Sonia Rolland nous parle de son association Maïsha Africa

Redigé par IGIHE
Le 10 novembre 2012 à 12:28

Par le biais de son association Maïsha Africa, Sonia Rolland vient en aide aux enfants orphelins du Rwanda. La belle revient sur les missions de cet organisme solidaire...
Présentez-nous votre association Maïsha Africa
C’est une association qui fête ses 10 ans. Je l’ai créée en 2001 au retour d’un voyage officiel au Rwanda, juste après Miss France. A l’époque, je suis partie accompagnée de journalistes : mon objectif était de montrer ce qui se passait dans le pays, notamment autour de l’enfance. Il y a (...)

Par le biais de son association Maïsha Africa, Sonia Rolland vient en aide aux enfants orphelins du Rwanda. La belle revient sur les missions de cet organisme solidaire...

Présentez-nous votre association Maïsha Africa

C’est une association qui fête ses 10 ans. Je l’ai créée en 2001 au retour d’un voyage officiel au Rwanda, juste après Miss France. A l’époque, je suis partie accompagnée de journalistes : mon objectif était de montrer ce qui se passait dans le pays, notamment autour de l’enfance. Il y a un phénomène qui m’a beaucoup marqué : « Les enfants, chefs de famille ». Après le génocide, des enfants sans aucun lien de parenté se sont réunis en petites fratries de 5 à 8 individus et ils ont construit des foyers uniquement constitués d’enfants. Les plus âgés de ces orphelins s’occupaient au quotidien des plus jeunes et c’est d’ailleurs toujours le cas aujourd’hui. Certains ont repris leurs études et font des petits boulots à côté, d’autres travaillent. Ils s’occupent tous ensemble du village grâce à une tirelire collective dans laquelle ils mettent l’argent qu’ils gagnent. Ensuite ils répartissent cet argent selon les besoins. Cela a notamment permis de financer une machine à coudre, un moulin, des études... Des faits qui ont eux-mêmes générer de l’argent. Si on prend le cas du moulin, il sert à broyer du mil ou du sorgo. Ils produisent ainsi leur propre farine qu’ils revendent.

Depuis 10 ans, mon association encadre ces fratries reconstituées. On a ainsi réhabilité et reconstruit des maisons et acheté du matériel pour les aider à développer leurs activités.

Combien êtes-vous au sein de Maïsha Africa ?

On est trente pour le moment. A côté il y a aussi ceux qui donnent, eux aussi sont à prendre en compte.

Quels sont les projets futurs de votre association ?

L’objectif pour 2013 est d’agrandir une école à Narama, un village dans les hauteurs de Kigali qui, pendant le génocide a perdu 2 500 personnes en une nuit. Symboliquement, le gouvernement a voulu créer une école dans ce district là pour que les enfants qui ont perdu leurs parents puissent tout de même avoir une éducation. Aujourd’hui, ils n’ont plus d’argent pour l’agrandir. Notre mission est donc de trouver des fonds.

Justement, comment faites-vous pour trouver des fonds ?

Je vais frapper aux portes, je prends rendez-vous avec des associations. En tant que présidente, je suis sur tous les fronts. On ne s’est pas fixé d’objectifs trop ambitieux car on sait qu’on n’est pas une ONG internationale et on n’est pas aidé par l’Etat. On a déposé un dossier à l’Unesco, on attend toujours… Mais tout ce qu’on peut apporter, c’est déjà énorme. Pour que ça marche, il faut créer des événements. C’est pourquoi on organise un gala de charité tous les deux ans. Ce qu’on veut, c’est créer une sorte de fidélité avec nos partenaires. En 2010, on a récolté 50 000 € que l’on a réinjecté dans la reconstruction de bâtiments. Il faut savoir que l’on vit aussi avec la réalité économique du pays : on doit acheter du ciment en Chine car au Rwanda une brique est fabriquée à base de bois et on n’a plus le droit de couper les arbres à cause du système écologique très fort que le gouvernement a mis en place. Ce sont des petits détails qui font que certaines actions prennent parfois beaucoup de temps et nécessite beaucoup d’argent.

Avez-vous une anecdote particulière à nous raconter ?

Au début, Maïsha Africa s’appelait « Sonia Rolland pour les enfants » mais on s’est vite rendu compte que les gens venaient pour Sonia Rolland et non pas pour les enfants. Donc du coup on a changé le nom pour ces raisons là.

Autre anecdote qui me vient à l’esprit : les enfants chefs de famille sont des gamins qui ne veulent pas de l’aide des adultes. L’Etat a créé un ministère pour gérer ce phénomène car il y a 630 000 enfants orphelins au Rwanda et 800 000 femmes veuves. La première fois que j’y suis retournée, j’avais l’impression d’être chez Peter Pan, ils étaient sur leurs gardes. On a créé un dialogue et petit à petit je suis devenue « mama Sonia ». A chaque fois que je viens, je reçois des cadeaux tels que des tableaux, des vanneries, des créations qu’ils font eux-mêmes alors qu’ils n’ont pas les moyens ! Ils sont hyper généreux. Ce sont des petites anecdotes qui font qu’à chaque fois que j’y vais c’est hyper chargé d’émotions et pour moi c’est un véritable moteur.

Marie Claire


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