Aux investisseurs soucieux de risquer leurs capitaux dans l’agriculture, le Ministère de l’Agriculture et Eevage promet de leur prêter gratuitement de grandes étendues de terre pur un temps déterminé.

C’est ce qu’a déclaré le Secrétaire d’Etat à l’Agriculture, Tony Nsanganira, en ce mardi 11 août 2015 alors qu’il rencontrait des investisseurs en agriculture dans le souci de réduire la dépendance du Rwanda face aux produits étrangers importés.

"Nous avons plus de 50.000 ha libres. Nous vous les prêtons. L’important est que vous vous mettez ensemble et coordonnez vos activités de production en chaîne jusqu’au produit fini", a dit Tony Nsanganira sensibilisant ainsi les investisseurs en projets agricoles pouvant rassembler plus d’un million de dollars à avoir un espace terrien aussi important qu’ils le désirent.

"Des investisseurs désireux de produire pour des hôtels, ceux qui iront dans la multiplication des semences sélectionnées, ceux qui vont dans des fermes d’élevage pour une grande production de viande....à ceux-là, nous mettront à leur disposition des étendues de terre autant qu’ils veulent", a-t-il déclaré.

Le Ministère de l’Agriculture et Elevage veut par là être accompagné par des partenaires privés dans l’atteinte de ses objectifs et performances pour l’an 2018 selon lesquels les fermers agricoles du Rwanda auront accès et utiliseront des semences sélectionnées, la plupart des terres cultivées seront irriguées, les fertilisants agricoles seront utilisés à hauteur de 45kg par ha, la production du poisson atteindra 130.000 tonnes par an avec 2020 et des silos de stockage de même que des espaces aménagés de séchage seront assez suffisants de par le pays.

Les investisseurs en agriculture/élevage ayant répondu à l’invitation du ministre ont émis des craintes liées à l’exiguité du marché d’écoulement, aux problèmes de transport des produits, à l’accès au crédit agricole et à un secteur agricole qui n’est pas couvert par les assurances.

"Les taux d’intérêt bancaire allant à 18% sont si énormes au point qu’il est inmpossible de récolter et payer le crédit vous octroyé par la banque. Si nous pouvions avoir une Banque agricole qui nous taxerait 8% d’intérêt, cela nous irait très bien", a dit Mbatezimana, un participant à la rencontre.

Christine Murebwayire, présidente de la Fédération des Fermiers-Eleveurs au PSF (Fédération du Secteur Privé) trouve que le transport des produits agricoles et d’élevage est un autre défi qui empêche toute compétitivité des produits rwandais sur le marché international.

"Nous vous demandons de tisser des partenariats de travail entre vous pour accroître la production. Nous allons vous appuyer pour le reste", a dit le Ministre.

Le Rwanda a un marché ouest africain de produits d’élevage faits de volaille, viande de porc. Ce marché est loin d’être satisfait car la capacité d’élevage des Rwandais n’est pas encore au niveau souhaité.