17H-18H : Des heures de pointe qui empoisonnent la vie des usagers de bus à Bujumbura

Redigé par Arsène Mirango
Le 14 septembre 2013 à 08:06

Vers 17 heures-18 heures, devant et derrière les ruines du marché central de Bujumbura, parti en fumée au mois de janvier , les deux parkings(nord et sud) des bus et coasters sont méconnaissables. A la place des bus et coasters, des attroupements de fonctionnaires, élèves, des foules de personnes qui attendent ces bus qui arrivent à compte goutte, pour rentrer. Une situation de confusion totale où tout le monde se bouscule vers le bus qui se présente parfois une fois les trente minutes. Les plus (...)

Vers 17 heures-18 heures, devant et derrière les ruines du marché central de Bujumbura, parti en fumée au mois de janvier , les deux parkings(nord et sud) des bus et coasters sont méconnaissables. A la place des bus et coasters, des attroupements de fonctionnaires, élèves, des foules de personnes qui attendent ces bus qui arrivent à compte goutte, pour rentrer. Une situation de confusion totale où tout le monde se bouscule vers le bus qui se présente parfois une fois les trente minutes. Les plus téméraires montent par les fenêtres et n’attendent même pas que le bus s’arrête, mettant en danger leur vie.
Les conséquences ne s’arrêtent pas là puisqu’il faut un peu patienter pour se rendre compte que certains des passagers se plaignent que des mains ont baladé dans leurs poches, certains mêmes se voient dépouillés de tout ce qu’ils ont dans leurs poches lors de ces bousculades qui constituent des terrains de vol de la plupart des pick pockets de Bujumbura. « Dernièrement, on m’a volé tout l’argent que j’avais en poche. J’ai dû emprunter les frais de bus à un voisin qui s’apprétait lui aussi à rentrer", raconte un jeune homme pourtant vigoureux, rencontré au parking. En outre, des blessures surgissent lors de ces bousculades où même les plus costauds ne sont toujours pas sûrs de décrocher une place.

Pourquoi une telle situation ?

Mugabo Sefu, vice-président de l’ATRABU(Association des Transporteurs du Burundi) indique que la ville de Bujumbura ne cesse de s’agrandir au moment où les moyens de transports en commun à savoir les bus et coasters, ne cessent de diminuer, craignant même un arrêt pur et simple de ce métier.
En effet, il explique qu’il y a 7 ans que le gouvernement a empêché l’entrée sur le sol burundais des bus et coaster communément appelés « main gauche » alors qu’ils sont les plus accessibles sur le marché au regard de leur coût réduit. Mugabo Sefu assure que les transporteurs ne peuvent plus importer des bus et coaster à cause de la cherté du coût de dédouanement. « Un coaster neuf paie 49 millions fbu de frais de dédouanement », lance-t-il. Il raconte que l’exclusion des bus « main gauche » ainsi que cette hausse des frais de dédouanement ont fait que certains transporteurs ont carrémént abandonné ce métier. Ainsi, ajoute-t-il, face à l’incapacité de pouvoir importer des bus et coaster et l’accroissement de la population de Bujumbura, les heures de pointe deviennent ingérables.

Qu’est ce que l’ATRABU est en train de faire à ce sujet ?

Mugabo Sefu se lamente que la situation va plutôt s’empirer l’année prochaine, lorsque tous ces bus qui aident tant bien que mal seront exclus du transport en commun au Burundi. A ce sujet, il s’appuie sur l’article 594 de la loi du 23 novembre 2012, « Tous les bus et minibus déjà en circulation, assurant le transport rémunéré des personnes et s’ouvrant sur la chaussée(côté gauche)continueront à travailler pendant 3 ans à partir de la promulgation de la présente loi. »
L’ATRABU appelle ainsi le gouvernement à prendre au sérieux la question des transports en commun dans la mesure où ceux sont en voie de disparition. A ce sujet, elle mentionne les agences burundaises de voyage qui ont déjà fermé les portes à cause de toutes ces difficultés. Il s’agit des agences PONCTUEL, TRAMWEX, AIGLE DU NORD(vendue à un rwandais)
Elle demande ainsi l’Etat d’exonérer les bus et minibus pour redynamiser ce secteur dans la mesure où il est au service des populations.
L’ATRABU demande également que cet article 594 de ladite loi soit revu et que les bus déjà en circulation continuent à fonctionner jusqu’à ce qu’ils soient déclassés.


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