En ce 8 mai, Kagame participe à une conférence organisée par St Gallen Symposium, une école de commerce suisse de renommée internationale. La conférence s’inspire du calibre des pays Suisse ou Rwanda à superficies limitées mais aussi à leur rythme accéléré de transformation économique. "Proudly small", lit-on le slogan évocateur de la Conférence.

"Il est des pays à étendues limitées. Mais il n’y a pas de petits hommes. Vivre dans un petit pays, ce n’est pas une fatalité. Pour ce qui est du Rwanda, c’est un pays qui a connu des transformations socio économiques satisfaisantes. Nous sommes conscients de là où nous avons commencé l’entreprise de reconstruction du pays, 1994 avec la faillite totale de l’Etat et le génocide des Tutsi", a-t-il lancé aux étudiants de cette prestigieuse école.

Il a montré comment le pays s’est réorganisé depuis 1995 avec des défis qu’il fallait résoudre dans l’immédiat dont le rapatriement de deux millions de réfugiés tenus en otage par les forces génocidaires, la mise sur pied d’une justice réconciliatrice Gacaca pour mettre sur pied des structures de gouvernance et sécurité et de réorganisation de la productivité et création de richesses nationales.

Le Président Kagame a exposé aux étudiants de St Gallen Symposium l’importance de la justice réconciliatrice traditionnelle Gacaca qui a été adoptée qui en quelques 10 ans a pu juger au moins 2 millions d’affaires qui auront coûté à l’Etat au moins 50 millions de dollars américains.

Kagame a impressionné ses auditeurs en comparant cette énorme tâche abattue en si peu de temps et pour une somme modique par rapport à la justice classique du TPIR-Arusha qui, en 20 ans, n’a pu expédier que 65 affaires de présumés criminels de génocide des Tutsi du Rwanda de 1994.

"Notre histoire nous a appris que la politique de confrontation, celle des sentiments de colère ou d’implosion intérieure fracassante des partis politiques, cela ne relève pas du développement de la culture de la démocratie", a-t-il dit.