Le gouvernement du Rwanda a proposé au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) d’annuler le transfert des dossiers en France pour le procès impliquant le père Wenceslas Munyeshyaka et l’ancien préfet de Gikongoro, Laurent Bucyibaruta, si les poursuites continueraient d’être retardé.

Dans une décision prisée en novembre 2007, le TPIR s’est dessaisi au profit de la France des dossiers des deux suspects, vivant sur le territoire français.

« Le représentant rwandais à l’ONU, Eugène-Richard Gasana a exhorté lundi auprès du Conseil de sécurité d’obtenir un rapport officiel sur l’état des poursuites contre les deux cas transférés en France pour le procès en 2007 », indique un procès-verbal de la séance transmis jeudi à l’agence Hirondelle.

Il a déclaré que « le Tribunal a le devoir de révoquer ces renvois s’ils continuent de retarder la poursuite de l’abbé Wenceslas Munyeshyaka et Laurent Bucyibaruta ».

Dans sa réponse, le Procureur du TPIR Hassan Bubacar Jallow, a rassuré le diplomate rwandais qu’il ’y avait des arrangements étendus pour surveiller les deux affaires jugées en France.

Il a précisé que « les deux affaires se trouvaient devant un juge d’instruction et que les modalités de suivi continueront de fournir des informations sur l’état d’avancement ». Il a ajouté avoir reçu lors de son récent voyage en Europe, l’assurance des autorités françaises quant à la procédure effective concernant les deux dossiers.

L’abbé Munyeshyaka, qui était prêtre de la paroisse Sainte-Famille de Kigali entre 1992 et 1994, vit à Gisors (nord-ouest de la France) depuis 2001. Il est accusé par le TPIR d’avoir tué et violé plusieurs personnes et d’avoir remis des dizaines des Tutsi aux sinistres et extrémistes milices Interahamwe qui les ont exécutées.

Au Rwanda, le père Wenceslas a été condamné à la prison à vie par contumace en 2006.

Quant à l’ancien préfet Bucyibaruta, il réside près de Troyes (nord-est de la France). Ancien militant du MRND, le parti de l’ex-président Juvénal Habyarimana, il est accusé par le TPIR d’avoir incité au génocide les Interahamwe sur lesquels il avait autorité à Gikongoro.

Les deux présumés génocidaires sont également visés par des enquêtes en France. 

Photo : Le père Wenceslas Munyeshyaka (à gauche) devant l’hôtel des Mille collines. La photo date de la période de génocide.