26ème année depuis le génocide des Tutsi au Rwanda- Jour 2/100 : Accepter sans se résigner notre sombre histoire

Redigé par Prince M. Gaël NYANGEZI
Le 10 avril 2020 à 08:10

Prince Joël Nyangezi, en cette deuxième journée des cent jours de deuil national en mémoire du génocide des siens Tutsi en 1994, réflechit sur la meilleure façon de vivre au quotidien cette mémoire des siens tout en opérant un dépassement de cette quantité de tristesse pour se donner une raison de vivre et de lutter pour de meilleurs sommets. Ci après son deuxième texte. Il promet de suivre le chemin de la croix des siens génocidés en cent jours du 7 avril au 4 juillet 1994 en produisant une réflexion quotidienne dans les colonnes de Igihe.com.
Note de l’Edition

Dans ses innombrables allocutions sur la thématique Paix et Réconciliation, le président Rwandais, Paul Kagame, confia :


« Une mère âgée (Umubyeyi ukuze) m’a, un jour, approché et posé une question. Pourquoi tu nous demandes, nous les rescapés, de faire beaucoup d’effort de rapprochement à l’endroit de nos bourreaux ? Pourquoi veux-tu qu’on pardonne et accepte de vivre avec ceux qui nous ont mis aux fin fonds des ténèbres et qui nous ont tout pris ? Je lui répondîs, vieille maman (Mukecu…), que veux-tu que je leur demande à eux ? Vous êtes les seuls à qui je peux demander quelque chose, les seuls qui ont encore quelque chose à donner… ».

Lorsque nous sommes renvoyé à nous même, nous devons faire face à la difficulté de vivre avec des obstacles, vivre avec des limites, vivre avec des obligations. Ce qui est important, par rapport à cette attitude vis à vis de la vie, c’est une notion centrale, celle d’accepter : Accepter ce qui est arrivé, aussi lourd que cela puisse peser dans nos cœurs.

Il y a alors, différentes façons d’accepter : Accepter avec fatalisme, accepter avec sagesse et enfin une façon d’accepter tout en nourrissant révolte et angoisse. La dernière n’est pas la plus sage, la première n’est pas la meilleure. Celle qui est juste, celle que spirituellement nous devons choisir, C’est la notion d’accepter avec sagesse.

C’est ainsi que nous donnons du sens à la tragédie vécue et aux épreuves que ça engendre. Les épreuves qui viennent à nous, c’est celles de ne plus pouvoir vivre avec nos blessures, de ne pas avoir la joie quand on pense aux nos être chers perdus à jamais.

Accepter avec sagesse
Accepter avec sagesse c’est aussi comprendre que c’est qui nous est arrivé devrait nous renvoyer à nous même en nous disant trois choses.

La première : Qu’on doit en tirer de la force pour non seulement vivre mais préserver la vie. Toute épreuve de la vie est un enseignement et ne peut que rendre plus fort.

La deuxième : Se dire qu’on est plus jamais seuls. Le Pays tout entier nous y accompagne et enfin

La troisième : Nourrir toujours l’espoir qu’il y a eu un après et que 26 ans plus tard, cet après continuera à n’être que de plus en plus meilleur pour soi, sa famille et pour toute la société.

Et donc, accepter avec sagesse, ça ne pas accepter passivement une situation difficile. C’est accepter et faire quelque chose pour notre vie, pour ceux et celles que nous aimons et pour toute la Nation Rwandaise.

N’oubliez jamais de déclarer votre amour à ceux et celles que vous aimez.


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