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Les forces tunisiennes traquent une cinquantaine de jihadistes armés

Redigé par Afriquinfo
Le 2 mai 2013 à 08:17

Les forces tunisiennes traquaient mercredi un groupe d’une cinquantaine de jihadistes aguerris retranchés sur le mont Chaambi, près de la frontière algérienne, une opération sans précédent depuis la révolution de janvier 2011.
"Le groupe est composé de plus d’une cinquantaine de salafistes jihadistes", a indiqué une source sécuritaire, précisant qu’ils étaient bien armés et que certains seraient des vétérans islamistes revenus du Nord Mali.
Les forces tunisiennes tentent depuis décembre de démanteler ce (...)

Les forces tunisiennes traquaient mercredi un groupe d’une cinquantaine de jihadistes aguerris retranchés sur le mont Chaambi, près de la frontière algérienne, une opération sans précédent depuis la révolution de janvier 2011.

"Le groupe est composé de plus d’une cinquantaine de salafistes jihadistes", a indiqué une source sécuritaire, précisant qu’ils étaient bien armés et que certains seraient des vétérans islamistes revenus du Nord Mali.

Les forces tunisiennes tentent depuis décembre de démanteler ce groupe, composé à l’origine de onze combattants, et considéré comme responsable d’une attaque qui a coûté la vie à un agent la Garde nationale à Bou Chebka, poste frontalier avec l’Algérie.

"Ils ont ensuite recruté des jeunes (du chef-lieu régional) de Kasserine et des hommes revenus du Mali", a affirmé la source qui n’a pas précisé l’origine de ces informations.

Un porte-parole de l’armée, le colonel Mokhtar Ben Naceur, a indiqué mercredi à l’agence officielle TAP que les tirs nourris entendus notamment par un journaliste de l’AFP à la mi-journée étaient liés à des opérations de déminage, mais que les jihadistes n’avaient pas été engagés militairement pour le moment.

"Les opérations de ratissage continuent avec usage d’armes légères et de tirs d’obus à distance à des fins de déminage", a-t-il dit, précisant que les troupes doivent couvrir une zone "topographique difficile" de 100 km2 dont 60 km2 de forêt.

Les autorités ont fait état d’une dizaine de militaires et gendarmes blessés lundi et mardi, dont certains ont perdu des membres, par des mines disposées par les islamistes armés.

Selon la source interrogée par l’AFP, le groupe est commandé par un Algérien et deux Tunisiens originaires de Kasserine.

"On a trouvé hier (mardi) des grenades, des engins explosifs de type militaire et artisanal, de la documentation sur la fabrication d’engins artisanaux, des documents codés, des cartes géographiques et des téléphones mobiles ayant servi à passer des appels vers l’étranger", a détaillé la source.

Les opérations sont menées depuis mercredi par l’armée, et la garde nationale —l’équivalent de la gendarmerie— est passée en seconde ligne.

Bassem Haj Yahia, un gendarme qui a perdu une jambe, a raconté à la radio Mosaïque-FM que les troupes faisaient face à un adversaire organisé.

"Ils sont installés comme dans un petit village où ils ont leurs planques et un site d’entraînement ainsi que des équipements", a-t-il dit.

Au regard de ces dires, il s’agit de la plus grosse opération du genre depuis les évènements de Soliman, à une quarantaine de kilomètres de Tunis, lorsque les forces tunisiennes ont combattu fin 2006-début 2007 un groupe d’une trentaine de jihadistes tunisiens et algériens.

Le régime de Zine El Abidine Ben Ali, renversé par une révolution en janvier 2011, avait fait état de la mort d’un militaire, deux policiers et douze islamistes.

"Nous sommes dans un environnement géographique où il y a beaucoup de dangers (...) notamment de groupes terroristes", a déclaré aux médias tunisiens le Premier ministre Ali Larayedh après avoir rendu visite mercredi aux blessés.

L’actuel gouvernement, dirigé par les islamistes du parti Ennahda et par ailleurs empêtré dans une interminable crise politique, a reconnu que la nébuleuse jihadiste représentait une menace accrue dans la région.

La porosité des frontières est notamment en cause, comme l’a montré la prise d’otages sur le site gazier algérien d’In Amenas par un commando venu semble-t-il du Mali via la Libye. Ce groupe de 32 hommes comptait onze Tunisiens.

Des opposants tunisiens ont vivement critiqué mercredi le laxisme des autorités, la mouvance salafiste connaissant un essor depuis la révolution.

"Le gouvernement, et en particulier le ministère de l’Intérieur, assument la responsabilité de ne pas avoir doté ces unités des moyens d’intervention et de prévention nécessaires pour bien s’acquitter de leur mission",


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