Le Maire de la Ville de Kigali, Fidèle Ndayisaba, est descendu à la base communautaire du Secteur semi urbain de Nduba du District Gasabo où il a organisé un débat autour de la citoyenneté rwandaise (la rwandité). D’après lui, l’appropriation du nouveau concept politique de la citoyenneté rwandaise aidera les Rwandais à résoudre leurs problèmes dont la question ethnique.

« Les blessures morales encore vives se cicatriseront au moment où on comprendra la lourde portée des conséquences négatives de l’idéologie de l’ethnocentrisme », a-t-il lancé à son audience.

Le programme de sensibilisation à l’idéologie de la citoyenneté rwandaise à la base communautaire a commencé dans tous les secteurs administratifs du pays. Dès ce 25 novembre 2013, le Secteur Nduba a eu la primeur de commencer ce débat avec la haute autorité de la mairie de la ville de Kigali.

Ethnocentrisme, le vécu scolaire

“Au cours de mon école, l’enseignant a toujours demandé l’ethnie à laquelle nous appartenions. A chaque ethnie, hutu, tutsi, je me levais. Et je faussais la calculation de l’enseignant. Un enfant a signalé à l’enseignant que c’était moi qui faussais les calculs car je me levais dès qu’il était question de Hutu et de Tutsi. J’ai été sérieusement bastonné avec ordre d’aller demander à mes parents mon ethnie. Le grand père à qui j’ai posé la question, m’a également battu me demandant pourquoi j’allais dans ces histoires inutiles », a dit le Maire qui avait choisi une stratégie pour lancer son message montrant que l’identification ethnique des rwandais a fait beaucoup de sévices moraux au point qu’on en est arrivé au génocide des tutsi de 1994.

Bien mieux, ce témoignage montre que les efforts d’éradication de l’idéologie ethnocentriste devraient être focalisés sur la population scolaire et l’ensemble des employés et agents du Secteur Public et privé.

La question de la rwandité va-t-elle se bien suffisamment percevoir par les citoyens des classes pauvres non ambitieuses ? Ont-ils à comprendre quelque chose du moment qu’ils vivent leur citoyenneté sans penser qu’ils peuvent en tirer profit ?

Un débat centré sur l’homme lettré, ses ambitions et son orientation idéologique

Le Maire montre en effet que la question tourne essentiellement dans la conscience des Rwandais cultivés pour avoir vécu avec un complexe insurmontable et baigné dans l’idéologie de l’ethnocentrisme durant plus de 4 décennies.« Je briefe divers dirigeants sur les sites où ces débats sur la citoyenneté rwandaise ont conmmencé qu’ils doivent penser nation , que leur rwandité doit être supérieure à tout autre concept autant que cela et de règle dans les autres pays du monde entier y compris les plus puissants », a-t-il ajouté.

Le Maire a demandé que les Rwandais soient sensibilisés à la demande de pardon, et que la Communauté internationale voit en eux l’appartenance à la citoyenneté rwandaise en lieu et place de Hutu, tutsi et twa ; une idéologie qui a fait son chemin dans la conscience des rwandais depuis l’an 1931 où le colonialiste belge a rendu nul les lignages de rwandais des abasinga, abagesera, abazigaba qui étaient solidement et positivement encrés par mi les Rwandais.

Selon le Maire Ndayisaba, l’évolution actuelle de la situation est telle que les motivations de l’ethnocentrisme n’existent plus surtout que pour passer son test d’enseignement primaire pour entrer au secondaire, pour pouvoir occuper un poste d’emploi, il n’est plus question d’exhiber son identité ethnique ou son faciès.

« Personne ne devrait plus faire valoir son ethnie car un membre de l’autre ethnie peut vous être plus utile plus que celui-là que tu croyais être un de tes proches », a-t-il confié à son audience.

Ce programme de ‘Ndi Umunyarwanda’ (ndlr, Faire prévaloir la citoyenneté rwandaise) va s’étendre sur les 416 secteurs du pays. Il durera une semaine et il descendra dans les cellules et les Midugudu de tous les districts du pays.