« La condamnation de l’ex-chef d’état-major de l’armée rwandaise Augustin Bizimungu, ainsi que trois autres gradés montre que même les officiers supérieurs ne sont pas à l’abri des poursuites judiciaires », a annoncé un communiqué du Département d’Etat américain.
Les quatre condamnés sont Augustin Bizimungu, Augustin Ndindiliyimana, deux généraux, respectivement chefs des états-majors de l’armée et de la gendarmerie en plein génocide des Tutsi en 1994, le major François-Xavier Nzuwonemeye, le commandant du bataillon de reconnaissance et son adjoint le lieutenant Innocent Sagahutu.
C’est mardi le 17 mai que le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) a condamné Bizimungu à 30 ans d’emprisonnement. Il avait le grade de lieutenant-colonel avant d’être promu au grade de général-major après la mort du président Juvénal Habyarimana.
« Les Etats-Unis saluent le verdict annoncé comme une étape importante dans le processus de rendre justice au peuple rwandais et à la communauté internationale », a déclaré dans un communiqué de presse, le porte-parole du département d’Etat Mark Toner.
« La condamnation de Mr Bizimungu, en particulier, montre que même ceux placés au plus haut niveau du leadership militaire ne sont pas à l’abri des poursuites quand ils commettent de graves atrocités », a-t-il dit.
« Il ya encore 10 fugitifs que le TPIR recherche et les États-Unis invite tous les pays à poursuivre leur coopération avec le TPIR afin qu’ils puissent être rapidement arrêtés et traduits en justice », indique le communiqué.
Le TPIR basé à Arusha a été créé fin 1994 pour juger les auteurs de génocide des Tutsi qui a coûté la vie à un million de personnes en l’espace de 100 jours seulement.
Des peines moins lourdes pour les coaccusés de Bizimungu
Coaccusé du général Bizimungu, le général Augustin Ndindiliyimana occupait le poste de chef d’etat-major de la gendarmerie nationale. Il lui était reproché d’avoir conspiré avec ses co-accusés (François-Xavier Nzuwonemeye, Innocent Sagahutu et Augustin Bizimungu) Innocent Sagahutu, Augustin Bizimungu) dans le plan d’extermination des Tutsi au Rwanda.
A été évoquée également sa responsabilité dans les atrocités commises par les forces sous son contrôle, y compris la mort de dix Casques bleus belges en avril 1994 qui a provoqué le retrait de toutes les troupes belges de la mission de l’ONU au Rwanda. Toutefois, le TPIR a ordonné mardi sa libération immédiate, après lui avoir trouvé des circonstances atténuantes. Il a juste écopé d’une peine égale au période de sa détention provisoire.
Ndindiliyimana, plus tard, a exprimé sa joie d’être libéré après être resté en détention pendant 11 ans.
Nzuwonemeye, un membre des Forces armées rwandaises en 1994, avait le grade de major. En 1993, il a été commandant d’un bataillon dans le FAR, il a ensuite été promu commandant du Bataillon de Reconnaissance, un corps d’élite.
L’acte d’accusation du TPIR affirme que, entre 1990 et 1994, Nzuwonemeye et d’autres officiers ont conspiré pour exterminer les civils tutsi et des opposants politiques, et aidé à former des groupes et des milices interahamwe qui ont commis le génocide.
Après la mort de Habyarimana et le début du génocide, les membres du bataillon de Reconnaissance dirigé par Nzuwonemeye et son subordonnee, Innocent Sagahutu « ont traquée, arrêtée, agressée sexuellement et tué » le Premier ministre Agathe Uwilingiyimana. Ils ont également amené dix Casques bleus belges de la MINUAR qui gardaient sa maison et les ont ensuite tués.
Sagahutu un membre des forces armées rwandaises, en 1994, avait le grade de capitaine. Il était le second commandant de bataillon de reconnaissance (RECCE), servant sous le commandant de bataillon, le major François-Xavier Nzuwonemeye.
Selon l’acte d’accusation, entre 1990 et 1994, Sagahutu et d’autres officiers ont comploté pour exterminer les civils tutsis. Ils ont distribué des armes et établi des listes de personnes à éliminer.
D’après l’acte d’accusation Sagahutu et ses quatre coaccusés ont conspiré en vue de perpétrer un génocide, le viol de masse, l’agression sexuelle, l’assassinat, et donner des ordres qui ont conduit à ces crimes et aussi n’avoir rien fait pour arrêter ces crimes quand ils ont eu lieu.
Sagahutu, après avoir fui le pays après la victoire du FPR, a été arrêté le 15 Février 2000. Il a été condamné, lui et son commandant, à 20 ans de prison.
Les quatre hauts gradés ont été reconnus coupables pour la plupart des chefs d’accusation à leur charge sauf celui d’entente pour commettre le génocide.
Photo : Le général Augustin Bizimungu
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