigne que les nombres exprimant ces proportions sont des vraies réalités et qu’ils ont une essence immuable.

Plus tard, GALILÉE écrira que pour souci de précisions, il faut retranscrire toutes les observations scientifiques dans un langage mathématique. « Mesure ce qui est mesurable et rend mesurable ce qui ne peut pas être mesuré ... la nature est écrite dans un langage mathématique », dit Galilée.
Descartes isole deux mondes (substance pensante) et (substance comme étendue (géométrie).


APPLICATION A LA QUESTION DE L’ENVIRONNEMENT

Le problème de l’environnement serait-il celui d’isoler les corps physiques (proportion quantitative matérielle) pour pouvoir le réduire à n’être qu’l’étendue géométrique, dont les propriétés sont la divisibilité, la figurabilité et la mobilité ?


9. Interprétation atomiste du cosmos et l’ironie de la conservation de la matière
L’atomisme est initié depuis les grecs (Démocrite, Leucippe Empédocle). Ils divisent (rationnellement)la substance/matière jusqu’au petits éléments appelés atomes. Mais les atomes ou les particules élémentaires sont :
 moins des êtres réels, plus des supports conceptuels de relations quantitatives,
 plus des nœuds d’énergie que de portion de matière,
 plus de systèmes d’objets que des êtres concrets.

A ce niveau, on peut parler plutôt de l’évanouissement de l’individualité substantielle.
Ainsi l’esprit apprend qu’il est possible d’atteindre le noyau atomique. Mais ce qui visé au fond de l’atome, ce n’est plus la substance, mais un nœud d’énergie que toutes les technologies peuvent libérer, récupérer les unes (dont le scientifique a besoin) et disperser les autres, sans aucune prévisibilité de leurs trajectoires possibles.« 

APPLICATION A LA QUESTION DE L’ENVIRONNEMENT
Le problème de l’environnement n’est pas, en définitive, de la divisibilité infinie de la matière et de la libération des énergies imprévisibles ? Il est celle de la réduction de la substance (proportion de matérielle) à énergie.

 »


10. De la cosmologie classique philosophique à la cosmologie scientifique : De l’univers homogène à l’inhomogène

Surement que le problème de l’environnement est lié à la séparation progressive entre la cosmologie philosophique et la cosmologie scientifique, selon les oppositions suivantes :
1. Alors que la cosmologie philosophique considère l’Univers homogène, la cosmologie scientifique considère l’Univers in homogène
2. Alors que la cosmologie philosophique étudie le Cosmos à l’échelle macro physique, la cosmologie scientifique étudie le Cosmos à l’échelle microphysique
3. Alors que la multiplicité est rapportée à l’unité, ordre, régularité, l’harmonie et symétrie(Parties formant un tout où aucune parie ne remporte sur une autre), dans la cosmologie scientifique, l’Univers comme amas d’infimes détails , rapportés à l’Inflammation chaotique éternelle, dans le futur (multivers des galaxies qui s’éloignent en une extension infinie, futur annoncé,…)
Alors que la cosmologie philosophique, le temps et l’espace comme des lieux des choses, dans la cosmologie scientifique le Temps et l’espace absolus, qui se contractent et s’étendent
APPLICATION A LA QUESTION DE L’ENVIRONNEMENT
« Ne sommes-nous pas que des formes vivantes émergées par le plus grand des hasards et soumises aux caprices aveugles d’une volonté de vivre absurde,
Le problème de l’environnement est-il un problème philosophique, épistémologique et existentiel ?

De l’univers homogène à l’inhomogène découle d’autres oppositions, telles que :
1. De l’Univers vertical et l’hiérarchie où les êtres sont affirmés non de subordination, mais d’émanation, où chacun a sa place, - à l’Univers Horizontal où tout est égal à tout.
2. De l’ordre , de la beauté et de l’harmonie préétablie (Leibniz), - à la tyrannie et inquiétude d’un futur incertain
3. Du principe de la certitudes et des certitudes de la raison),- au privilège d’incertitude presque absolue, aux antinomies sur le cosmos (incapacité de penser la totalité de l’univers (sans que l’intelligence ne risque des antinomies/Kant) , aux probabilités, scepticisme et l’érrance de la raison.. sans repos de l’esprit ni Dieu.
CONCLUSION : Catégories de penser les questions de l’environnement, sous le point de vue cosmologique
Rapport à : Catégorie de l’Equilibre Catégories d’incertitude
ORDRE

1. Ordre, harmonie, régularité du cosmos
2. Univers comme totalité
3. Univers hiérarchisé
4. Lois générales, certitude 5. Dispersion, multivers
6. Univers comme accumulation accidentelle des phénomènes
7. Univers horizontal
8. Lois particulières, incertitude et angoisse d’un futur annoncé

QUANTITE

 Substance (proportion matérielle) -Particules élémentaires, comme nœud d’énergie
CAUSALITE

1. Causalité transcendante et causalité immanente
2. Cosmos et recherche du sens
3. Ordre et finalité
4. Unité sagesse philosophique-scientifique-mystique
5. Rien que des relations entre les phénomènes
6. Cosmos et recherche des rapports de quantité (à l’échelle infime)
7. Hasard à la limite de l’absurdité
8. Unilatéralité du savoir

BUTS
1. Beauté de l’univers et Contemplation des choses sur leurs places
2. Utilité et transformation, déplacement incessant des choses
RESPONSA-BILITÉ Des philosophes Des biologistes et des physiciens


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