S’exprimant lors de la ’Rwanda Convention 2025’, qui se tient au Texas, aux États-Unis, du 4 au 6 juillet, il a mis en avant l’importance de cet accord, qui vise à apaiser les tensions persistantes dans la région des Grands Lacs.
La convention, qui reprend après six ans d’interruption, a réuni des centaines de Rwandais de la diaspora ainsi que des invités venus du Rwanda pour célébrer la culture, l’unité et le développement national.
L’accord de paix, négocié à Washington avec le soutien des États-Unis, est global et couvre les volets politique, sécuritaire, économique et humanitaire.
« Nous sommes optimistes parce que ces trois aspects sont pris en compte. Cependant, nous restons prudemment optimistes car nous avons déjà l’expérience, avec la RDC, de signer des accords sans les mettre en œuvre », a-t-il souligné.
Le ministre Nduhungirehe a insisté sur le fait que les préoccupations sécuritaires du Rwanda, en particulier la menace que représente les FDLR, une force génocidaire, sont au cœur de l’accord.
« Nous avons décidé ensemble de faire en sorte que ce mouvement, les FDLR, soit neutralisé une fois pour toutes, ce qui permettra au Rwanda de lever ses mesures défensives », a-t-il déclaré.
Sur le plan économique, l’accord encourage les investissements conjoints entre le Rwanda et la RDC, avec le soutien d’entreprises américaines.
« Ce type de collaboration positive serait un bon levier pour une paix et une prospérité durables dans notre région », a affirmé Nduhungirehe.
Sur le plan politique, l’accord soutient le dialogue entre le gouvernement de la RDC et le mouvement M23, en s’attaquant aux causes profondes du conflit, notamment la persécution et la marginalisation des communautés tutsi congolaises.
Les pourparlers en cours à Doha, au Qatar, sous médiation qatarie, marquent un progrès, la RDC ayant désormais accepté d’engager un dialogue avec le M23 — un engagement qui faisait défaut dans les précédents accords restés lettre morte.
Cependant, Olivier Nduhungirehe a tempéré cet optimisme par la prudence, rappelant l’historique de la RDC en matière de signature sans mise en œuvre des accords.
Depuis le cessez-le-feu de Lusaka en 1999, au moins dix accords, dont celui de Goma en 2009 qui a donné son nom au M23, n’ont jamais été appliqués.
Il a également exprimé des inquiétudes quant à la militarisation de la RDC, évoquant l’acquisition de nouvelles armes, de drones d’attaque, de véhicules blindés et le recours à des mercenaires, notamment des opérateurs colombiens engagés par Blackwater lors des négociations à Washington.
« Nous savons que la RDC n’a pas mis en œuvre les accords précédents… Le Rwanda remplira sa part du marché et nous espérons que la RDC fera de même », a-t-il insisté.
Abordant les différences par rapport aux initiatives passées, M. Nduhungirehe a souligné que l’accord actuel s’appuie sur le Processus de Luanda, mené sous la médiation du Président angolais João Lourenço en 2024, mais qui avait échoué en raison du refus de la RDC de négocier avec le M23.
L’inclusion de la coopération économique et le soutien des États-Unis distinguent cet accord des précédents.
Le chef de la diplomatie rwandaise a également répondu aux critiques visant l’administration Trump, qui a facilité l’accord : « Et alors ? Avoir des intérêts dans la région n’est pas un problème, à condition qu’ils visent à aider le Rwanda et la RDC à instaurer la paix et la stabilité. » a-t-il fait savoir.


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