14 ans de prison en cas de mariage homosexuel au Nigéria

Redigé par Alida SABITEKA
Le 14 janvier 2014 à 10:17

Le président nigérian Goodluck Jonathan a provoqué ce lundi 13 janvier de nombreuses critiques sur la scène internationale en promulguant une loi très controversée mais largement soutenue au Nigeria qui restreint fortement les droits des homosexuels.
Adoptée à l’unanimité par les parlementaires nigérians en mai dernier, la loi prévoit une peine de 14 ans de prison en cas de mariage homosexuel et 10 ans d’emprisonnement contre les personnes de même sexe affichant publiquement leur relation.
Cette loi (...)

Le président nigérian Goodluck Jonathan a provoqué ce lundi 13 janvier de nombreuses critiques sur la scène internationale en promulguant une loi très controversée mais largement soutenue au Nigeria qui restreint fortement les droits des homosexuels.

Adoptée à l’unanimité par les parlementaires nigérians en mai dernier, la loi prévoit une peine de 14 ans de prison en cas de mariage homosexuel et 10 ans d’emprisonnement contre les personnes de même sexe affichant publiquement leur relation.

Cette loi "restreint dangereusement la liberté d’association, de rassemblement et d’expression des Nigérians", a déploré le secrétaire d’État américain John Kerry dans un communiqué.

Elle "contredit les engagements légaux du Nigeria au niveau international et mine les réformes démocratiques et les protections en matière de droits de l’Homme inscrites dans sa constitution de 1999", a-t-il ajouté.

Pour Jasmine O’Connor, de l’association britannique de défense des droits des homosexuels Stonewall, "cette loi est un coup porté aux lesbiennes, aux gays et aux bisexuels du Nigeria et montre jusqu’où le gouvernement nigérian est prêt à aller en termes de violation des droits de l’Homme".

En décembre, l’ONG Amnesty International avait considéré que si cette loi était adoptée, elle ferait "de la société nigériane une des sociétés les moins tolérantes au monde".

Selon cette loi, "les personnes de même sexe qui se lient par un mariage ou un contrat d’union civile commettent un délit et peuvent être conjointement condamnées à une peine de 14 ans de prison chacune".

Bon nombre de pays africains disposent de législations interdisant ou réprimant l’homosexualité, à l’exception de l’Afrique du Sud, le seul pays africain à reconnaître les unions entre personnes de même sexe.

En Ouganda, où l’homophobie est très répandue et où la législation réprimait déjà fortement l’homosexualité, le parlement a adopté en décembre un texte qui criminalise la promotion publique de l’homosexualité, y compris les discussions de groupes militants, et prévoit la prison à perpétuité pour les récidivistes.

Les relations homosexuelles sont déjà sévèrement réprimées au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, dont la société est très religieuse. Les quelque 170 millions d’habitants se partagent entre chrétiens et musulmans, et une part importante de la population continue aussi à suivre les cultes traditionnels.

Le Premier ministre britannique David Cameron avait averti que son pays envisageait de restreindre les aides aux pays qui ne reconnaissent pas les droits des personnes de même sexe.

Le Nigeria apparaît cependant moins enclin à céder aux pressions des gouvernements occidentaux, le premier producteur de pétrole africain recevant moins d’aides financières de ces pays que d’autres États du continent.


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