Le dernier rapport de la Banque mondiale sur l’économie du Rwanda souligne que « bien que des progrès aient été réalisés, le niveau de compétences dans le pays n’est pas encore suffisant pour atteindre les objectifs de développement que le Rwanda s’est fixés. »

De plus, « le manque de qualifications chez les travailleurs constitue l’un des principaux obstacles au développement des entreprises au Rwanda. »

Ce rapport fait écho à une autre étude de la Banque mondiale sur les entreprises, qui indique que « les entreprises rwandaises considèrent que le recrutement de travailleurs qualifiés, notamment dans les domaines techniques, pratiques et professionnels, est l’un des défis majeurs auxquels elles sont confrontées. »

Cette situation est renforcée par le fait que la proportion de travailleurs ayant des compétences moyennes ou inférieures est plus élevée au Rwanda que dans les autres pays de la région.

« Le manque de travailleurs qualifiés a un impact significatif sur la capacité des entreprises rwandaises à concurrencer sur le marché, » poursuit le rapport, ajoutant que « les employeurs soulignent fréquemment le manque de compétences, de formations adéquates et de leadership comme des obstacles majeurs à l’utilisation des technologies et au renforcement des capacités nécessaires pour rendre les entreprises compétitives. »

Ce déficit de compétences contribue également à la hausse du chômage chez les jeunes. En 2023, environ 33 % des jeunes n’étaient ni employés, ni inscrits dans des programmes d’éducation ou de formation.

Cependant, malgré ces défis, certains secteurs présentent des opportunités de développement pour le Rwanda et peuvent aider les jeunes à trouver un emploi tout en offrant aux investisseurs la possibilité de réaliser des profits en y injectant des capitaux substantiels.

L'économie du Rwanda continuera à se développer dans les années à venir.

Agriculture, foresterie et pêche

Le secteur agricole joue un rôle clé dans l’économie rwandaise. En 2023, il employait 43 % de la population et représentait 27 % du PIB.

Dans le cadre du deuxième volet du Plan National de Transformation (NST2), il est prévu que ce secteur croisse d’au moins 6 % par an, avec une augmentation de la production de 50 %.

Cependant, malgré ces objectifs, des défis importants persistent, notamment un manque de compétences parmi les travailleurs.

Environ 98 % des agriculteurs n’ont pas de formation adéquate, et seulement 9 % des entreprises opérant dans ce secteur sont formelles, avec seulement 6 % d’entre elles considérées comme de grandes entreprises.

Près de 65 % des travailleurs agricoles n’ont jamais reçu d’éducation formelle, et le secteur reste dominé par des emplois qui nécessitent peu de qualifications, avec 0 % de diplômés universitaires, selon la Banque mondiale.

Cette pénurie de compétences, combinée aux ambitions du pays pour élargir ce secteur, offre de nombreuses opportunités pour les jeunes et les investisseurs intéressés à s’impliquer.

Actuellement, environ 10 000 personnes trouvent chaque année du travail dans ce secteur, un chiffre qui devrait se maintenir jusqu’en 2035.

Cependant, entre 2036 et 2050, ce nombre devra chuter, se situant entre 5 000 et 10 000 nouvelles entrées annuelles.

Industrie

Le secteur industriel est appelé à croître dans les années à venir, avec une contribution au PIB qui passera de 10 % depuis 2023 à des niveaux plus élevés.

Actuellement, 6 % des travailleurs rwandais sont employés dans l’industrie, un chiffre qui devrait augmenter. Son développement sera en synergie avec celui de l’agriculture, car plus de 49 % des industries du Rwanda transforment des produits agricoles.

Chaque année, environ 2 000 personnes rejoignent ce secteur à la recherche d’emplois, un nombre qui devrait augmenter à mesure que le secteur se développe.

Avec la construction de zones industrielles à travers le pays, ce secteur présente une opportunité clé pour les jeunes à la recherche d’emploi et pour les investisseurs qui cherchent à faire fructifier leur capital.

Selon la Banque mondiale, « ce secteur est promis à une création importante d’emplois dans le futur, soutenu par les politiques gouvernementales qui visent à le développer. »

Pour maximiser les rendements, il sera essentiel d’investir dans des infrastructures, d’accroître la productivité des travailleurs, et de rendre le secteur plus compétitif afin de réduire les importations et d’augmenter les exportations.

Transport

Le secteur des transports est crucial pour l’économie du Rwanda, non seulement en facilitant les activités économiques, mais aussi en offrant du travail à plus de 10 000 personnes chaque année.

Ce chiffre devra cependant diminuer à partir de 2035, avec environ 2 000 nouveaux emplois créés annuellement. En 2023, ce secteur a contribué à hauteur de 5 % au PIB et employait 6 % de la population active.

Avec la croissance économique du Rwanda, qui devrait dépasser 7 % dans les deux prochaines années, le secteur des transports continuera à se développer et à offrir des opportunités à un grand nombre de personnes.

Cependant, seuls 2 % des travailleurs du secteur ont un diplôme universitaire, ce qui implique les jeunes chômeurs diplômés, qui représentent 10 % de tous les chômeurs, d’y trouver des opportunités grâce à des formations adaptées.

L’alignement de ce secteur avec les investissements privés et la réduction de l’écart en matière de compétences contribueront à la création d’emplois pour de nombreux Rwandais.

Tourisme (hébergement et restauration)

Le secteur des services est actuellement le plus grand employeur au Rwanda, selon les rapports de l’Institut National de la Statistique du Rwanda. Au deuxième trimestre de cette année, il a employé 44 % de la main-d’œuvre, surpassant l’agriculture.

Cette croissance est en grande partie due à l’expansion continue du secteur touristique, qui a créé plus de 500 000 emplois rien qu’au dernier trimestre de l’année dernière.

Avec le doublement attendu du nombre de visiteurs au Rwanda au cours des cinq prochaines années, ce secteur offre des opportunités non seulement d’emploi mais aussi d’investissement.

Technologie, assurance, finance et autres secteurs professionnels

Ces secteurs figurent parmi ceux qui offrent le plus d’emplois aux diplômés universitaires au Rwanda. D’ici 2030, le nombre d’emplois liés aux technologies de l’information devrait passer de 1 million depuis 2016 à 3 millions, ce qui fait de ces secteurs des moteurs de croissance pour ceux qui cherchent un emploi ou souhaitent investir.

Ces secteurs continueront à croître à mesure que l’économie se développe, avec une demande croissante pour leurs services.

L’année dernière, les secteurs de la finance et de l’assurance représentaient 2 % du PIB et employaient 1 % de la population active, tandis que le secteur des technologies et des communications employait 2 %.

Dans l’ensemble, environ 250 000 emplois devraient être créés chaque année jusqu’en 2029, avec 1 million de personnes formées aux technologies de codage et 500 000 supplémentaires recevant une formation avancée en technologie.

Le secteur industriel créera davantage d'emplois pour de nombreux Rwandais.