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Possibilité d’un procès de Hissène Habré au Rwanda, le Tchad attend pour annoncer sa position officielle

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Le 2 octobre 2011 à 11:29

C’est vendredi le 30 septembre que le monde entier apprenait sur les ondes de RFI que l’Union africaine (UA) envisage de juger Hissène Habré au Rwanda. Entourées d’une grande discrétion, des discussions sur ce sujet se seraient engagées entre les deux parties depuis le dernier sommet de l’UA qui s’est tenu à Malabo en Guinée Equatoriale. Le ministre tchadien de la Justice, Abdoulaye Fabre, s’est exprimé pour la première fois sur le sujet à l’antenne de RFI. Pour lui, l’essentiel est d’abord que le (...)

C’est vendredi le 30 septembre que le monde entier apprenait sur les ondes de RFI que l’Union africaine (UA) envisage de juger Hissène Habré au Rwanda. Entourées d’une grande discrétion, des discussions sur ce sujet se seraient engagées entre les deux parties depuis le dernier sommet de l’UA qui s’est tenu à Malabo en Guinée Equatoriale.

Le ministre tchadien de la Justice, Abdoulaye Fabre, s’est exprimé pour la première fois sur le sujet à l’antenne de RFI. Pour lui, l’essentiel est d’abord que le procès ait lieu, de préférence en Afrique ainsi que le préconise l’Union Africaine.

Interrogé par RFI sur une possible tenue du procès Hissène Habré au Rwanda, le ministre tchadien de la Justice, Abdoulaye Fabre, n’a pas écarté cette hypothèse. « Il est vrai que la Commission de l’Union africaine nous a saisi il y a, je crois, deux mois pour nous informer que le Rwanda s’était porté candidat pour abriter le procès de M. Habré », a reconnu M. Fabre . « La question du pays où le procès va se tenir est, à la limite, accessoire. Surtout pour les victimes, même si l’option d’un jugement en Afrique nous avait tous séduit en son temps », a-t-il précisé.

« Maintenant, pour ce qui est de l’option rwandaise, elle est sur la table », a-t-il poursuivi. « Il reste à discuter des modalités pratiques avant que le Tchad n’annonce sa position officielle. Le Tchad a toujours dit qu’avant que toutes les victimes directes ne s’éteignent, l’Union Africaine devait tenir compte de cette contrainte de délai dans les choix qu’elle serait amenée à valider. Même au niveau du Tchad, on va se déterminer en fonction du planning qui va être arrêté au niveau de l’Union Africaine pour un procès au Rwanda ».

Pour l’Union Africaine (UA), l’affaire Habré a pris ces derniers temps des allures de casse-tête insoluble. Le Sénégal, mandaté en juillet 2006 pour juger l’ancien chef d’Etat « au nom de l’Afrique » a refusé, depuis janvier dernier, les différentes solutions proposées par la commission de l’UA. A la fin du mois de mai, les autorités sénégalaises ont même annoncé qu’elles suspendaient leurs négociations avec l’Union Africaine.

Le Tchad s’est entre-temps porté candidat. Mais dès qu’une expulsion d’Hissène Habré vers N’Djamena a été annoncée par les autorités sénégalaises, de nombreuses voix se sont élevées pour souligner que, dans son pays, Habré n’aurait pas la garantie d’un procès équitable.

Lors du dernier sommet de l’Union Africaine, à Malabo, l’organisation a appelé les Etats africains disposés à juger Habré à se manifester. Selon des sources concordantes, le Rwanda s’est porté volontaire.

Actuellement les autorités rwandaises n’ont pas encore réagi. 

Poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, Hissène Habré se trouve actuellement au Sénégal. La justice belge voudrait aussi se saisir du dossier mais l’Union Africaine a toujours souhaité que le procès de l’ancien dictateur se déroule sur le continent.

Logo de l’article (Photo) : L’ancien président tchadien, Hissène Habré 


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