Plusieurs fois reportée la clôture des juridictions Gacaca chargées de juger la plupart des exécutants du génocide des Tutsi en 1994 est prévue au mois de décembre de l’année en cours, a annoncé le ministre de la justice, Tharcisse Karugarama.
Ces juridictions mis en place dans le souci d’établir une justice réconciliatrice « ont permis aux proches des suspects de génocide de s’asseoir avec les survivants pour juger, de façon équitable, ceux qui ont commis ces crimes », se réjouit le ministre.
« Un rapport final sera bouclé en décembre et ce chapitre des gacaca sera officiellement déclaré clos », selon un communiqué du ministre de la justice diffusé vendredi sur le site officiel du gouvernement rwandais.
La fin du travail de ces juridictions populaires avait été plusieurs fois reportée, en raison de la complexité de certaines affaires, de nombreux recours et de la découverte de nouveaux faits.
Selon le Service national des juridictions gacaca (SNJG), un organe étatique chargé de la coordination et du suivi de l’activité de ces juridictions, il restait encore 97 dossiers début mai, ces dossiers devant être jugés d’ici juillet.
C’est en mars 2005 que les premiers procès devant les gacaca avaient démarré dans 106 juridictions pilotes, avant de s’étendre ensuite sur l’ensemble du territoire.
« Avec les gacaca, nous avons pu juger jusqu’à 1,4 million de dossiers, une grande réalisation qui aurait été impossible autrement », affirme Karugarama.
« Il y a eu des peines d’emprisonnement allant de 5 à 10 ans, des peines de perpétuité totalisant 5 à 8% des verdicts et des acquittements totalisant 20 à 30% », a-t-il détaillé.
A leur début les gacaca avaient suscité beaucoup de critiques et de méfiance de la part de certains organisations des droits de l’homme car ne répondant pas exactement aux normes de la justice classique. Mais le gouvernement rwandais s’en félicite :
« Nous sommes heureux d’avoir un système unique qui répond aux besoins de notre peuple ; il peut ne pas être parfait pour d’autres nations mais il nous aide beaucoup », a-t-il conclu Karugarama.
Les gacaca sont compétentes pour juger tous les auteurs présumés du génocide, à l’exception des planificateurs aux niveaux national et préfectoral, relevant de la compétence des tribunaux classiques.
Bénévoles, les juges gacaca ne sont pas des magistrats professionnels mais des personnes réputées intègres, élues au sein de la communauté.
Photo : Un procès gacaca
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