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L’industrie Rwandaise de la Culture et du Cinéma dans son "Time Zone"

Redigé par Jean-Chris Banange
Le 27 mars 2019 à 12:36

Kigali – Assez tôt le lundi passé 4 Mars, le Boeing 737 de RwandAir qui ramenait à Kigali la délégation rwandaise après sa participation au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) 2019, a atterri vers 7h15 à l’aéroport international de Kigali.

A son bord l’Étalon d’or de Yennenga, le plus prestigieux trophée du cinéma africain dans les mains de Joël Karekezi, le réalisateur rwandais à qui il a été attribué pour son film « The Mercy of the Jungle » qui, dans la foulée, venait aussi de recevoir le prix du meilleur acteur.

Ce 29ème FESPACO, la célébration du cinquantenaire a été comme à l’accoutumée un rendez-vous international des cultures d’Afrique en rapport avec le cinéma, et aura été pour le Rwanda de très grande visibilité car il était à l’honneur à ce FESPACO 2019. Au total, 165 films étaient en compétition dans sept catégories, dont 20 œuvres dans les starting-blocks pour l’Étalon d’or de Yennenga. Parmi ces productions figuraient trois réalisations rwandaises.

Son Excellence le président Paul Kagame était l’hôte d’honneur du Burkina Faso lors de ce FESPACO 2019.

“A travers le cinéma, a-t-il déclaré, “l’Afrique a le pouvoir de conquérir le monde imaginaire, et d’immortaliser la force et la vulnérabilité de nos luttes collectives avec toute la dignité que cela mérite. Nous ne pouvons pas rater cette opportunité. En travaillant ensemble, nous continuerons à appuyer notre industrie créative pour produire en permanence des œuvres d’art qui inspirent, mais aussi pour générer de bons emplois et la prospérité de notre continent" ,a dit le Président Kagame à cette occasion.

Il avait rehaussé de sa présence ce festival ainsi que le président Ibrahim Boubacar Keïta du Mali et l’ancien président du Ghana Jerry John Rawlings, eux aussi hôtes de leur homologue du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré et de son épouse Sika Bella Kaboré. D’autres délégations aussi bien francophones qu’ anglophones étaient pour la plupart accompagnées par les ministres de la culture de leurs pays.

Chacune des délégations était arrivée avec au moins une troupe culturelle souvent traditionnelle.

Les cérémonies de clôture et de remise des prix ont eu lieu au palais des sports de Ouagadougou le samedi 2 Mars 2019, où le ballet national rwandais URUKEREREZA avait encore fait valoir sa grande notoriété tout autant à l’ouverture du festival qu’au diner de gala au State house de Ouagadougou.

Ce que l’on peut encore retenir de ce FESPACO 2019, c’est l’accueil très chaleureux réservé aux membres de la délégation rwandaise où qu’ils aient été, et surtout le nom de Paul Kagame qui revenait tout le temps et partout dans Ouagadougou aussi bien de la bouche des jeunes que des moins jeunes auxquels il a gagné les cœurs, mais surtout cette jeunesse qui s’identifie à lui. L’occasion était donnée de constater que Son Excellence Paul Kagame n’était plus le président des Rwandais seulement comme le revendiquaient d’autres africains pendant ce festival, surtout les jeunes dont le souhait majeur est de venir au Rwanda un jour.

Ce festival africain du cinéma aura été une opportunité de rencontre des cultures africaines et celle du Rwanda, et aussi de découverte du cinéma rwandais car outre « The Mercy of the Jungle », il y avait aussi Icyasha (Étiquette) de Marie-Clémentine Dusabejambo qui était en compétition dans la catégorie Court-métrage, et Inanga (Les gardiens d’une tradition) de Jean-Claude Uwiringiyimana qui était dans la catégorie Documentaire. ‘

"C’était un grand rêve pour moi, pour toute mon équipe. Nous devons continuer à réaliser nos rêves, pour revenir au FESPACO avec un autre film", a réagi Karekezi à la clôture du FESPACO.

Son film sera projeté et présenté au public à Kigali pour sa première ce 29 mars 2019. D’autres activités de type Tapis rouge et Master class pour les réalisateurs et producteurs sont aussi prévues à cette occasion. Cela ressemble fort à une certaine façon de soutenir et de promouvoir la culture rwandaise à travers la promotion de l’art et de l’artiste. Le parcours de Joël Karekezi et son exemple sont dorénavant un stimulant pour les jeunes réalisateurs rwandais et surtout une motivation, une incitation en plus pour l’investissement dans l’industrie culturelle et spécifiquement dans celui du cinéma au Rwanda.

"Je repars à Kigali avec beaucoup d’espoir," avait confié Clémentine Dusabejambo.

"Force est de constater que la volonté politique est claire là-dessus”, avait déclaré Teta Ndejuru de Rwanda Development Board (RDB) lors de la conférence de presse au Marche international du cinéma et de l’audiovisuel africain en marge du FESPACO 2019 :

"Nos perspectives d’avenir pour les accompagner seront au niveau logistique, encourager la coproduction avec les pays avec lesquels nous avons des accords bilatéraux. L’accompagnement financier est une idée sur laquelle nous pensons, nous savons que l’industrie créative va créer l’emploi pour la jeunesse. A la fin de l’année prochaine, Rwanda Development Board dévoilera le plan que nous avons pour l’industrie cinématographique," avait-elle ajouté.

Cela dit, la femme rwandaise est très présente dans la vie active économique et politique ; elle y participe à un pourcentage plus élevé que celui des hommes, à lire les chiffres statistiques sur le Rwanda. Toutefois sa participation est encore à un niveau assez bas dans l’industrie du cinéma, mais très bientôt ça va changer comme l’affirme déjà madame Espérance Nyirasafari, ministre rwandaise des Sports et de la Culture lors de ce FESPACO 2019 :

"Dans le plan stratégique de développement des industries créatives, le cinéma est une des six catégories d’arts que le ministère de la culture au Rwanda a opté de développer comme elles sont source d’emplois et de revenues pour les jeunes créateurs. Mon pays, le Rwanda, reconnaît la participation des femmes dans tous les secteurs du pays comme étant primordiale, l’égalité du genre étant garantie par la constitution. C’est ainsi que 61% des membres du parlement, 50% du gouvernement et 40% dans la justice sont des femmes. Pour quoi ne pourrions-nous pas le faire dans le domaine du Cinéma ?... Pour les sept ans à venir, le gouvernement du Rwanda va organiser ce secteur ; d’abord nous allons professionnaliser tous les intervenants dans ce secteur, nous encouragerons les femmes à embrasser ce secteur ; nous allons aussi entreprendre des actions affirmatives y compris le financement de leurs projets dans le domaine du cinéma."

L’avenir du cinéma spécifiquement, de l’industrie culturelle et touristique de façon générale se retrouve prometteur ; il ne reste plus qu’aux différents acteurs et partenaires dans ce domaine de prendre leurs marques, de faire des films et de ramener au Rwanda d’autres prix prestigieux de par le monde... Pourquoi pas ?...

Quoiqu’il en soit, le contexte est clairement défini, le leadership est bien déterminé à soutenir le cinéma ; à nous auteurs, réalisateurs et producteurs de développer des projets à la hauteur de l’expectative.

*L’auteur de ce texte,Jean-Chris Banange est un auteur et réalisateur rwandais de films


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