Burundi : Des généraux en cavale ; signe annonciateur d’une nouvelle rébellion

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 22 mai 2015 à 03:42

Dernièrement les USA ont dépêché à Bujumbura des Marines pour évacuer le personnel non essentiel d’ambassade des USA et du Canada . Il se dit que la France a, quant à elle, envoyé des gendarmes à Bujumbura pour renforcer la sécurité de son ambassade.
Entretemps, d’autres informations font état de la fuite du Gén. Pontien Gaciyubwenge vers les hauteurs de la ville de Bujumbura, dans le Bujumbura rural alors que les troupes du gouvernement, venues l’arrêter, tentaient de cerner sa villa. Le Gén. (...)


Dernièrement les USA ont dépêché à Bujumbura des Marines pour évacuer le personnel non essentiel d’ambassade des USA et du Canada . Il se dit que la France a, quant à elle, envoyé des gendarmes à Bujumbura pour renforcer la sécurité de son ambassade.

Entretemps, d’autres informations font état de la fuite du Gén. Pontien Gaciyubwenge vers les hauteurs de la ville de Bujumbura, dans le Bujumbura rural alors que les troupes du gouvernement, venues l’arrêter, tentaient de cerner sa villa.

Le Gén. Gaciyubwenge Pontien, Ministre de la Défense destitué très récemment prend fuite alors que le régime fait la chasse aux comploteurs


Serait-ce une nouvelle rebellion qui s’annonce ?

Au moment où les manifestants contre le troisième mandat du Président Pierre Nkurunziza continuent leur siège malgré le carnage fait sur eux, deux manifestants ayant été tués par la Police ce jeudi 21 mai 2015 ; les Barundi semblent fatigués d’attendre une action salutaire de la Communauté internationale qui n’arrive pas.

A ce jour, depuis le 13 mai dernier, date de début des manifestations anti troisième mandat, 20 manifestants ont été tués par les forces de la répression du régime Pierre Nkurunziza.

Entretemps, le pire peut arriver. En effet l’opposition dénonce une tentative criminelle planifiée par le régime consistant à poser des bombes dans l’aire des manifestants et prétexter que ce sont les Shabbabs somaliens qui auront fait ce carnage.

Les Barundi ne veulent pas retomber dans le piège ethnique

Quand, dans son message à la nation le Président Nkurunziza dit que le Burundi est paisible à part 4 quartiers de la ville de Bujumbura que sont Musaga (Sud Est), Nyakabiga (Est), Ngagara et Cibitoke (Nord de la Ville), que par conséquent les élections reportées pour le 5 juin 2015 auront bel et bien lieu, il veut faire allusion au fait que ces manifestants sont essentiellement de l’ethnie Tutsi.

Des voyageurs à l’intérieur du Burundi disent que ce discours ethnocentriste est la carte brandie pour terrifier toute personne qui pourrait sympathiser avec les manifestants de la Capitale.

Or cette carte semble être déjoué par les 8 des 11 généraux qui ont tenté le coup d’Etat et qui sont en cavale à l’intérieur du Burundi. Ils sont rejoints par l’ex-ministre des Armées récemment destitué, le Gen. Pontien Gaciyubwenge.

Vingt Marines américains stationnent près l’ambassade des USA à Bujumbura

Des sources sûres disent que le principal cerveau du Coup d’Etat manqué, Gén. Godefroid Niyombaré issu du CNDD-FDD a pris avec lui 80 pour cent des troupes de la garnison de l’extrêmité sud de la Ville dite Camp Para.

Une reconstitution de la rébellion armée

Les Barundi veulent-ils venir seuls à la rescousse de leur pays face à l’immobilisme de la Communauté internationale ?
Beaucoup de questions se posent sur la disparition à l’intérieur de certaines hautes personnalités du pays. C’est le cas de Hussein Radjabu qui a trompé la vigilance des gardiens de prison pour fuir après quelques dix ans de bagne.

Une rébellion possible formée de personnalités des deux ethnies du Burundi pourra être efficace quant au paysage politique qu’elle va mettre en place si elle parvient à se constituer et à remporter le pouvoir.

D’ores et déjà des puissances régionales et internationales semblent dessiner leurs influences sur la marche des événements burundais. Les USA et la Belgique, ancienne puissance tutélaire, ont tenu à dissuader officiellement le président Nkurunziza dans son projet de 3ème mandat illégal. Les Organisations internationales dont l’ONU et Union Africaine ont fait de même.

15 gendarmes français pour veiller aux intérêts de la France à Bujumbura

Cependant, la France, elle, n’a pas soufflé un petit mot à la question. La CIRGL (Conférence Internationale sur la Sécurité, la Paix et le développement dans la région des Grands Lacs) a également montré ses faiblesses dans les recommandations évasives émises lors de sa récente rencontre au Sommet de Luanda. Voilà un signe de tolérance criminelle sur ce qui se passe au Burundi de sa part. Cela peut entrer dans le jeu du trio Kabila (RDC)- Nkurunziza (Burundi)-Kikwete (Tanzanie).

Pourquoi ?
Cette alliance est sacrée. Dans nos publications antérieures nous avons montré une certaine contrebande des minerais congolais qui suit la route Bujumbura Dar-Es-Salaam. Cet argument à lui seul éclairerait sur la question de savoir pourquoi Nkurunziza veut un séjour prolongé au fauteuil et pourquoi ses deux amis l’appuyeraient dans ce projet illégal.

Pourtant au delà de ce bras de fer visible, il peut y avoir de longues stratégies des grandes puissances internationales. Il serait étonnant de voir certaines de ces puissances qui ont vu comment les forces du pouvoir ont vandalisé la presse burundaise s’opposer à ce qu’une rébellion jugée libératrice de Burundais vienne redresser les errements du régime Nkurunziza. Ce ne sera pas l’axe Kigali-Kampala-Nairobi qui sera fâché de ce nouveau développement de la situation. Au risque même de lever l’East African Stand By Brigade Force ?


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