La police zimbabwéenne a annoncé avoir émis un mandat d’arrêt à l’encontre de Protais Mpiranya, un Rwandais suspecté d’avoir joué un rôle clé dans la planification et l’exécution du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.

Piqué au vif par les accusations du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) qui lui reproche d’héberger l’un des fugitifs les plus recherchés au monde, le Zimbabwe semble avoir cédé à la pression.

L’officier de police, Innocent Chinembiri du service des relations publiques de la police zimbabwéenne a déclaré à une radio publique zimbabwéenne que son pays a mis en place une équipe spéciale de policiers pour traquer le major Mpiranya.

« Mpiranya est accusé d’avoir commis un crime appelé génocide », a été entendu dire cet officier de la police zimbabwéenne sur les ondes de la radio publique dans une des langues locales parlées au Zimbabwe, rapporte le journal Financial Gazette.

« Quiconque possède des informations sur Mpiranya devrait les communiquer immédiatement à la section des enquêtes criminelles ou à la station de police la plus proche », a ajouté Chinembiri.

Le ministre zimbabwéen de la défense, Emerson Mnangagwa, avait déclaré au parlement en juillet que Mpiranya avait demandé l’asile à son pays, mais il n’a pas dit si le Zimbabwe le lui avait accordé.

Le major Protais Mpiranya était commandant de la garde présidentielle de l’ex-chef de l’Etat rwandais Juvénal Habyarimana dont l’avion avait été abattu au-dessus de l’aéroport de Kigali le 6 avril 1994, attentat suivi du génocide qui a emporté plus d’un million de vies humaines.

Mpiranya serait aussi co-responsable de la mort de l’ancien premier ministre Agathe Uwilingiyimana tuée en avril 1994 au début du génocide, après avoir été traquée, arrêtée et agressée sexuellement.

Les (tristement célèbres) éléments de la garde présidentielle, sous le commandement de Mpiranya, sont également accusés d’être impliqués dans la mort des 10 casques bleus belges qui assuraient la sécurité de l’ancienne premier ministre.

Il a été inculpé par contumace pour génocide, conspiration pour commettre un génocide, complicité de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

Photo : Le major Protais Mpiranya, ancien commandant de la garde présidentielle pendant le génocide des Tutsi au Rwanda