Burkina Faso : 11 soldats nigérians détenus après l’atterrissage forcé d’un avion

Redigé par IGIHE
Le 9 décembre 2025 à 02:39

Une grave crise diplomatique se dessine entre l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, et la ’Nigerian Air Force’ (NAF), après l’interception et la mise en détention, lundi 8 décembre 2025, de 11 soldats nigérians à Bobo‑Dioulasso.

Un avion militaire nigérian de type C‑130, transportant ces militaires, a été forcé d’atterrir d’urgence après avoir pénétré, selon les autorités sahéliennes, l’espace aérien burkinabè sans autorisation préalable.

Dans un communiqué, l’AES a dénoncé cette intrusion comme une « violation grave » de sa souveraineté et des règles internationales d’aviation.

Selon les premiers éléments de l’enquête menée par les autorités burkinabè, l’avion, qui transportait deux membres d’équipage et neuf militaires, n’avait reçu aucune autorisation de survol.

L’AES a par ailleurs annoncé avoir mis en «  alerte maximale  » ses défenses aériennes et anti‑aériennes, autorisant la neutralisation, si nécessaire, de tout appareil militaire tentant de violer l’espace aérien confédéral.

Abuja évoque une “urgence technique”

De son côté, la NAF a déclaré que l’atterrissage n’était nullement une provocation mais la conséquence d’un souci technique : l’avion, en route vers le Portugal, aurait dû se poser en urgence à Bobo‑Dioulasso, l’aéroport le plus proche. Selon elle, les membres d’équipage sont sains et saufs et ont été « bien traités » par les autorités burkinabè.

À ce stade, Abuja n’a pas encore publié de communiqué officiel formel, au-delà des propos de la NAF, ce qui laisse planer un doute sur la suite diplomatique.

Cet incident survient dans un contexte déjà tendu entre l’AES, qui a quitté la CEDEAO en janvier 2025, et des pays comme le Nigeria, accusés de continuer à intervenir militairement dans la région.

De leur côté, des médias nigérians rappellent que, la veille, l’armée nigériane avait mené des frappes aériennes contre des insurgés dans le voisinage du Bénin, après une tentative de coup d’État contre le président Patrice Talon.

Certains observateurs voient dans l’atterrissage du C‑130 un possible lien avec ces opérations régionales, ce que dément pour l’instant le Nigeria.

Un avion militaire nigérian, transportant ces militaires, a été forcé d’atterrir d’urgence après avoir pénétré l’espace aérien burkinabè sans autorisation préalable

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