La cérémonie de commémoration s’est déroulée en présence de Twagira Mutabazi Eugène, président d’Ibuka-Mémoire et Justice-Belgique, de Gakuba Ernest, président de la diaspora rwandaise en Belgique, et de Karugarama Lionel, représentant de la diaspora rwandaise dans la ville de Namur.
D’autres responsables d’organisations rwandaises, ainsi que leurs amis venus de diverses villes belges, étaient également présents, aux côtés de Benoît Malisoux, représentant de la ville de Namur.
Différence avec d’autres villes
La commémoration organisée à Namur s’inscrivait dans la continuité d’autres cérémonies tenues à travers la Belgique. Toutefois, dans plusieurs villes, aucun responsable belge n’a pris part aux événements, en raison notamment des tensions politiques persistantes entre la Belgique et le Rwanda — comme ce fut le cas à Liège, le 12 avril 2024.
À cette occasion, Anne Marie Ikirizaboro, l’une des organisatrices, avait vivement critiqué l’attitude des autorités belges, affirmant que la direction de la ville de Liège avait décliné l’invitation en invoquant le conflit dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), un facteur ayant contribué à la détérioration des relations diplomatiques entre les deux pays.
Elle a interrogé la véritable portée de l’expression « Plus jamais », souvent répétée, en se demandant si elle conservait encore sa signification ou si elle était en train de perdre tout son sens, avertissant que cette négligence pourrait entraîner des conséquences tragiques.
Namur a choisi une autre voie
La cérémonie de commémoration à Namur a débuté au Mémorial du Génocide situé à MusAfrica, un centre dédié à la mémoire historique africaine.
Benoît Malisoux, représentant de la ville, a chaleureusement remercié les organisateurs de l’événement, soulignant que le génocide contre les Tutsi en 1994 constitue une tragédie qui interpelle l’ensemble de l’humanité.
Malisoux a expliqué qu’à Namur, toute tentative de politisation du souvenir du génocide contre les Tutsi a été fermement rejetée, soulignant que cette mémoire doit demeurer un hommage sincère aux victimes, à l’abri de toute instrumentalisation politique.
« Ce que nous faisons ici n’est ni une simple réaction à l’actualité, ni une prise de position diplomatique : c’est un acte de mémoire historique, de transmission, de condamnation — une exigence de respect envers les victimes », a-t-il déclaré.
« Je tiens à le rappeler avec force : le devoir de mémoire est inconditionnel. Il transcende les circonstances du moment ; il nous impose fermeté et courage », a déclaré Malisoux.
Pour sa part, Twagira Mutabazi Eugène, président d’Ibuka-Mémoire et Justice-Belgique, a souligné que le génocide contre les Tutsi trouve ses racines dans les divisions ethniques instaurées par le régime colonial.
« Nous sommes réunis ici pour honorer la mémoire de nos proches massacrés lors du génocide contre les Tutsi. Plus d’un million de personnes ont été exterminées, parmi elles des nourrissons, des enfants et des personnes âgées. »
« Cette haine a été alimentée par les divisions introduites par les colonisateurs et les missionnaires, qui ont instauré un clivage ethnique afin de mieux asseoir leur pouvoir », a-t-il déclaré.
Mutabazi a également lancé un appel en faveur du rapatriement des restes du roi Yuhi V Musinga, conservés depuis 81 ans dans un musée belge, afin qu’ils puissent reposer sur sa terre natale.
De son côté, Tessa Bwandinga s’est réjouie de la présence des autorités de Namur et a souligné que le devoir de mémoire est essentiel pour transmettre l’histoire aux jeunes générations, afin que de tels événements ne se reproduisent jamais.
« Nous sommes ici pour montrer aux jeunes une voie meilleure, à l’opposé de l’histoire douloureuse qu’a traversée le Rwanda. Nous nous souvenons également des dix casques bleus belges tués à Kigali le 7 avril 1994. Se souvenir, c’est refuser le silence et dénoncer ceux qui cherchent à falsifier la vérité », a-t-elle déclaré.
Kevin Rubayiza, qui a livré un témoignage émouvant, a évoqué les défis rencontrés par les enfants nés de survivants du génocide — grandissant sans famille élargie, mais puisant leur force et leur résilience dans l’amour et le courage de leurs parents.
L’événement a également été marqué par des conférences sur la santé mentale, animées par Umutoni Rwampungu Annick et Rwayitare Jacqueline. Ces conférences ont abordé la vie après le génocide et le parcours psychologique des survivants.
En parallèle, la Belgique avait d’abord tenté de bloquer les cérémonies de commémoration à Liège et à Bruges, alors que le Rwanda se préparait à marquer le 31e anniversaire du génocide. Toutefois, les événements ont pu se tenir.
Cette situation est survenue après la mise en garde de Jean-Damascène Bizimana, ministre rwandais de l’Unité nationale et de l’Engagement citoyen, à l’égard de la Belgique, soulignant que l’empêchement officiel de la commémoration du génocide de 1994 contre les Tutsi constituerait une violation de ses obligations internationales.






























































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