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Avril des ténèbres ; 26ème année depuis le génocide des Tutsi au Rwanda- Jour 20/100:L’amour.

Redigé par Prince M. Gaël NYANGEZI
Le 13 mai 2020 à 08:47

Plus d’un million de morts en 100 jours ! Il y a 26 ans, du 7 avril au 17 juillet 1994, le Pays des Mille Collines a été un sordide théâtre du génocide des tutsi au Rwanda, quand les Hutu génocidaires entreprirent de supprimer tous les Tutsi du pays. Ce fut le génocide le plus fulgurant de l’Histoire moderne, où les assassins et les victimes étaient des voisins, des collègues de travail, des fidèles d’une même paroisse, voire des conjoints.

Cette tragédie marqua ainsi l’ultime preuve d’un manque d’amour d’autrui dans une société longtemps plongée dans l’idéologie ethnique sans fondement. Seul l’amour à la patrie des vaillants INKOTANYI sauva notre pays.

L’amour est un sujet hautement philosophique. Il se distingue de l’amitié et désigne généralement une relation intime, qu’elle soit physique et/ou intellectuelle, entre deux êtres ou entre l’homme et Dieu, chez les penseurs religieux. Ainsi Platon fait de l’amour, l’amour de la sagesse. L’amour est central. L’amour fait partie de notre être constitutif et de notre vie. Il y a cet amour naturel que nous recevons à notre naissance. Dans les circonstances normales, c’est l’amour qui nous est donné par nos parents et c’est bien évidement pas toujours le cas pour certains, car il y a la naissance comme orphelins pour d’autres. Ce don naturel d’amour n’a pas toujours été reçu de la même façon pour nous tous, et encore moins de la même façon la plus protectrice.

Au Rwanda, l’amour devait, doit et devra survivre au génocide des tutsi. L’amour doit enrayer la haine.Parcourant les cours d’écoliers à ceux des universitaires du pays jusqu’aux mariages, en passant par la période de deuil au mois d’avril. Et nul ne semble mieux avoir besoin d’intégrer cette notion, d’en parler et d’en vivre que nous les Rwandais pendant cette période. Devant trancher radicalement avec l’image d’un peuple fuyant en permanence les menaces d’instabilité et muer par le devoir de mémoire. Démarche délicate, certes, qui réveille des souvenirs douloureux mais qui interroge aussi l’avenir de tout un pays.

L’amour c’est autant un don que l’on reçoit qu’un idéal vers lequel on s’oriente. Entre ce don que l’on reçoit et l’idéal vers lequel on se dirige, qui est une sorte de quête, il y’a tout ce que nous avons à faire ; d’abord pour l’entretenir. L’amour ça se sent comme quelque chose qui est en nous et qui est naturel mais ça se construit, ça s’éduque et ça s’apprend aussi.On apprend à aimer, on doit apprendre à mieux aimer.

Et dans notre cheminement de guérison par la mémoire, quand nous sommes renvoyé à nous-mêmes, comme dans la situation qui est la nôtre aujourd’hui, il faut systématiquement se donner les moyen. Les moyens que peut nous doter la force de l’amour c’est effectivement, au-delà du ressenti, le pouvoir d’y mettre les mots. Savoir communiquer de manière responsable par un langage rassembleur favorisant l’harmonie. Mais les mots ne suffisent pas, il faut aussi pouvoir y ajouter des signes, les signes d’amour qui nous réconfortent. Nous devons savoir que rien n’est jamais acquis en amour et qu’ il faut systématiquement s’engager à l’approfondir et à l’entretenir. Seul l’amour peut vaincre la haine.


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