Par Yves Nyirinkwaya
Richard Uwimana, vivant au Canada et demandeur de statut de refugié, sera expulsé la semaine prochaine par les autorités de ce pays. Ce Rwandais craint qu’il ne soit tué par les criminels de guerre parce qu’il a été témoin du meurtre de ses parents et de son grand frère pendant le génocide de 1994 dans son pays. Les membres de la communauté rwandaise de Toronto se mobilisent pour empêcher sa déportation prévue mercredi prochain.
Uwimana a reçu l’ordre de se présenter à l’Agence des services frontaliers du Canada (CBSA, sigle en anglais) à l’aéroport de Pearson où il prendra un vol vers Bruxelles et puis pour le Rwanda. « Je suis encore traumatisé par le souvenir des trois membres de ma famille tués devant moi », a indiqué Uwimana, mercredi. « Je ne peux ni manger ni dormir et j’ai l’impression que cette tragédie s’est produite hier seulement ».
Les membres de la Communauté rwandaise du canada se désolent de grands efforts déployés par Ottawa pour expulser Uwimana, tandis que plusieurs présumés criminels de guerre rwandais qui se cachent au Canada, reçoivent des millions de dollars pour leur assistance juridique afin d’empêcher leur déportation. « Aux frais du contribuable canadien », précisent-ils.
Les dirigeants de CBSA traquent 30 présumés criminels de guerre qui se cachent dans la région de Toronto. Sept des suspects ont été arrêtés, leurs identités ayant été révélées le mois dernier grâce à la pression des médias. « Je ne pense pas que je vivrai longtemps si je suis expulsé », dit Uwimana. « Les gens qui ont tué mes parents essayeront de me faire taire ». Il a toujours un frère et une sœur qui vivent au Rwanda.
Uwimana a demandé le statut de refugié en 2008 en expliquant comment son père, Charles, 49 ans, sa maman Donatilla, 48 ans, et son frère, Léon Claude, 29 ans ont été massacrés par un groupe de miliciens. Uwimana a tenté de faire comprendre que les tueurs des membres de sa famille seraient considérés comme des criminels de guerre au Canada.
Il a indiqué que certains de ceux qui sont impliqués dans les meurtres de ses parents ont été récemment libérés de prison et essayeront de le tuer puisqu’il en a été témoin. « On a tué cinquante personnes ce jour là dans notre secteur », se rappelle Uwimana. « Notre seul crime était celui d’être des Tutsi ».
Après le génocide, Uwimana a passé 14 ans dans un orphelinat et en 2008 il a reçu un visa pour participer à une conférence à Los Angeles en vue de témoigner en tant que survivant du génocide [des Tutsi]. « De là j’ai voyagé vers ce havre de paix qu’est le Canada et j’ai introduit une demande de statut de réfugié », a-t-il ajouté.
« Pendant trois ans, le Canada a été ma maison et je m’y sens en sécurité », affirme Uwimana. John Rukumbura, de la diaspora rwandaise au Canada, dit que la communauté [rwandaise au Canada] lutte pour qu’Uwimana puisse rester. « Il sera tué par les personnes qui veulent le faire taire s’il est expulsé », craint Rukumbura. « Ce n’est pas une décision juste et il devrait lui être permis de rester ».
Photo : Richard Uwimana
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