Au cœur de la campagne de don de sang au Rwanda en 2024

Redigé par IGIHE
Le 16 juin 2025 à 01:03

Au Rwanda, de plus en plus de personnes comprennent l’importance cruciale du don de sang, indispensable pour sauver des vies dans les hôpitaux du pays. Rien qu’en 2024, 84 383 poches de sang ont été collectées à l’échelle nationale.

Selon le Rwanda Biomedical Centre (RBC), le groupe sanguin O+ est le plus donné en 2024 avec 40 291 poches, suivi par A+ (20 007), B+ (15 137), AB+ (3 393), O− (3 431), A− (1 124), B− (831) et AB− (169). Le groupe O+ représente 47,75 % des dons, tandis que l’AB− est le plus rare avec 0,2 %.

Au total, 58 688 donneurs ont participé, dont 72,11 % d’hommes et 27,89 % de femmes. Selon Moïse Tuyishimire, responsable au Centre national de transfusion sanguine, les hommes ont donné 70,39 % des poches (59 394), contre 29,61 % pour les femmes (24 989).

Par groupes sanguins, on compte 26 564 donneurs O+ (45,26 %), 17 070 A+ (29,09 %), 9 367 B+ (15,96 %), 2 111 AB+ (3,60 %), 2 246 O− (3,83 %), 693 A− (1,18 %), 483 B− (0,82 %) et 154 AB− (0,26 %).

Kigali domine avec 27 259 poches (32 %), issues de 18 830 donneurs (13 323 hommes, 5 507 femmes). La Province du Nord suit (14 751 poches, 18 %), puis l’Est (14 231, 17 %), le Sud (14 150, 17 %) et l’Ouest (13 492, 16 %).

Les jeunes de 18 à 25 ans représentent la majorité des donneurs (46,10 %), suivis des 36–45 ans (21,6 %), 26–35 ans (19,2 %) et 46–60 ans (12,8 %). Seuls 0,2 % ont plus de 60 ans.

Le Rwanda continue de progresser vers l’autosuffisance en produits sanguins. En 2024, les hôpitaux ont couvert 99,72 % de leurs besoins. Une unité de sang prélevée contient en moyenne 450 millilitres, pouvant aller jusqu’à 500 dans certains pays.

Après le don, le sang est analysé, stocké en toute sécurité, puis transfusé selon le groupe sanguin et les besoins spécifiques du patient. Il se compose de globules rouges (transport de l’oxygène), de globules blancs (défense immunitaire), de plaquettes (coagulation) et de plasma, un liquide jaunâtre souvent sous-exploité mais vital dans les cas de brûlures, de pertes sévères de liquides ou de certaines maladies.

Chaque année, le Rwanda collecte environ 40 000 litres de plasma, mais seulement 2 000 litres sont utilisés. Le reste est généralement gaspillé. Pour y remédier, le ministère de la Santé a autorisé, le 11 juillet 2024, l’exportation du plasma non utilisé afin d’en optimiser l’usage à l’étranger.

Lors de la Journée nationale du donneur de sang, célébrée le 14 juin 2025 à Musanze, le gouverneur de la province du Nord, Maurice Mugabowagahunde, a réaffirmé l’engagement de sa région et exprimé l’ambition de dépasser les 20 % de dons nationaux cette année.

Le Dr Thomas Muyombo, directeur du Centre national de transfusion sanguine, a confirmé la stabilité du système et l’accès effectif des patients au sang dont ils ont besoin.

Il a insisté sur l’importance de la continuité, rappelant que les donneurs réguliers peuvent devenir inéligibles avec l’âge ou pour raisons de santé, d’où la nécessité constante de nouveaux donneurs.

Il a rassuré sur la sécurité du don, précisant que certains ont donné plus de 75 fois, car le corps renouvelle constamment le sang pour maintenir l’équilibre et la santé.

Le Dr Muyombo a rappelé qu’après une transfusion, il faut attendre au moins 12 mois avant de pouvoir redonner, sous condition d’aptitude médicale.

Eugène Bagirishya a déclaré à IGIHE qu’il a commencé à 17 ans et a effectué plus de 70 dons à 44 ans, fier de pouvoir sauver une ou deux vies à chaque don.

Une enquête hospitalière de 2024 montre que 99,72 % des besoins en sang ont été couverts, avec 126 837 unités traitées sur 127 198 demandées.

Au Rwanda, le don de sang, vital pour sauver des vies, a atteint 84 383 poches en 2024

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