Printemps des cons" : Copé indigne la gauche

Redigé par Le Point.fr
Le 9 mai 2013 à 12:45

Plusieurs ministres se sont élevés contre les propos du président de l’UMP, qui dénonçait lundi "l’échec cuisant" de la première année de Hollande au pouvoir. Najat Vallaud-Belkacem et Stéphane Le Foll. © Sipa - Patrick Kovarik / AFP
L’appel de Jean-François Copé à un "printemps des cons" en France, un an après l’élection de François Hollande, suscite l’indignation de la gauche, qui dénonce une dérive "populiste" du président de l’UMP, chantre d’une "droite décomplexée". Pour marquer "l’échec" de la première (...)

Plusieurs ministres se sont élevés contre les propos du président de l’UMP, qui dénonçait lundi "l’échec cuisant" de la première année de Hollande au pouvoir.

Najat Vallaud-Belkacem et Stéphane Le Foll. © Sipa - Patrick Kovarik / AFP

L’appel de Jean-François Copé à un "printemps des cons" en France, un an après l’élection de François Hollande, suscite l’indignation de la gauche, qui dénonce une dérive "populiste" du président de l’UMP, chantre d’une "droite décomplexée". Pour marquer "l’échec" de la première année d’exercice du président socialiste, Jean-François Copé s’en est pris à la "véritable imposture" que constitue à ses yeux la présidence Hollande lors d’un meeting lundi soir à Nîmes.

"Que François Hollande et sa République des camarades prennent bien garde ! Car je le prédis, il y aura bientôt un Printemps des cons", a-t-il déclaré en référence à l’affaire du "mur des cons" du Syndicat de la magistrature. Un panneau parsemé de photos de personnalités, essentiellement de droite, a été récemment découvert dans les locaux parisiens de ce syndicat classé à gauche. "Les cons, c’est nous, c’est vous, ce sont les justiciables, ce sont les victimes, c’est le peuple français, c’est tous ceux qui ne pensent pas comme eux", a lancé Jean-François Copé.

"Outrance langagière" (Vallaud-Belkacem)

Jean-François Copé, a fait de l’"outrance langagière son fonds de commerce", a estimé mardi la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, interrogée sur le "printemps des cons" évoqué lundi par le dirigeant de l’opposition. "Sans doute pense-t-il que cela finira par cacher la vacuité totale de ses propositions", a ajouté la porte-parole lors de son point de presse hebdomadaire à l’issue du conseil des ministres. "Ce n’est pas la première fois que l’on entend un éminent responsable de l’UMP utiliser ce mot", a-t-elle lancé en rappelant une réplique de l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, en 2008 au Salon de l’agriculture.

"Je vous mets au défi de citer une seule proposition de Jean-François Copé depuis douze mois maintenant... Je n’ai pas entendu une seule proposition sur le front économique, sur le front social, une proposition un peu constructive, un peu alternative, un peu utile", a accusé Najat Vallaud-Belkacem. "Et pour cause, a-t-elle poursuivi, l’UMP est à la peine de faire ce travail, parce qu’elle n’a pas fait l’indispensable travail de mea culpa, de retour sur ce qui n’a pas marché. Elle ne s’est pas interrogée sur la raison pour laquelle les Français n’ont pas souhaité reconduire" l’ancienne majorité.

"N’ayant pas fait ce travail, de réquisitoire contre elle-même, il est impossible de revenir avec des propositions neuves et des idées inédites", a-t-elle souligné. "À défaut, la facilité consiste à tomber dans le dérapage verbal régulier. Jean-François Copé nous y a désormais habitués", a conclu la porte-parole. À Nîmes, lors d’un meeting, Jean-François Copé avait déploré le "silence du président de la République sur l’affaire scandaleuse du mur des cons, tenu par le Syndicat de la magistrature". "Les cons, c’est nous, c’est vous, ce sont les justiciables, ce sont les victimes, c’est le peuple français", a-t-il lancé, prédisant le réveil prochain de ce peuple "silencieux" et "méprisé" sous la forme d’un "printemps de cons".

"Moi, je le renvoie à sa vulgarité" (Le Foll)

Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, proche de François Hollande, a estimé mardi sur RTL que le dirigeant de l’UMP "avait beaucoup de choses et beaucoup de chemin à faire" avant d’aspirer à diriger le pays. "Moi, je le renvoie à sa vulgarité", a-t-il commenté. Michel Sapin, autre "hollandais" du gouvernement, a prédit pour sa part "un avenir noir" à Jean-François Copé. "Parce qu’à vouloir utiliser les pires mots du populisme, à vouloir donner dans la grossièreté et dans la vulgarité, il n’ira pas loin, ce Jean-François Copé", a jugé le ministre du Travail sur Europe 1.

Harlem Désir, qui avait dénoncé dès lundi soir les "faux procès en illégitimité" d’une droite "aigrie par la perte du pouvoir", a accusé mardi Jean-François Copé d’"insulter" les Français. "Il abaisse le débat politique. C’est un mépris vis-à-vis des choix démocratiques qui ont été faits par les Français le 6 mai. Je lui demande de cesser cette vulgarité", a déclaré le premier secrétaire du Parti socialiste sur RMC Info et BFM TV.


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