Arrestation et transfert de Rusesabagina pour le Rwanda : pourquoi l’opposition veut une lutte armée ?

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 1er septembre 2020 à 11:14

L’arrestation de Paul Rusesabagina, chef d’un groupe armé FLN/Forces Nationales de Libé ration du Rwanda qualifié de terroriste par le Gouvernement rwandais étonne par le fait que les tractations pour cette opération n’ont pas fuité dans la presse. Aucun, ni sa fille Annaës Kanimba n’ont rien compris.

La BBC Gahuzamiryango de ce lundi 31 août interroge l’ancien Premier Ministre Faustin Twagiramungu dans son exil belge. Il dit que son arrestation a été connue ce lundi au moment où il paradait devant la Presse à Kigali.

"Tout ce qu’on sait c’est qu’il a dû voyager quelque part en Afrique. Mais là, il ne nous l’a pas annoncé", a dit Faustin Twagiramungu dont le parti est dans la coalition MRCD/Mouvement rwandais pour le Changement Démocratique. Ce monsieur avec la verve qu’on lui connaît dit ne pas craindre de faire partie d’un mouvement armé insécurisant son pays le Rwanda.

"Nous n’avons absolument pas peur de faire partie de ce mouvement. Nous ne craignons pas du tout d’être emprisonné par Kigali. Qu’il le fasse. Après tout, dussé-t-il nous arrêter nous tous, il ne manquera pas des gens pour reprendre le flambeau. Le Rwanda est à nous et non au FPR/Front Patriotique Rwandais qui dirige la coalition de onze partis au pouvoir à Kigali.

Pour annaîse Kanimba, son père est entré en communication avec la famille pour la dernière fois ce jeudi 27 août 2020 alors qu’il arrivait à Dubai. "Depuis lors, silence radio", a-t-elle confié à la BBC Gahuzamiryango. Apparemment cette fille de Papa n’a pas voulu dire l’itinéraire du périple du père. "Nous ne savons pas comment il est atterri à Kigali. En tout cas c’était le dernier de son souci. Nous pensons qu’il a été enlevé", a-t-elle ajouté.

Refus de suivre des voies démocratiques de prise de Pouvoir

L’ancien Premier ministre Faustin Twagiramungu confond les réalités. Quand le FPR est venu au pouvoir par les armes, les autorités d’alors refusaient le retour des réfugiés rwandais de 1959, 1963 et 1973. Il le sait parfaitement que ces derniers avaient été chassés de leurs pays dans une situation de pogroms et de tueries de tutsi. Le tout était enveloppé dans une propagande et sensibilisation ininterrompue de haine et de chosification des Tutsi.

La situation actuelle ?

Elle est parfaitement différente. Twagiramungu et ses sponsors occidentaux ont-ils cru en sa victoire à la Présidentielle de 2003 parce que tout avait été organisé pour qu’il brandisse sa hutité comme carte de campagne ? Hélas, cela n’a pas eu lieu. Beaucoup de millions d’euros des lobbies occidentaux qui sponsorisaient sa campagne ont été brûlés. Le Pauvre n’a pas compris qu’il est rwandais. Il est vite reparti dans l’Occident parce qu’il ne venait que pour la Présidence de la République.

Brandir la carte de la Rwandité

Ce que voyant, les nouvelles autorités rwandaises léghalement intronisées se sont dit qu’il faut vaincre cette idéologie de l’ethnocentrisme hutu coulé en mode de gestion du pouvoir. Elles y mettent tout le paquet et, concommitamment, elles améliorent au jour le jour la transparence dans la gestion des affaires publiques. Elles y vont sérieusement et croient qu’elles doivent mériter la légitimité de leur pouvoir en améliorant davantage les conditions de vie de tous les citoyens sans exception.

L’électrification rurale, la cadastrage généralisé des terres culturales et parcelles d’habitation devant donner jouer comme des droits hypothécaires pour crédits bancaires, une compétitivité économique qui veut qu’un quidam soit du jour au lendemain entrepreneur officiellement agréé... ces stratégies nationales comme d’autres qui ne sont pas citées montrent des équipes de prise de décisions nationales qui comprennent que le pouvoir pour mieux l’accaparer il faut satisfaire le peuple.

Rusesabagina et la coalition MRCD pensent droits par les armes

Dans le langage politique, ne croit-on pas que les armes se prennent en dernier ressort, quand toutes les issues sont bloquées et quand on pense que la lutte que l’on entend mener est hautement noble ?

Force est de constater que nos opposants politiques sont téléguidés et sponsorisés de l’extérieur où ils vivent. Des recherches ultérieures pourront montrer que les lobbies assez friqués qui les financent apprécient une synergie de combat mené par ces opposants. En effet, cette opposition qui ne veut rien comprendre de l’idéologie de la Rwandité- NDI UMUNYARWANDA. Elle construit tout sur celle du Hutu majoritaire écarté du pouvoir qui doit lui revenir de droit.

Et puis leur lutte se fait en escaliers : Des cellules de communication adoubées de médias en ligne et de maisons d’édition ; celles-ci font la propagande de l’ethnocentrisme en question. Et l’on sait combien, ces média sont légion. Ils exploitent en salissant les efforts et progrès réalisés par le régime actuel "qui leur a pris le pouvoir".
Il est observable qu’ils sont forts. Ce sont de grands intellectuels qui savent dissimuler leur négationnisme du génocide des Tutsi de 1994.
L’autre strate est celle des politiciens. Généralement, ils cherchent ceux qui n’ont pas trempé dans ce génocide. Les Twagiramungu et Rusesabagina et consorts.

Ces derniers vont commettre une erreur que l’Occident officiel aura du mal à tolérer. La création d’ailes armées pour battre très vite le régime du "dictateur" Kagame.
Pourtant ce "dictateur", il n’y en aura pas deux comme lui qui feront des réalisations sociales extraordinaires. Bref, il tente d’implanter en Afrique, un capitalisme national solide modèle pour les autres Etats africains. Et cela est important pour la vie des institutions de Brettons Woods ; la BM et le FMI qui gouvernent le monde.

Le régime rwandais actuel ne comprend pas d’autre idéologie que celui de faire en sorte que les citoyens rwandais sans exception jouissent à fond d’une compétition économique pour ne pas dire commerciale sans limite. Il s’attelle à construire des infrastructures socio économiques nécessaires à cet effet. Toute la Communauté internationale lui fait pour cela l’éloge.

Une sortie malheureuse de l’ancien Ministre et malheureux candidat présidentiel de 2003

Le vieux politicien Faustin Twagiramungu est connu pour son franc parler. Il dit haut ce qu’il pense. Pour lui, "le Rwanda est nôtre, et non du FPR" ?

Cette sortie pour un lecteur étranger sonne comme une simple tactique de lutte politique. Pour un citoyen rwandais non extrémiste, cela fait froid dans le dos. Ca signifie la détermination pour la recapture du pouvoir par tous les moyens pour cette autre partie de l’opposition qui se croit digne repré sentant de la majorité ethnique de la population rwandaise. De là à comprendre que cette classe politicienne ayant été active dans les arcanes des régimes de la Première et la Deuxième républiques tient mordicus à, s’il le faut, récidiver, rééditer les affres du génocide des tutsi de 1994.

Mais ce qui est important dans tout ceci c’est de noter que cette classe de l’opposition vieillissante croit inoculer dans sa postérité les germes de son idéologie meurtrière. Il arrivera un jour où une véritable société civile rwandaise suffisamment intellectuellement outillée adoptera des dispositions de montrer aux pouvoirs publics ce qui ne va pas qu’il faudra corriger et comment hâter positivement les transformations sociales pour une société rwandaise ayant dépassé le prisme idéologique de l’ethnie.


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