Connu sous le nom de « Philippe Manier », Hategekimana avait débuté son procès le 10 mai 2023, faisant face à des accusations de génocide, de crimes contre l’humanité et de complicité dans ces actes. Les crimes qui lui sont reprochés concernent des faits commis dans des localités telles que Nyamure, Nyamugari, Nyabubare et ISAR-Songa, au moment où il était chef adjoint de la gendarmerie à Nyanza de Butare.

Le parquet a établi que le 20 avril 1994, Hategekimana a dirigé des gendarmes armés de fusils et de grenades sur la colline de Nyamugari, où des Tutsi s’étaient réfugiés. Des témoins ont également rapporté qu’il avait utilisé un mortier de 60 mm pour massacrer ces innocents.

Après sept semaines d’auditions de témoignages provenant des deux parties, il a été reconnu coupable et condamné à perpétuité en juin 2023.

À l’approche de son procès en appel, son avocat, Me Emmanuel Altit, avait déclaré qu’ils étaient prêts à demander à la cour d’appel d’examiner minutieusement chaque témoignage et élément de preuve.

Âgé de 67 ans, Hategekimana a obtenu la nationalité française en 2005. Il a été arrêté au Cameroun en 2018 puis extradé vers Paris, la décision de le juger ayant été prise en septembre 2021. Ce nouveau procès pourrait avoir des implications significatives pour la justice et la mémoire du génocide contre les Tutsi qui s’est déroulé d’avril à juillet 1994 au Rwanda, emportant avec lui la vie de plus d’un millions de Tutsi.

Hategekimana Philippe, condamné à la réclusion à perpétuité par le tribunal de première instance de Paris pour son rôle dans le génocide perpetré contre les Tutsi en 1994, se prépare à plaider en appel ce 4 novembre 2024.

Personnes visitant le memorial du génocide contre les Tutsi à Kigali, où la memoire des victimes est perpetuellement sauvegardé.