S’exprimant lors du lancement officiel de l’établissement, au cours d’une séance de questions-réponses avec Masai Ujiri, cofondateur de ’Giants of Africa’ et principal instigateur du concept Zaria Court, le président Kagame a souligné l’importance de créer un environnement favorable et d’investir dans le potentiel des jeunes comme leviers essentiels de la transformation du continent africain.
« Lorsque je pense à la jeunesse africaine, je ne pense pas en termes de frontières », a déclaré Paul Kagame. « Nous devons veiller à ce que tout ce que nous entreprenons contribue à transformer leur potentiel caché en réalité. La jeunesse est le premier atout dont dispose notre continent. »
La cérémonie d’inauguration, organisée en marge du Festival Giants of Africa 2025 qui se tient actuellement à Kigali, a rassemblé des leaders économiques africains, des créateurs, des icônes du sport et des jeunes venus de tout le continent. Parmi les invités figurait le milliardaire nigérian Aliko Dangote, salué par Ujiri pour son engagement en faveur de l’initiative « Renaissance africaine », qui vise à stimuler le leadership et la transformation économique à l’échelle du continent.
Les travaux de construction du ’Zaria Court Kigali’ ont débuté en août 2023, avec une pose de la première pierre menée par le Président Kagame et Masai Ujiri. Le site devait devenir le premier d’une série de centres similaires à travers l’Afrique.
Le complexe est désormais achevé. Il comprend un hôtel de 80 chambres, plusieurs restaurants, un lounge sur le toit, une salle de sport, des espaces de coworking, un studio de podcast, un centre de diffusion, ainsi qu’une grande arène polyvalente destinée à accueillir des événements sportifs, des concerts et des manifestations culturelles.
À l’extérieur, le complexe comprend des terrains de football à cinq, une zone de callisthénie, des aires de jeux pour enfants et des espaces verts ouverts. Un parc commercial modulaire, construit à partir de conteneurs empilés, offre des espaces abordables aux jeunes créateurs, vendeurs de nourriture et petits entrepreneurs en pleine émergence à Kigali.
« Ce n’est pas qu’un simple bâtiment », a indiqué Ujiri. « C’est un écosystème. Il crée une communauté. Il génère de la valeur. Il façonne des économies. »
Lors de l’échange avec Ujiri, le Président Kagame a partagé ses réflexions personnelles sur le sport et le leadership, reconnaissant qu’il n’avait jamais été un athlète, mais qu’il avait toujours perçu l’importance de créer des plateformes permettant aux autres de s’épanouir.
« Je n’étais pas un sportif, selon aucun critère », a confié Kagame. « Mais j’avais l’esprit sportif, et j’ai souvent pensé à ce que j’avais manqué. Si je peux permettre à ceux qui ont les capacités d’en faire davantage et d’en faire bénéficier tout le pays, alors je suis la personne la plus heureuse. »
Il a également évoqué l’impact économique du sport, en prenant pour exemple l’expérience du Rwanda avec la ’BK Arena’ et d’autres investissements, preuve selon lui que le sport peut constituer un véritable levier de développement national.
« Il ne s’agit plus seulement de l’avenir. C’est déjà une réalité », a insisté le Président. « Les statistiques montrent que, même à l’échelle de l’Afrique, le sport peut générer des milliards pour le continent. Ce n’est donc plus un simple récit. La vraie question est de savoir si nous choisissons d’en tirer parti. »
Par ailleurs, Masai Ujiri a lancé un appel aux gouvernements africains et au secteur privé pour qu’ils cessent de considérer le sport uniquement comme un loisir, et qu’ils le reconnaissent enfin comme une industrie et un moteur de croissance.
« Nous ne resterons plus les bras croisés à regarder les choses se faire sans nous », a déclaré l’ancien basketteur et président des Toronto Raptors. « Ceci est un modèle pour l’Afrique, un écosystème qui fonctionne. Il rassemble les gens. Il construit des communautés. Et il crée une véritable valeur. »
Il a également souligné que le projet Zaria Court, de sa conception à sa réalisation, répondait au manque chronique d’investissements durables dans les infrastructures sportives des villes africaines.
« En Afrique, nous avons des stades en plein centre-ville, et ils sont tous délabrés. Ils ont été construits il y a cinquante ans, sans aucune vision. On les repeint avant les compétitions, puis on les abandonne. Cela, nous ne l’accepterons plus. »
Avec des projets d’extension du modèle Zaria Court dans des villes comme Accra, Lagos, Dakar, Johannesburg et Nairobi, le succès de Kigali est appelé à devenir un catalyseur du développement urbain centré sur le sport à travers l’Afrique.
Lors de l’événement, la directrice générale de la ’NBA Africa’, Clare Akamanzi, a souligné le potentiel économique du sport, avertissant que les pays qui le relèguent au second plan s’exposent à un retard dans leur développement.
« Le sport devrait être une priorité économique pour chaque pays. Si vous ne placez pas le sport au cœur de votre stratégie de croissance économique, alors vous êtes déjà en train de jouer en position de faiblesse », a-t-elle affirmé.
Dans le même esprit, Amadou Gallo Fall, président de la Basketball Africa League, a affirmé que les avancées observées au Rwanda confirment la possibilité de bâtir une ligue professionnelle de basketball de classe mondiale sur le continent.
« Cela nous donne la confiance nécessaire pour construire l’une des meilleures ligues professionnelles de basketball au monde, ici même en Afrique. »
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