00:00:00 Nos sites KINYARWANDA ENGLISH FRANCAIS

Urgent

Nouvelles révélation des crimes de l’Opération turquoise : La France s’amendera-t-elle ?

Redigé par ndj
Le 3 décembre 2015 à 04:45

La société civile française fait bouger les montagnes pour faire éclater la vérité sur la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsi du Rwanda de 1994. Elle élève une voix plurielle. Activistes des droits humains, jeunesses, écrivains et journalistes, artistes et politiciens, tout le monde veut extraire cette épine dans le pied de la dame France. Mais elle butte contre quelques politiciens et militaires de haut rang qui tiennent à ne rien concéder.
Toute l’indignation des Français et (...)

La société civile française fait bouger les montagnes pour faire éclater la vérité sur la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsi du Rwanda de 1994. Elle élève une voix plurielle. Activistes des droits humains, jeunesses, écrivains et journalistes, artistes et politiciens, tout le monde veut extraire cette épine dans le pied de la dame France. Mais elle butte contre quelques politiciens et militaires de haut rang qui tiennent à ne rien concéder.

Toute l’indignation des Français et autres personnes épris d’humanité vient du fait que les troupes françaises dépêchées au Rwanda en juin 2015 dans le cadre dit Opération Turquoise auraient délibérément abandonné au moins deux mille Tutsi de la Colline de Bisesero/Kibuye à leurs bourreaux Interahamwe avant de revenir pour sauver les meubles.

« Ils dormaient depuis vingt-et-un ans dans les archives secrètes de l’État. Des documents militaires inédits, dont Mediapart et France Inter ont pris connaissance, montrent que l’armée française a laissé se perpétrer en connaissance de cause des massacres contre la minorité tutsie pendant le génocide au Rwanda en 1994, alors même que sa mission confiée par les Nations unies était de les empêcher. Les faits se sont déroulés dans un intervalle de quatre jours – quatre jours en enfer – entre les 27 et 30 juin 1994, sur la colline de Bisesero, située à l’ouest du pays », rapporte Médiapart, un journal français de ce 1er décembre 2015.

Devant le juge d’instruction, dans le cadre de la plainte déposée par les rescapés du génocide des Tutsi au Parquet de Paris depuis 2005, des officiers qui étaient dans la structure de commandement de l’Opération turquoise bafouillent. Ils ne savent quoi dire, rapporte Libération de ce 1er décembre 2015 :

« Ces « trois jours de trop » sont au cœur d’une polémique aussi vieille que le génocide. « Mais cette fois-ci, pour la première fois, on sort du "paroles contre paroles" et on a des preuves tangibles que certains officiers ont délibérément choisi d’ignorer le danger dans lequel se trouvaient les Tutsis à Bisesero. Qu’ils les ont laissés se faire tuer », souligne le journaliste Benoît Collombat, spécialiste de la justice à France Inter, qui a rendu publiques mardi (avec un journaliste de Mediapart) ces preuves accablantes aux mains de la justice.

Oui, l’état-major militaire de Turquoise, contrairement à ce qu’a toujours affirmé l’armée française, savait dès le 27 juin que 2 000 personnes risquaient la mort. Pour preuve, ce fax déclassifié dès 2008 (mais passé inaperçu) envoyé à 14 h 38, le 27 juin, au ministère de la Défense à Paris et qui « lance clairement l’alerte », comme le souligne Collombat. Pour preuve aussi, cette incroyable vidéo dénichée dans les archives des services audiovisuels de l’armée... ».

Les jeunes français et l’entreprise théâtrale comme lutte contre le négationnisme

Les jeunes français sont engagés dans cette entreprise humanitaire consistant à contraindre le gouvernement français à reconnaître ses responsabilités dans ce génocide du siècle dernier. Ils veulent aider la Société civile française dont IBUKA-France, SURVIE et autres à contraindre le Gouvernement pour qu’il se désolidarise des courants négationnistes et autres révisionnistes portés par des groupes de Rwandais résidant sur le sol français et autres écrivains ou hommes politiques français.


Au centre, Dalida Boitaud, actrice et directrice de la pièce de théâtre ’Hagayi Yacu’ jouée dans la plupart des salles françaises. A sa gauche, Diogène Bideli, Conseiller juridique près le CNLG et à droite, Carole Karemera, directrice de Ishyo Arts

« Quand nous avons joué cette pièce de théâtre ‘ Hagati Yacu’ dans les salles des villes de France, beaucoup d’émotions se peignaient sur les visages des spectateurs. La plupart se posaient la question de savoir pourquoi la France cache soigneusement cette triste histoire. Beaucoup d’entre eux savaient qu’il s’est agi ni plus ni moins de massacres interethniques qui se sont déroulés au Rwanda en 1994. Côté officiel français, on constate une volonté de rester dans le mensonge d’une façon malhonnête », a indiqué à la presse Dalila Boitaud, Actrice et directrice de la troupe théâtrale qui vient d’interpréter au Rwanda une pièce intitulé Hagati Yacu. Cette pièce de théâtre entre dans les stratégies de lutte des jeunes français pour casser le silence autour du génocide des Tutsi du Rwanda de 1994.

Dans la pièce ‘Hagati Yacu’ , ces jeunes français montrent des scènes où ils analysent philosophiquement les relations humaines entre Hutu et Tutsi, des relations politiques entre la France et le Rwanda mais aussi des relations qui devaient être pures entre les hommes de l’univers, a dit Dalila au cours de sa conférence de presse montre que leur noble projet revient à redresser les erreurs commises par le Gouvernement français au Rwanda, mais que leur entreprise s’étend également à la dénonciation d’autres génocide dont la Shoah, celui des Arméniens, des Cambodgiens, des Bosniaques…

Contribution au redressement de la justice française et son pôle ‘Génocide ’

Au moment où les milieux négationnistes français et rwandais avec pour ténor l’Association France Turquoise font des dégâts dans le secteur médiatique et l’écriture, les jeunes français proche de l’EGAM (European Grassroot Anti Racist Movement) viennent de se doter d’une arme de communication très aiguisée : le théâtre. Ils prolongent ainsi l’action de certains média français et européens qui tentent d’appuyer une certaine société civile soucieuse de voir la France républicaine, celle des droits de l’homme, vaincre ses lourdeurs de justice et essayer de s’amender.


Aveux Militaires de l’inaction délibérée de l’opération turquoise

Il faut également apprécier la franchise des officiers de cette Opération turquoise qui, comparaissant devant le juge en tant que témoin assisté, préfère avouer leurs crimes. C’est ce que rapporte TF1 qui lui aussi entre dans la mêlée pour ce qui de cette aventure militaire française au Rwanda :

« 

« Les juges enquêtent sur ce que savait la hiérarchie militaire, alors que l’opération Turquoise, sous mandat de l’ONU, avait démarré le 22 juin. Le lieutenant-colonel Jean-Rémy Duval, témoin assisté, a assuré avoir effectué une reconnaissance le 27 juin avec une douzaine d’hommes puis avoir relayé ses craintes, à son retour à la base, par téléphone puis par fax. "Je rends compte à (Jacques) Rosier" (ndlr : son supérieur) "de ce qu’on a vu (...) Je lui demande l’autorisation d’y retourner le lendemain matin avec un effectif supérieur (...) Il me répond non", a-t-il affirmé, dans une audition de 2013, selon une source proche de l’enquête.

Le contenu du fax, repris dans plusieurs notes et comptes rendus militaires de l’époque, est sans appel : "Nous avons rencontré une centaine de Tutsi... Ils seraient 2000 cachés dans les bois... Ils sont dans un état de dénuement nutritionnel, sanitaire et médical extrême... Ils espéraient notre protection immédiate".
"J’étais sous pression"

Entendu comme témoin assisté en juillet, le colonel Jacques Rosier assure quant à lui qu’il n’a "pas le souvenir de ce compte rendu". Mais les juges lui ont montré une vidéo du 28 juin. Un de ses sous-officiers lui fait état de blessés découverts "’hier dans le patelin’, dont certains avaient la chair qui pendait". "Je vois que je ne percute pas car vraisemblablement je ne comprends pas ce qu’il me raconte (...) il faut savoir que j’étais sous pression", tente de se défendre le militaire. "C’est vrai qu’en revoyant aujourd’hui cette scène, il me paraît incroyable de ne pas avoir réagi à l’information donnée", ajoute-t-il. »

 »

Militaires de l’Opération Turquoise : Le colonel Rosier a coopéré avec les auteurs du génocide et a donné l’ordre à ses subordonnés de faire de même. Il a laissé continuer le génocide au prétexte d’éliminer les infiltrés du FPR. Plusieurs témoins ont vu des soldats français abandonner des Tutsi aux tueurs.
Vivement l’ébauche d’un Fonds d’indemnisation des victimes du génocide des Tutsi.- La Nuit Rwandaise du 2 juin 2012

Au moment où la société civile française et européenne tente de secouer la torpeur des Gouvernants, au Rwanda le seul souci est de se concentrer à instruire les dossiers des Rwandais présumés criminels de génocide qui cavalent en Occident.Ceci n’est pas mal car le plus tôt ils sont amenés devant la justice, plus vite l’idéologie du génocide est enterrée. Et les Rwandais réconciliés pourraient repartir sur de nouvelles bases.

Mais au fait est-ce tout ? Ne faut-il pas amener la Communauté internationale à contribuer à la réparation des droits des victimes et des survivants de ce génocide des Tutsi ?

Aucune ébauche de stratégies de création d’un pôle réclamant les indemnisations des victimes et décidément survivants de ce génocide n’est à ce jour pensée. Aucune commission de juristes rwandais appuyés par des experts internationaux ne se monte pas pour échafauder les plans de travail. Et pourtant, c’est bien là la clé de toute solution pacifique au mal rwandais qui s’est répandu sur la région et dans le monde essentiellement occidental.


Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité