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Singapour ; un modèle de développement basé sur une synergie de programmes bien arrêtés

Redigé par Augustin Biraboneye Ngabirame, Academic registrar, KIE avec un Chapitre introductif de Jovin Ndayishimiye
Le 31 janvier 2013 à 09:28

Le Singapour des années 1990 a fait un décollage économique très appréciable par sa rapidité et par une synergie de programmes multisectoriels. Il est vrai qu’il avait jeté les bases infrastructurelles essentielles de son développement mais il faut aussi dire que les stratégies économiques qu’il a arrêtées ont été appliquées avec une rigueur exemplaire. Cela lui a permis d’atteindre les objectifs de transformation de fond en comble de la petite société singapourienne.
Les stratégies assises par ses (...)

Le Singapour des années 1990 a fait un décollage économique très appréciable par sa rapidité et par une synergie de programmes multisectoriels. Il est vrai qu’il avait jeté les bases infrastructurelles essentielles de son développement mais il faut aussi dire que les stratégies économiques qu’il a arrêtées ont été appliquées avec une rigueur exemplaire. Cela lui a permis d’atteindre les objectifs de transformation de fond en comble de la petite société singapourienne.

Les stratégies assises par ses stratèges économistes se résument dans la diversification de l’économie de marché, la modernisation des infrastructures et l’industrialisation à outrance comme modèle de croissance et de réussite.

La réussite singapourienne appelle plus d’un pays décidé à opérer son décollage économique.

L’auteur de cette recherche, M. Augustin Ngabirame , Academic Registrar de l’Institut Supérieur de Kigali (KIE) avait publié antérieurement sur IGIHE un texte montrant comment Singapour a tenuà développer un système éducatif cohérent alliant sciences et technologies et aménagement linguistique comme pilier essentiel de ce développement.

Pour lors, il est question du déploiement d’un éventail de chantiers économiques (industries, Finances, banques, transport naval, exportations et réexportations, mesures attractives d’investissements extérieurs...) qui, démarrés en même temps et menés de front, entrent en symbiose pour faire de Singapour la 4ème place boursière du Monde après New York, Londres et Tokyo.

Le Rwanda regarde-t-il émerveillé cette petite île avec une positive jalousie et un alan pour suivre son modèle ?

Cet article appelle les stratèges économistes rwandais à plus de parcimonie et de cohérence dans la conception de chantiers économiques et sociaux prioritaires devant être menés de front pour, à la fin, réaliser un changement économique révolutionnaire.

L’électrification du monde rural est-elle édifiante dans ce sens ? Mais oui. Ne faut-il pas un peu plus de volonté politique dans l’industrialisation du pays liée par un partenariat très rapproché avec la recherche universitaire pour la création de labels et brevets inédits donnant à la production de produits compétitifs sur le marché de la région et au delà ?

La Finance, Fondement du développement économique fulgurant du Singapour

L’économie Singapourienne a affiné ses services bancaires et financiers devenant ainsi la deuxième place financière d’Asie après le Japon.

Pour s’ouvrir sur le marché international, il a créé un port maritime important. Son port est le deuxième mondial derrière Shanghai pour le tonnage Cargo en termes de volume d’exportations et de trafic maritime. Il a exporté 515.415 millions de tonnes en 2008.

Port de Singapour

Singapour est le troisième raffineur mondial de pétrole après l’Inde et le Qatar.

D’une manière générale, l’économie de Singapour repose sur les services bancaires et financiers avec ses 130 banques commerciales, le commerce, la navigation, le tourisme, les chantiers navals, le raffinage du pétrole, l’industrie électronique, l’industrie de l’armement et l’industrie textile.

Indice de développement humain (IDH) parmi les plus élevés du monde.

Aujourd’hui, Singapour jouit d’un niveau de vie très élevé. Il a réduit le chômage. Son indice de développement humain(IDH) est parmi les plus élevés du monde.

En 2010, l’IDH à Singapour est de 0,9. Le modèle de développement économique de Singapour a pu le hisser au premier rang mondial. Il a pu se hisser au premier rang mondial pour la compétitivité de son économie d’après l’index de World Economics Forum 1996.

En 2008, il est déclaré l’économie la plus libre du monde après Hong Kong voisin.

Une forte Place financière internationale

Singapour autant que Hong Kong ont su tourner leurs systèmes économiques vers l’absorption des capitaux internationaux.

« Nous avons créé des conditions favorables aux investissements étrangers dans le pays en supprimant les taxes sur les profits réalisés par les placements étrangers. Tous les placements en dollars dans les banques singapouriennes provenant des opérateurs économiques asiatiques étaient exemptés des conditions statutaires qui régulent les réserves et liquidités nationales. En conséquence, Singapour est devenu en 1990 la place financière la plus forte au niveau mondial avec sa bourse des valeurs quotée 4ème mondiale après Londres, New York et de très près Tokyo », écrit LEE KUAN YEW, le véritable stratège du miracle singapourien, pour avoir été Premier Ministre de Singapour.

Cet illustre homme d’Etat montre comment l’environnement des affaires créé a lui aussi sa part d’attraction de gros investissements étrangers : l’état de droit parfait, la parfaite indépendance du pouvoir judiciaire et un Pouvoir exécutif honnête, compétent et stable qui a appliqué de cohérentes politiques macroéconomiques pouvant générer un surplus budgétaire à chaque exercice fiscal annuel.

Le Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant à Singapour est un des plus élevés du monde ; exemple : 36.378 US $ en 2009, alors qu’en 1964, le revenu annuel par tête était de 1420 US $.

La modernisation et l’assainissement des finances publiques comme garant de l’expansion économique de Singapour.

La modernisation des finances publiques en cinq étapes suivantes :
• Première étape : Avant 1978, on a créé « Line item budgeting ». C’est une budgétisation par unité de spécialité fondée sur des types de quantité des intrants.
• Deuxième étape : A partir de 1978, on a créé « Programme budgeting ».
• Troisième étape : a partir de 1989, on a créé « Black vote budgeting ». Ici, on a introduit un plafond global pour le budget ainsi que des plafonds par secteurs.
• Quatrième étape : A partir de 1996, on a introduit « Budgeting for results ». On privilégie, ici, l’introduction d’une démarche de performance directement liée à la budgétisation.
• Cinquième étape : Après, on a introduit « Budget Management Framework ».

Ici, on mesure les coûts sur la base d’une comptabilité d’exercice, sur une évaluation économique des actions compte tenu des coûts du capital immobilisé et sur des mécanismes de flexibilité pour les avances et les reports, etc.

Cette cinquième étape semble donner des meilleurs résultats.

Aéroport moderne

La modernisation des infrastructures et de l’industrialisation de tous les records pour mieux attirer les investisseurs

Le gouvernement singapourien a construit beaucoup depuis 1965. Cette « Cité - Etat » est très urbanisée. C’est l’ « Urban redevelopment Authority » qui s’occupe de l’urbanisation de Singapour. On a efficacement utilisé la terre. On a minimisé la pollution. On a construit des maisons à location vente à un prix modeste pour une majorité de la population.

Singapour, Cité-Etat ; favorable à un management non fastidieux

Pour améliorer la circulation dans la ville et limiter l’encombrement, on a créé le télépéage appelé « Electronic Road Pricing ». Ces droits de péage ont été installés aux rues menant à de grandes artères.

Singapour et ses gratte-ciel

Singapour a connu une rapide expansion dans le domaine de la construction. Les gratte-ciel de tous les records sont nombreux. Ils poussent comme des champignons et les hauteurs semblent cogner le firmament. C’est un spectacle beau à voir.

Des chantiers infrastructurels menés de front

Les stratèges économistes Singapouriens assistés d’ingénieurs de diverses filières académiques ont entrepris des chantiers à hautes potentialités économiques : un port moderne, un aéroport international de Changi et un réseau ferroviaire.

Sont également construits des autoroutes, des avenues, des routes et des rues modernes.

Ces actions diversifiées et complémentaires ont permis le développement des industries à la fois lourdes et légères. Les industries lourdes sont localisées dans un parc industriel aménagé à cet effet.

L’industrie légère, quant à elle, est localisée dans le parc des bureaux réservés à la recherche et aux bureaux des affaires.

Pour son industrialisation, Singapour a connu, d’une part, la forte implication et motivation du gouvernement et des investissements venus de l’étranger d’autre part.

LEE KUAN YEW dit également comment le gouvernement singapourien a pu attirer d’énormes investissements étrangers :

« The government played a key role in attracting foreign investments, we built the infrastructure and provided well – planned industrial estates, equity participation in industries, fiscal incentives, and export promotion. Most important, we established good labor relations and sound macroeconomic policies, the fundamentals that enable private enterprise to operate successfully. (…) by the late 1970s, we had left our old problems of unemployment and lack of investments behind us. The new problem was how to improve the quality of the new investments and with it the education and skill levels of our workers ».

Le développement de TIC et de la société de l’information pour mieux assurer la productivité des entreprises

Dès son indépendance, la République de Singapour a eu pour ambition le développement d’un environnement favorisant le déploiement des sociétés à haute technologie tout en acquérant un savoir – faire exportable dans la région du Sud – Est Asiatique.

Le gouvernement a mis sur pied la vision dite l’IT 2000 : l’Ile intelligente.

Le projet « IT 2000 Singapore‘s vision of an intelligent island » a été piloté par « The National Computer Board (NCB) ».

Cette Institution est responsable de la politique vis – à – vis de TIC et de son suivi avec objectifs de Faire de Singapour une plaque tournante dans la région ; Renforcer la machine économique ; Augmenter les compétences du capital humain ;Relier les communautés localement et dans le monde et Améliorer la qualité de vie.

Le slogan de ce projet IT 2000 est : « Singapore one : one network for every one » (S1) a eu pour buts finals de Mettre l’accent sur l’utilisation de l’internet par l’administration, l’éducation, les ménages et les entreprises et d’Augmenter la capacité du réseau avec l’installation de la fibre optique jusque dans les maisons.

Pour nous résumer, Singapour, pendant plus de quatre décennies, a grandi. Cette île est passée d’un statut de pays très pauvre et très sous-développé à un statut d’un pays très développé ; ceci en dépit de sa population peu nombreuse, de son espace très limité et de son manque de ressources naturelles.

La seule ressource de Singapour est sa population très dynamique, très motivée, très disciplinée et très formée dans tous les domaines de la société du savoir.

D’une manière générale, le miracle singapourien trouve son essence dans la conduite des différentes politiques menées par le gouvernement qui a pour ciment le PAP.

Cette croissance économique spectaculaire a été accompagnée par l’aménagement du territoire, la construction des grattes – ciel, des logements, des routes, des écoles, l’aéroport international, de l’aménagement du port et du réseau ferroviaire, du développement des TIC et de l’attraction des investissements étrangers.

En 1959, le revenu annuel par tête était de 400 US, en 1990 il était US 12.200 pour passer en 1999 à US 22.000.

La clé de la réussite ? LEE KUAN YEW confie que le Singapour a pu planifier de “broad economic objectives and the target periods within which to achieve them’’ pour à la fin récolter des fruits intéressants allant dans le sens de voir le Singapour opérer un « immense political and economic changes in the world ».

Selon cet homme d’Etat , “ We reviewed these plans regularly and adjusted them as new realities changed the outlook. Infrastructure and the training and education of workers to meet the needs of employers had to be planned years in advance ».


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