RNC éclaté : Une opposition politique sans idéal, stérile et téléguidée

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 19 juillet 2016 à 01:51

Le Rwanda National Congress vient d’éclater en deux factions qui ne sont pas basées sur des divergences idéologiques mais plutôt sur des rancoeurs et autres influences négatives initiées par les promoteurs. Ceci aura instauré au sein de ce parti un mode de gouvernance opaque et un débat stérile.
C’est du moins ce qui ressort des incompréhensions survenues au sein de ce mouvement politique où au 1er juillet, le docteur Théogène Rudasingwa, alors coordinateur des activités de ce RNC et son groupe de (...)

Le Rwanda National Congress vient d’éclater en deux factions qui ne sont pas basées sur des divergences idéologiques mais plutôt sur des rancoeurs et autres influences négatives initiées par les promoteurs. Ceci aura instauré au sein de ce parti un mode de gouvernance opaque et un débat stérile.

C’est du moins ce qui ressort des incompréhensions survenues au sein de ce mouvement politique où au 1er juillet, le docteur Théogène Rudasingwa, alors coordinateur des activités de ce RNC et son groupe de Joseph Ngarambe et Musonera Jonathan ont déclaré se désolidariser de RNC pour fonder le New RNC.

Pourquoi s’en vont-ils ? Officiellement, Radio Ihuriro du Groupe Rudasingwa montre que Rudasingwa et ses camarades Jonathan Musonera et Joseph Ngarambe se sont fait écarter des structures dirigeantes du parti.

« Kayumba Nyamwasa a souhaité mettre à la tête de la coordination de RNC Belgique un certain Ildephonse Murayi par le biais d’élections truquées. Il tenait à ce que le coordonnateur soit Tutsi », dit Jonathan Musonera.

Des analystes développent une certaine logique de l’éclatement de ce mouvement politique d’anciens dirigeants rwandais qui se rassemblent rien qu’autour de cette appréhension d’avoir été écartés de leurs postes de responsabilités politiques et militaires. D’emblée, il ressort que ce mouvement RNC traverse une crise de personnalité.

Des dissensions entre les membres de ce mouvement dessinent deux courants : un courant militariste chapeauté par Kayumba Nyamwasa et un courant démocratique très ethniquement assembliste dont le leader est Théogène Rudasingwa avec son frère Gérard Gahima, Jonathan Musonera et Joseph Ngarambe.

La scission constatée au sein du RNC était simplement prévisible.

De toute vraisemblance, le groupe des transfuges du RNC, ci-après dénommé New RNC, est gagné à l’idée d’une lutte pour la libre expression ethnique tout en se mettant à l’esprit que les Tutsi sont et resteront minoritaires. C’est ce qu’avance Théogène Rudasingwa.

Apparemment cette thèse idéologique proche de celle de l’IDC/Internationale Démocrate Chrétienne des années 1959 qui a fait le calvaire du Rwanda jusqu’à l’éclatement du Génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, c’est bien elle qui a fait consommer la rupture entre les deux tendances.

Ces messieurs du New RNC sont-ils eux qui ont plaidé de façon véhémente le mariage de RNC avec les FDU, FDLR et d’autres partis d’une opposition hutisante ? Dans tous les cas ils reprochent au Groupe Nyamwasa de dictature et de semer la zizanie entre les rangs.

Le Groupe Nyamwasa quant à lui, adopte réellement une allure militariste. Il veut opérer dans la clandestinité. Son accord de coalition avec les partis des nostalgiques du pouvoir des années 60-94 n’est que tactique et provisoire.

Apparemment cette coalition multi ethnique voulue et imposée par les bailleurs et autres tireurs de ficelle de l’axe Paris-Rome-Madrid-Bruxelles ne plaît pas au Général. Rudasingwa et ses camarades, eux, par contre, croient que c’est cette seule voie qui pourrait les aider à vaincre le Régime rwandais actuel qu’ils accusent de dictatorial autant qu’ils crient à la dictature de parti de l’ancien Général Nyamwasa.

« Il a construit un précarré d’anciens militaires, la plupart ayant été sous ses ordres quand ils étaient en activité au Rwanda. Ce sont eux qui croient qu’ils doivent diriger le RNC », raconte Rudasingwa ne trouvant pas que cet argument a problème à s’accepter surtout que lui aussi était un officier supérieur militaire.

Bref, RNC, l’une et l’autre factions, montre qu’elle est incapable d’adopter une ligne idéologique rationnelle et positive. Au moment où le régime rwandais actuel multiplie de grandes réalisations dans le sens capitaliste dépassant ainsi matériellement cette petite question superstructrurelle ethnique, notre opposition reste rivée sur cette idéologie d’ethnocentrisme, leg du colonialisme belge et du catholicisme romain des années 59-60.

Si l’aile Nyamwasa adopte des pratiques militaristes caverneuses dans son RNC, il sait à quoi elle tend. Elle sait pertinemment que le capitalisme tel que pratiqué dans le monde, traverse des périodes d’évolution, d’apogée et de crises périodiques.

En politique, quand bien même on n’est pas obligé de pactiser avec un pouvoir, son opposition doit essayer d’adopter des stratégies de lutte non ouvertement et violemment confrontatoires. C’est cela la démocratie. C’est cette opposition qui doit fournir beaucoup d’efforts pour enseigner à ses partisans comment réclamer des manifestations de protestation contre telle ou telle mesure de façon strictement pacifique.

Or, ce n’est pas cette démarche que prone l’aile Nyamwasa. Cette aile attend au tournant que le Régime résolument capitaliste FPR actuel commette des erreurs dans son engagement pour les changements sociaux profonds pour instiller des mécontentements dans une population qui n’aura pas encore atteint la maturité nécessaire pour ne plus être béatement influencée. Or qui dit capitaliste dit nécessairement certaines violations incontournables des droits humains. Ailleurs en Occident, ces droits des travailleurs, des classes défavorisées sont réparés après manifestations autorisées pacifiques.

Par contre, nos politiciens rwandais n’ont aucune démarche politique pédagogique. Tout autant qu’ils n’ont aucun patience, tolérance et compréhension de l’autre, ils roulent sur des rancoeurs, des sentiments de haine gratuite injustifiable politiquement.

La suite ? L’insécurisation et les troubles provoqués. Cette aile qui assoit des stratégies militaires ne fait, en vérité, que la guérilla politique. Mauvais !

L’aile Rudasingwa qui se veut transparente ? Transparente mais dans le fond, a-t-on vu des politiciens dans le monde qui pensent remporter une victoire quand ils roulent sur des rancœurs et des ressentiments ? Rudasingwa qui se fait chantre du nombre ethnique hutu, par conséquent de la démocratie ethniste, devrait savoir que ce crime politique se pardonne difficilement.

Il est entrain de renier les fondements de son ancienne famille politique du FPR allons dans la guérilla qui préconisaient ...
« 

« Habyarimana ( Juvénal, Président du Rwanda 1973-1994) a tué les citoyens, a divisé le peuple. Même si il nous courbe comme des clous, nous n’allons pas cesser d’avancer jusqu’à la victoire finale ». »

Et cette victoire, le FPR à travers ses actions, plans et programmes de développement menés en synergie, y va tout droit quand bien même la route est longue.

C’est le moment pour l’opposition politique rwandaise de savoir comment lutter contre un régime en adoptant des idéologies politiques rationnelles fermes autant qu’elles existent dans l’Occident où ils posent.


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