Mercredi le 25 mai, au troisième jour des « dépositions spéciales » dans le dossier de Félicien Kabuga, le plus recherché des 9 fugitifs du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), l’avocat de permanence désigné pour représenter les intérêts de l’accusé s’est dit débordé et a demandé le renforcement de son équipe.
Un bref compte-rendu de l’audience indique que Maître Bahame Tom Nyanduga a émis le souhait d’être assisté d’un deuxième avocat. Chose anormale, la partie adverse a appuyé la requête de l’avocat tanzanien, au nom du principe de l’égalité des armes.
En effet, le plaideur tanzanien est le seul, au sein de son équipe, à pouvoir prendre la parole devant le juge Vagn Joensen qui préside cette procédure spéciale et sans précédent, alors que de l’autre côté de la barre, le banc est de loin plus étoffé.
« Le juge a pris note de la requête et a promis de rendre les ordonnances nécessaires après que le conseil aura discuté de la question avec le greffier », selon le procès-verbal, en anglais rendu public par le TPIR.
Après cette promesse du juge Joensen, le procureur Peter Tafah, de nationalité camerounaise, a repris l’interrogatoire principal du désigné SDFK 17, troisième témoin. Celui-ci a ensuite été contre interrogé par Me Nyanduda.
Pour des raisons de santé, le témoin suivant, SDFK 25, n’a pas pu déposer aussitôt après. Il était donc attendu à la barre le lendemain.
Agé aujourd’hui de 76 ans, Kabuga est inculpé de 11 chefs d’accusation de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Le procureur le présente comme le principal argentier du génocide des Tutsi de 1994.
Self made man qui a bâti la plus grosse fortune de son pays, en son temps, il fut président du Comité du Fonds de défense nationale (FDN) et du Comité d’initiative de la tristement célèbre Radiotélévision libre des mille collines (RTLM) qui distillait des appels à la haine ethnique.
Pour le procureur du TPIR, Hassan Bubacar Jallow, l’homme d’affaires est un accusé de très haut niveau et il est à craindre que le temps n’érode les preuves de sa responsabilité. D’où ce recueil de dépositions spéciales entamé lundi.
Des procédures du genre doivent démarrer dans les prochaines semaines pour l’ex-ministre de la Défense Augustin Bizimana qui se cacherait en République démocratique du Congo (RDC) et l’ancien commandant de la Garde présidentielle, le major Protais Mpiranya qui bénéficierait de la protection de hauts responsables zimbabwéens.
Les deux hommes sont aussi considérés par Jallow comme des poids lourds du génocide. Le règlement du TPIR prévoit que ces auditions se déroulent entièrement à huis clos.
Photo : Félicien Kabuga
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