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Procès de l’ex-ministre Nyiramasuhuko : verdict attendu ce vendredi

Redigé par
Le 23 juin 2011 à 09:44

Le verdict dans le procès de l’unique femme détenue au le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) sera connu ce vendredi.
Mère de famille, Pauline Nyiramasuhuko, agée de 65 ans, est accusée d’incitation au génocide et au viol commis en 1994. Le verdict va intervenir 10 ans après l’ouverture de son procès.
Mme Nyiramasuhuko est née dans une modeste famille de Ndora, dans l’ancienne préfecture de Butare, elle a étudié à l’Ecole sociale de Karubanda où elle a fait connaissance avec les futures (...)

Le verdict dans le procès de l’unique femme détenue au le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) sera connu ce vendredi.

Mère de famille, Pauline Nyiramasuhuko, agée de 65 ans, est accusée d’incitation au génocide et au viol commis en 1994. Le verdict va intervenir 10 ans après l’ouverture de son procès.

Mme Nyiramasuhuko est née dans une modeste famille de Ndora, dans l’ancienne préfecture de Butare, elle a étudié à l’Ecole sociale de Karubanda où elle a fait connaissance avec les futures épouses de nombreux dirigeants de l’après- indépendance.

Apres avoir fini ses études à Karubanda, elle se lance comme fonctionnaire dans le domaine des affaires sociales. En 1990, elle obtient son diplôme en droit à l’université nationale du Rwanda à Butare, son mari était alors ministre.

C’est en 1992, après la légalisation du multipartisme qu’elle fait son entrée dans la politique comme ministre de la Famille et de la promotion féminine ainsi que deux autres femmes dans cette équipe ministérielle, dont la ministre du commerce, Agnès Ntamabyaliro et celle de l’Enseignement primaire et secondaire, Agathe Uwilingiyimana.

D’après certaines sources, dont le sociologue français, André Guichaoua, Mme Nyiramasuhuko a obtenue sa nomination grâce à son amitié avec l’épouse du président Habyarimana, Agathe Kanziga, elle- même ancienne élève de Karubanda. Ce que nient totalement l’accusée et sa famille.

La magistrate tanzanienne Holo Makwaia, a déclaré que « Pauline Nyiramasuhuko n’était pas seulement une grande personnalité ; elle a été mêlée dans les massacres et les viols qui ont été commis (en 1994) à Butare. Au lieu de protéger les familles comme le stipulait le mandat de son ministère, elle a décidé d’exterminer ces familles ».

Elle sera jugée avec cinq autres accusés, parmi lesquels son fils Arsène Shalom Ntahobali, qui aurait, selon le procureur, violé des filles tutsi sur ordre de sa mère, rapporte l’agence hirondelle.

Les six prévenus sont accusés de crimes de génocide et crimes contre l’humanité, et sont rangés par le procureur parmi les principaux responsables des massacres de Tutsi en 1994 à Butare, actuellement dans la province du sud.
 
À l’ouverture d’un long réquisitoire, le 20 avril 2009, Mme Makwaia avait affirmé que, « Sans eux le génocide n’aurait pas eu lieu à Butare ».

Le juriste sierra-léonais, Lansana Dumbuya membre de l’équipe de l’accusation, a ajouté que Shalom Ntahobali a travaillé avec sa mère pour exterminer les Tutsi. Il a affirmé que l’accusé avait enlevé une fille tutsi à un barrage routier près de chez lui, l’avait entraînée sur un pont, puis violée avant de la tuer avec une hache.

La défense de l’ex-ministre a contre attaqué : « C’est une abomination que de prétendre que Pauline Nyiramasuhuko est allée jusqu’à ordonner à son fils de violer des jeunes femmes tutsi. Elle n’est pas coupable de ces allégations abominables portées contre elle », s’était indignée Me Nicole Bergevin, l’avocate principale de l’ex-ministre.

Quant au défenseur de Shalom Ntahobali, Maître Normand Marquis plaidant également l’acquittement, a fait état de graves contradictions dans les témoignages à charge et souligné que plusieurs accusateurs pendant leur comparution, n’ont même pas reconnu l’accusé dans le tribunal.

Nyiramasuhuko, son fils et Nsabimana ont été arrêtés en juillet 1997 au Kenya, Kanyabashi et Ndayambaje arrêtés en Belgique en juin 1995 et le colonel Nteziryayo en avril 1998 au Burkina-Faso.

Leur procès a débuté en juin 2001, classé comme le plus long et sans doute aussi le plus coûteux de la justice pénale internationale, Les débats étaient longs en raison de difficultés avec les témoins et la lenteur des interrogatoires.

Des témoins experts ont étaient également cités dans le procès, dont certains sont restés un mois dans le prétoire. Le conflit d’intérêt entre accusés a également contribué à la longue durée du procès. Sans oublier le nombre record d’accusés.

Photo : Mme Pauline Nyiramasuhuko


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