La Rédaction d’IGIHE publie en l’état un communiqué de presse de la Direction du M23 faisant état d’un pogrom ou d’exactions ciblées à l’endroit des citoyens congolais d’expression kinyarwanda. Sitôt après le passage des internationaux Ban Kimoon de l’ONU et Jim Yong Kim de la Banque Mondiale l’accusation du communiqué comme quoi les auteurs de ces violences sont comandés en sous main par certaines autorités provinciales, c’est en fait cela cette triste information qu’il faut bien analyser et comprendre ses motivations. Les autorités seraient-elles mécontentes de voir que la voie du dialogue entre Kinshasa et le M23 est celle-là qu’il faut privilégier, que donc ces pourparlers doivent reprendre de sitôt à Kampala. Pourquoi cette atmosphère haineuse contre une tribu spécifique parmi tant d’autres ? Un correspondant de la BBC sur place ne comprend pas pourquoi on s’en prend aux rwandophones au moment où l’appareil de direction du M23 est plutôt coiffé de personnalités Bashi et autres.
Note de l’éditeur
COMMUNIQUE N°008/DCM/M23/2013
La Direction du Mouvement du 23 Mars dénonce et condamne les exactions sélectives en cours présentement dans la partie Est du Pays plus précisément dans les villes de Bukavu et de Goma perpétrées à l’endroit des certains compatriotes pour leur appartenance ethnique.
Depuis hier à Bukavu, des hordes de jeunes manipulées et payées par les autorités locales, ont été chargées de faire grand écho des appels publics à la haine ethnique. Elles ont commencé par prendre à partie les étudiants banyamulenge qui ont été tabassés, mutilés et ont subi des traitements dégradants, en violation des droits et de la dignité de la personne humaine. Certains y ont trouvé la mort par suite des coups, d’autres ont été brûlés dans les Eglises.
D’autres Congolais Banyarwanda (des dizaines) venaient d’être arrêtés dans la ville de Goma et transférés à Minova et ou à Bukavu. Leur sort n’est connu ni de leurs familles, ni des juridictions compétentes. Cette sale besogne est l’œuvre des services gouvernementaux en charge de la sécurité (services de renseignements, services des migrations, Armée et Police).
Des critères liés à la morphologie, à la langue kinyarwanda, au teint sombre, à l’âge (compris entre 16 et 26 ans) ont été retenus par les autorités de Kinshasa, comme éléments essentiels du portrait robot des personnes appartenant au M23.
La stigmatisation d’une partie de la communauté nationale, prise pour bouc émissaire des problèmes auxquels le pays est confronté, est à la base de beaucoup de frustrations ayant conduit à des guerres récurrentes. Cela a fini par conduire à une situation socio-économico- sécuritaire tragique.
Les officiels ou leurs commis se ménagent, quotidiennement, de larges espaces aux medias publics et privés pour lancer des messages d’appel à la haine ethnique contre leurs compatriotes. Un discours populiste a fait de la haine tribale le ciment d’un pseudo patriotisme.
Le M23 tient le Gouvernement de la République Démocratique du Congo pour unique responsable de cette épuration ethnique. Ces actes de génocide sont la conséquence des appels à la haine, que personne n’a condamnés jusqu’à date. Des officiels politiques congolais tiennent, à longueur des journées sur les médias publics et privés, des discours de haine ethnique adoptés comme stratégie de mobilisation populaire. Cette forme de gouvernance négative a conduit à notre indignation.
Nous lançons donc un appel pathétique à toute la Communauté Humaine, aux institutions internationales, en l’occurrence la Mission d’Observation des Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo, MONUSCO en sigle, qui a pour mission de protéger les populations civiles, à mettre un terme à la collaboration avec les instances sécuritaires du Gouvernement congolais.
Nous nous faisons l’obligation de prévenir la Communauté Nationale et Internationale sur le caractère préoccupant de la menace que constitue cette campagne de haine ethnique dans une Région qui a déjà connu un des génocides de l’Histoire de l’Humanité.
Notre Mouvement se réserve le droit d’adopter toute attitude susceptible de garantir la sécurité et la protection à tous les citoyens congolais ainsi que toute personne étrangère ayant choisi de vivre au Congo.
Fait à Bunagana, le 24 Mai 2013
Le Chef de Département de la Communication et Médias
Amani KABASHA
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