50 civils assassinés en mai par des FDLR

Redigé par Olivier Kabalisa
Le 17 mai 2012 à 09:14

Au moins 50 civils ont été tués en mai dans l’est de la République démocratique du Congo lors des attaques des FDLR, dont l’une a fait 22 morts dans la nuit du dimanche au lundi, a annoncé mercredi l’ONU.
« Dans la nuit du 13 au 14 mai, des présumés éléments des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ont attaqué le village de Kamananga (dans la province du Sud-Kivu), tuant au moins 20 personnes », selon un communiqué du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
« Les (...)

Au moins 50 civils ont été tués en mai dans l’est de la République démocratique du Congo lors des attaques des FDLR, dont l’une a fait 22 morts dans la nuit du dimanche au lundi, a annoncé mercredi l’ONU.

« Dans la nuit du 13 au 14 mai, des présumés éléments des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ont attaqué le village de Kamananga (dans la province du Sud-Kivu), tuant au moins 20 personnes », selon un communiqué du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).

« Les FDLR accusent la population de collaborer avec les éléments du groupe armé Raïya Mutomboki », une milice locale, et « au cours de ces attaques, plusieurs maisons ont également été incendiées », est-il ajouté.

Selon le porte-parole militaire de la Mission de l’ONU (Monusco), cette attaque a fait 22 morts.

« Depuis le début de ce mois, au moins 50 personnes, dont des personnes déplacées, ont été tuées par des FDLR dans les mêmes conditions », précise Ocha.

Les attaques ont eu lieu dans le territoire de Kalehe, au nord de Bukavu, le chef lieu du Sud-Kivu.

Le 5 mai à Lumendje, une autre localité de ce territoire, au moins 10 personnes déplacées, dont quatre femmes qui se rendaient aux champs, avaient été tuées par des FDLR qui les soupçonnaient de collaborer avec les Raïya Mutomboki, selon Ocha.

Mardi, la société civile du Nord-Kivu avait dénoncé des attaques contre les civils attribuées aux FDLR dans cette province, qui ont fait au moins deux morts parmi la population.

L’activité des FDLR et d’autres milices locales présentent dans le Nord et le Sud-Kivu a redoublé ces dernières semaines, après la suspension des opérations militaires menées contre ces groupes décidée le 11 avril par le président congolais Joseph Kabila à la suite de la défection début avril dans ces deux provinces de plusieurs centaines de soldats de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrée dans l’armée en 2009.

Depuis fin avril au Nord-Kivu, les forces gouvernementales s’affrontent aux mutins qui se sont regroupés dans le territoire du Rutsuru, près de la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda.

Selon la société civile du Nord-Kivu, les FDLR cherchent à déstabiliser et démoraliser l’armée qui affronte les mutins.

Kinshasa accuse le général Bosco Ntaganda, ex-chef d’état-major du CNDP et qui a fait aussi défection, d’être à l’origine de cette mutinerie.

Mercredi, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé Ntaganda d’avoir récemment renforcé ses effectifs en recrutant de force près de 150 mineurs et jeunes hommes, un crime pour lequel il est déjà recherché depuis 2006 par la Cour pénale internationale (CPI).

Ce regain de violences dans l’est de la RDC a provoqué le déplacement de nombreux civils, dont plus de 8.200 se sont réfugiés au Rwanda depuis le 27 avril, selon le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR), et plus de 30.000 en Ouganda ce mois-ci selon les autorités ougandaises.

« Un tel niveau de déplacement des populations est un désastre », s’est alarmé mercredi le Haut-commissaire aux réfugiés Antonio Guterres.


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