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Pourquoi se lance-t-on en politique de nos jours ? La réponse de trois nouveaux venus

Redigé par IGIHE
Le 29 septembre 2018 à 02:13

Les élections communales approchent. Si certains iront remplir leur devoir citoyen en soupirant le 14 octobre prochain, d’autres se disent que c’est le moment de s’investir. Ils connaissent leur commune, ses qualités et ses défauts. Qu’importe le parti pourvu qu’on ait des idées et de la volonté. On a interrogé trois hommes qui se lancent pour la première fois en politique afin de comprendre pourquoi et à quel moment ils se sont décidés. Qu’est-ce qui pousse un citoyen à se mobiliser en 2018 ? Mathieu Catala, 40 ans, éducateur spécialisé et musicien, se lance à Saint-Josse, sur la liste PS d’Emir Kir. Pierre Malka, juriste en droit public, 24 ans, défend les couleurs de DéFi à Ixelles. Et Stephan De Brabandere, 39 ans et co-fondateur des espaces de coworking The Mug, est sur la Liste du Bourgmestre Ecolo d’Enghien dans le Hainaut.

Une sensibilité de gauche depuis toujours

Mathieu est passionné par la politique depuis son adolescence. Il se souvient de discussions animées avec son père et certains amis en secondaire. "Certains étaient de droite, ce qui pimentait évidemment les débats", sourit-il. S’il prend les armes aujourd’hui, c’est pour que la majorité de gauche de Saint-Josse reste en place.

"J’ai toujours eu une sensibilité de gauche. J’ai grandi à Waterloo où, durant une vingtaine d’années, j’ai vu agir une majorité absolue PRL puis MR : ce qui était une jolie petite commune verdoyante est devenu une sorte de parking géant où s’empilent les centres commerciaux les uns sur les autres. Je me souviens que, lorsque j’étais enfant, ils ont fait abattre tous les hêtres centenaires de ma rue parce que la chute de leurs feuilles en automne salissaient les BMW et les Mercedes de quelques particrates proches de M. Kubla." Ça l’avait révolté hier et ça le révolte toujours aujourd’hui. "J’ai pris conscience de l’extrême droitisation de notre pays lorsque j’ai commencé à m’investir dans la protection des migrants du Parc Maximilien. Je me suis rendu compte que le gouvernement de Michel et de De Wever cultivaient les appréhensions xénophobes d’une partie des citoyens et n’hésitaient plus à s’en prendre aux migrants. Et que, dans la mesure de ses possibilités, la majorité socialiste de ma commune et son bourgmestre Emir Kir leur résistaient."

Fort de son expérience auprès de la jeunesse, lui qui travaille comme Conseiller Principal d’Education dans une école d’enseignement différencié d’Ixelles, Mathieu veut également défendre la mixité sociale et culturelle de sa commune. "Contrairement à ce qu’en disent certains polémistes obscurantistes et bas de plafond, la diversité d’une population comme Saint-Josse est une chance, un cadeau !" Novice en politique, Mathieu se dit surpris par l’ambiance qui règne en coulisses. "Il y a beaucoup de bienveillance et de solidarité entre les candidats." Autre surprise ? "Je colle mes petites affiches, je distribue des flyers... C’est très agréable à faire car, à chaque fois, ça génère des discussions avec des habitants et des commerçants que je côtoie parfois depuis des années et avec qui je n’avais encore jamais eu l’occasion d’échanger !"

Le plus jeune de sa liste

Pierre a 24 ans. Il est le plus jeune candidat de la liste DéFI à Ixelles. Malgré son jeune âge, il ne se souvient pas d’un moment où la politique ne l’a pas intéressé. "À un moment, on se rend compte que les personnalités politiques ne sont pas générées automatiquement. Ce sont tous des citoyens qui, à un moment, ont décidé d’y aller."

Pierre a envie de représenter les intérêts de la jeune génération, sa vision et "même celle de ceux qui ne s’intéressent pas à la politique". Ayant grandi à Hoeilaart, commune sans facilités en périphérie bruxelloise, il lui semblait évident de rejoindre DéFI, qui défend les droits des francophones de la périphérie, "trop souvent oubliés". Il estime que le parti qu’il a choisi "a toujours été lucide sur la situation belge". "Il a combattu toutes les réformes de l’Etat qui ont fait de ce pays un casse-tête institutionnel."

Pierre voudrait "développer la communication entre les citoyens et la commune. "Les citoyens se sentent exclus, peu informés sur les changements qui affectent leur vie quotidienne", regrette-t-il. Même si tous les jeunes sont bien accueillis chez DéFI, Pierre part avec un avantage : ses études en droit public qui lui permettent de comprendre les rouages politiques un peu mieux et un peu plus vite qu’un autre.

Admiratif d’Olivier Maingain "dévoué à la cause citoyenne", sensibilisé aux problématiques liées à la santé et à l’enseignement, et capable de se mettre à la place des gens, "tant des citoyens que des autres mandataires", une qualité indispensable pour faire de la politique selon lui, Pierre estime que "c’est une chance de vivre la démocratie de l’intérieur."

Fort de ses expériences professionnelles passées et de ses échecs

Stephan était Enghiennois. Puis Bruxellois. Puis Enghiennois à nouveau. Il admet avoir douté de l’intérêt de se lancer en politique. "Au début de ma démarche, ma vision de la politique était très négative, voire pessimiste." Mais il est tombé sous le charme de l’évolution proposée par le bourgmestre écolo. "Je trouvais qu’il était excessivement critiqué par quelques personnes résistants aux changements. Cela m’a donné envie de le soutenir, d’abord en participant aux débats d’idées, puis à la construction du programme et enfin en rejoignant sa liste."

Comme Mathieu, "la bienveillance" des gens rencontrés lors des réunions politiques a achevé de le convaincre. Stephan veut accompagner les changements mis en place à Enghien. "La ville s’est réveillée et offre maintenant une place à tous les âges. L’équipe en place essaie de tout faire pour rapprocher ses habitants." Stephan veut que sa commune ait enfin "des rues commerçantes attractives". "Le chargé du commerce au sein de la ville doit considérer que chaque vitrine vide est une cicatrice et qu’il doit participer à la solution. Ce n’est pas le cas aujourd’hui et j’ai envie d’y remédier."

Parmi les qualités requises selon lui pour atteindre le pouvoir au niveau communal, Stephan pense à "l’empathie, au leadership et à la volonté profonde de recherche de compromis". Il croit que l’expérience de ses métiers passés mais surtout de ses échecs est importante. "Je repense tous les jours à la difficulté de créer de l’emploi, à l’impact que peut avoir sur ton métier une lenteur de l’administration, à ces travaux dans la rue faisaient fuir mes clients, etc."

avec 7sur7.be


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