Les citoyens rwandais viennent d’élire la Constitution nationale amendée à quelques 98.1% selon les résultats provisoires publiés par la Commission Nationale Electorale. Ils expriment ainsi leurs souhaits de continuer à être dirigés par le Président Paul Kagame au moment où d’autres peuples burundais ou congolais voisins ne veulent pas du tout entendre parler de l’éventualité d’un troisième mandat de leurs présidents.
Quelle lecture peut-on faire de cette orientation d’esprit des Rwandais ? Ont-ils été forcés comme le prétendent certains médias occidentaux dont la RFI qui parle de musellement des libertés démocratiques au pays ? Peut-on forcer quelqu’un à faire un vote qu’il ne souhaite pas même alors qu’il remplit son urne dans le plus grand secret ?
Allons ! Il y a quelque dimension psychosociale des Rwandais qui échappe à l’opinion occidentale qui tient mordicus à ce que les Africains suivent strictement leurs schémas de gestion de la société.
Il est vrai que la recette d’alternance démocratique au pouvoir qu’elle propose est excellente et idéale mais alors les Occidentaux devraient eux aussi ramener le regard sur leur histoire d’il y a deux siècles ; deux siècles qui, patiemment, avec beaucoup de ratés et d’avancées ont permis qu’ils s’affranchissent pour de bons de la pauvreté endémique pour émerger dans une société industrielle qui exige des pratiques décentes et transparentes de gestion de la société.
Le liesse populaire après vote :on se trémousse
Partout où l’observateur électoral est passé aujourd’hui, il est étonnant de voir que les Rwandais avaient mis leurs beaux habits de fête. Rares sont ceux qui ont terminé leur devoir civique électoral pour aller dans leurs champs.

Elles se trémoussent après un travail passé dans la joie
Vers 12 :00 quand bien même les bureaux électoraux situés sur la route Kigali-Nyamata- Mayange-Gako-Gashora-Nemba-Kamabuye-Ruhuha étaient toujours ouverts, tout le monde avait fini de voter. Quelques rares retardataires restés sur les lieux se trémoussaient au rythme de musique émise par les hauts parleurs installés dans tous les bureaux de vote pour accompagner agréablement l’exercice électoral.
Kagame, homme de la situation
« Ne me demande pas si j’ai bien voté. Après tout c’est nous qui avons commandé ce référendum. Nous connaissons amplement la valeur de notre président. Et finalement, il a des qualités qu’on ne peut pas voir dans d’autres possibles candidats présidentiels », a dit Ngabonziza, un commis de banque rencontré devant les bureaux de vote de Kacyiru-Kibaza.
Cet homme voulait faire comprendre que l’exercice électoral de ce jour n’a d’autre signification que celle de plebisciter Paul Kagame et le confirmer dans son troisième mandat.

Un décompte à haute fois avec plus de deux vérificateurs.
Un observateur électoral de la plate forme de la société civile venant de EER (Eglise Episcopale du Rwanda) rencontrer dans le bureau de vote de Ruhuha vers 15.30 de ce 18 décembre 2015 alors qu’on procédait au décompte d’urnes s’est montré satisfait. « Ce vote traduit parfaitement la volonté populaire. Pas de bousculade ni de briefing. Chaque citoyen a voté comme il l’entendait et dans le strict secret », a-t-il confié alors que, sous le regard de deux assesseurs, les ‘OUI’ tombaient dans la salle sans entendre prononcer un seul ‘NON’.
Théo, un expert en relations internationales, a voulu également comprendre ce phénomène qui passe de doléances citoyennes au référendum pour que Kagame dirige au moins encore un mandat après 2017 avec des amendements légaux nécessaires de la Constitution. Il circonscrit la question.
« Les dispositions des citoyens dans ce projet ne sont que très clairs. Ils veulent Kagame de peur d’un autre invité à la présidence qui, de toute vraisemblance, ne peut pas être à la hauteur de la tâche. Qui pourra exercer un regard et une forte autorité à tel administratif qui commet une injustice à ses gouvernés avec effet punitif immédiat ? Qui pourra maintenir les programmes d’assistance sociale qui poussent les citoyens pauvres indigents pour rentrer dans l’économie de marché ? Bien plus les citoyens rwandais trouvent que cet homme d’Etat incarne la sécurité, la tranquillité et la stabilité nécessaire à la psychologie sociale du citoyen qui travaille en toute liberté d’esprit », a confié Théo trouvant que Kagame est l’homme du moment très adulé par une nouvelle classe de jeunes gens commerçants et autres hommes d’affaires qui commence à prendre une très bonne allure dans toutes les villes et centres de négoce du pays.
Sécurité et nouvelles classes sociales non encore stables
« Kagame peut avoir des contradicteurs mais ils ne pèsent pas dans la balance. Aujourd’hui, les jeunes gens se promeuvent eux-mêmes par leur capacité de faire du business en toute discipline. Tout est en place pour les encourager à aller de l’avant dans leurs business. Aujourd’hui, un jeune homme, une jeune femme entreprenants ne peuvent pas dire qu’ils sont en manque de capital initial.
Les BDF (Business Development Funds) sont là pour les avaliser dans les banques à hauteur de 75% de garantie. Dis-moi comment ce stratège militaire qui parvient à mettre sur place des infrastructures économiques qui ne ségrèguent pas, comment cette nouvelle classe de petits et moyens commerçants des désormais nombreuses villes du pays, peuvent ne pas lui faire confiance ?

Gikondo, Président du Conseil Consultatif de Secteur Ruhuha et Francisca, Présidente du FPR de Secteur Ruhuha au centre. Ils préparent la fête immédiatement après le décompte des voix. Tous les habitants de Ruhuha invités à la fête.
Kagame montre qu’il n’est pas monté au pouvoir pour se faire roitelet. Les citoyens voient en lui le garant de la stabilité et de la création et sauvegarde de richesses socio économiques sans cesse grandissantes », a ajouté Théo.
« Je ne peux rien dire sur le fait que je vais accepter les résultats du référendum. Je prendrai le temps », a répondu à la presse Kagame qui venait d’accomplir son devoir électoral à APE Rugunga. Cette presse trouvait que sans surprise le OUI allait remporter.
Cette répartie montre-t-elle que l’homme d’Etat rwandais subit des pressions internationales qui veulent qu’il se désiste au troisième mandat souhaité par son peuple ? Entre son peuple et les bailleurs de fonds du Rwanda, son cœur balance.
Quoi donc s’il obéissait à la volonté populaire mais qu’en revanche, durant ce septennat, il raccourcisse les écarts criants entre riches et pauvres, qu’il renforce le pouvoir d’achat des petites classes sociales afin qu’elles aussi entrent dans la compétition économique du pays tout en rabattant les taux d’intérêt bancaires insupportables ?

Un vieux de Ruhuha (Sud Est du Pays), inconditionnel de Kagame
Dans tous les cas, dans son obsession à l’alternance démocratique, cet Occident fait peu de cas des sentiments et des aspirations des citoyens, lesquels savent qui peut rassurer leur environnement socio politique précarisé par de possibles prédateurs ayant une rallonge étrangère.
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