Le Mouvement du M23 dans son exil ugandais hausse le ton et montre que les massacres perpétrés sur les civils à Beni revêtent un caractère politique de la par de Kinshasa qui fait ses calculs égocentriques avec les prochaines et imminentes élections présidentielles. A cet effet, il vient de sortir un communiqué signé de Bertrand Bisimwa, le Président du Mouvement. Lire ci-après
Note de l’éditeur

Le dernier développement de la situation politique et sécuritaire en République
Démocratique du Congo en général et plus particulièrement dans le territoire de
Beni en province du Nord-Kivu est effrayant.
La série des massacres des populations civiles à échelle évasée dont les plus récents
remontent à la nuit du 20 au 21 novembre 2014 dans les Villages de Tepoimba et
Vemba à 10 km de Mavivi/Beni avec son lot de centaine des victimes innocentes
atrocement achevées à la machette, au couteau et autres gourdins, reste sans appel.
236 innocents dont des femmes et des enfants massacrés en l’espace de 90 jours est
un drame incompréhensible et sensé inattendu depuis que la Brigade d’Intervention
des Nations-Nations a vu le jour dans notre pays et, surtout, après que les Forces
Armées de la République Démocratique du Congo aient été déclarées monter en
puissance et contrôler pleinement l’ensemble du territoire national(Cfr. Intervention
du Chef de l’Etat à la 69eme session de l’Assemblée générale des Nations unies le 25
septembre 2014).

Bertrand Bisimwa, Chef politique du M23
Les dirigeants du pays doivent une minutieuse explication non seulement aux
familles de victimes mais également à l’ensemble de la communauté nationale.
La thèse à développer par le Gouvernement de la République devra être en mesure de Concilier, d’une part, les faits actuels qui démontrent que les assaillants portent
la tenue de l’armée régulière et séjournent pendant des longues heures sur les
lieux de leurs forfaits avant de s’en retirer en toute quiétude pour une
destination inconnue ; et, de l’autre,
les propos du gouvernement : « qu’après le succès des opérations SOKOLA II, ces rebelles ADF étaient déjà neutralisés et leurs éléments résiduels en cavale étaient forcés de se délocaliser au delà de la Rivière SEMULIKI soit à plus de 150 km de leurs anciennes positions ». (cfr. point de presse du Ministre de la Communication et Médias Lambert Mende).
Ces deux assertions ne peuvent coexister sans que l’une ne soit une contre-vérité ;
02. Justifier la disproportion des moyens dans la réaction du Gouvernement contre
les groupes armés selon qu’il s’agit de mouvements de revendications citoyennes
ou de ceux qui ciblent les populations civiles. Car, en effet, le gouvernement
recoure à des couteux moyens politiques, militaires et diplomatiques pour
réprimer des mouvements de revendications citoyennes pendant qu’il se révèle
complaisant et hésitant contre des groupes armés qui prennent pour cible la
population civile.
03. Démontrer qu’il ne s’agit aucunement d’une stratégie politique savamment
montée et mise au service d’une perspective diplomatique qui consisterait à
créer des pans entiers d’insécurité sur le territoire national où seraient
perpétrées d’épouvantes atrocités.
Par l’effet du fait accompli et d’opportunité, le gouvernement congolais élaborerait une nouvelle position politique à imposer au prochain sommet conjoint CIRGL-SADC qui statuera, entre autres, sur l’expiration du délai du désarmement volontaire des FDLR.
En clair, le Gouvernement congolais entendrait occuper à d’autres priorités les FARDC pour se constituer une parfaite cause d’excuse pour les opérations du désarmement forcé que l’armée régulière conjointement avec la Brigade d’Intervention des Nations-Unies devraient conduire contre les FDLR et autres groupes armés
locaux et étrangers à partir du 2 janvier 2015.
04. En fin, rassurer l’opinion que la création des zones d’insécurité n’a pas comme
objectif d’introduire l’idée de voir écarter certains territoires administratifs des
élections prochaines prévues en 2016 par l’actuelle constitution, ce qui serait
jugé inacceptable et conduirait, à coup sûr, au report desdites élections jusqu’au
rétablissement des conditions favorables à leur bonne tenue sur toute l’étendue
du territoire national.
Les craintes de notre Mouvement sur la situation sécuritaire actuelle dans le pays
procèdent de sa propre expérience vécue pendant ses moments de rébellion où
nous avons servi pendant longtemps de bouc-émissaire à des situations
malencontreuses et dramatiques relevant, en réalité, soit de l’incapacité ou de
l’absence de volonté politique, soit encore des simples machinations du
gouvernement de la République.
Cette politique de bouc-émissaire qui a élu domicile dans notre pays ne vise qu’à perdre l’opinion sur les réelles causes de la situation de précarité permanente que subissent nos populations. Le musèlement actuel de la presse locale du "grand-nord’’ rentre dans le cadre de ce modus operendi habituel pour faire taire l’opinion contraire à celui du gouvernement sur les faits. C’est donc une décision liberticide.
Ces morts congolais sont également des habitants des Grands-Lacs, des Africains,
des citoyens du Monde protégés non seulement par la constitution de la République
Démocratique du Congo spécialement en ses articles 16, 69 et 91 mais également
par les différents traités et conventions internationales ratifiés par la République
Démocratique du Congo.
C’est pour ce motif que la Direction du Mouvement du 23 Mars en appelle à la tenue
d’un sommet extraordinaire des signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba pour
statuer de manière urgente sur la situation actuelle dans l’Est de notre pays,
spécialement celle qui prévaut dans le secteur de Beni.
Ledit sommet devrait diligenter une commission d’enquête indépendante susceptible d’apporter la lumière sur les rôles joués par les différentes forces armées présentes dans cette partie du pays dans les événements actuels.

Bertrand Bisimwa à gauche et le Chef Militaire (à droite) du Mouvement
L’on éviterait, ainsi, que des citoyens du monde en général et ceux de la partie Est de
la RDC ne servent continuellement d’holocauste pour des fins de positionnement
politique et ceux qui les tuent ne passent pour des anges de lumière.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!