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Climat : les peuples autochtones oubliés de la « grosse » machine de l’ONU

Redigé par rfi
Le 24 septembre 2014 à 12:55

Les défenseurs des droits des peuples autochtones du Nord russe, dont la présidente du parlement des Samis, ont été empêchés par les autorités russes, d’assister à la Conférence mondiale sur les peuples autochtones lundi, au siège de l’ONU à New York. Eric CHRETIEN/Gamma-Rapho via Getty Images
La Conférence mondiale sur les peuples autochtones s’est réunie lundi au siège de l’ONU à New York, en marge des réunions préalables à l’assemblée générale de l’ONU. Les enjeux climatiques sont au coeur des (...)

Les défenseurs des droits des peuples autochtones du Nord russe, dont la présidente du parlement des Samis, ont été empêchés par les autorités russes, d’assister à la Conférence mondiale sur les peuples autochtones lundi, au siège de l’ONU à New York. Eric CHRETIEN/Gamma-Rapho via Getty Images

La Conférence mondiale sur les peuples autochtones s’est réunie lundi au siège de l’ONU à New York, en marge des réunions préalables à l’assemblée générale de l’ONU. Les enjeux climatiques sont au coeur des préoccupations des communautés indigènes qui ont le sentiment d’être les grands oubliés de ce dossier. Voire même des indésirables comme certains représentants de peuples autochtones de Russie, empêchés de rejoindre New York.

Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne, et notre envoyée spéciale à New York, Anne-Cécile Bras.

A New York, il a été question lundi du sort des peuples autochtones. Certains représentants des indigènes fustigent, à juste titre, le décalage entre les chefs d’Etat et les communautés qui vivent en étroite relation avec la nature. « Personnellement je trouve vraiment ce décalage très déprimant. Quand les états se réunissent, ils mettent tout d’abord l’intérêt de leur pays en avant. ’ L’intérêt économique ’, ’ la puissance de mon pays ’, chacun essaie de tirer la ficelle. Or ce décalage fait que les communautés qui subissent déjà l’impact du changement climatique sont entrées dans un moment très critique, et ils ne pensent pas à ça. Est-ce que vraiment nos voix sont prises en compte dans cette ’ grosse ’ conférence, dans la ’ grosse ’ machine des Nations unies. Ils négocient des ’ grosses ’ choses, mais nous, on est oublié. On est les premiers impactés, mais on est oublié. Quand, maintenant, il fait 50° à l’ombre, au moment des saisons sèches dans le Sahel, ou est-ce qu’ils se trouvent ces gens qui négocient le climat ? Ils sont dans les climatisations », s’exclame Hindou Oumarou, porte-parole des femmes peules du Tchad.

Des représentants russes interdits de conférence

D’autres militants, par contre, n’ont tout simplement pas pu assister à la rencontre. C’est le cas de certains représentants de groupes minoritaires vivant sur le territoire russe. Les passeports de Rodion Souliandziga, le directeur du Centre d’aide aux peuples autochtones du Nord russe, et de Anna Naïkantchina également militante de cette ONG, ont tout simplement été confisqués à l’aéroport par les forces de sécurité russes. Tous deux devaient s’exprimer sur les conflits d’intérêts entre les populations de l’Arctique et les compagnies pétrolières, lors de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones.

La présidente du Parlement des Samis, un peuple du nord de la Russie notamment, a, elle, raté son avion après avoir été attaquée par un inconnu qui a essayé de lui arracher son sac. Valentina Sovkina a finalement réussi à prendre un autre vol pour New York, contrairement à son collègue Nadir Bekirov, défenseur des droits des Tatars de Crimée à qui des inconnus en cagoule ont arraché son passeport.

Pour l’association de défense des droits de l’homme Agora, les autorités veulent empêcher la participation des représentants des peuples indigènes à cette conférence, car elles sont « très sensibles face à toute velléité centrifuge des peuples autochtones de Russie ». Agora rappelle qu’en 2013, la justice avait déjà essayé de fermer le Centre d’aide aux peuples autochtones du Nord russe.

Les autorités sollicitées par le quotidien Vedomosti ont refusé de s’exprimer.


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