L’épisode, presque théâtral dans son absurdité, condense à lui seul l’essence d’un style de gouvernance marqué par l’improvisation, la vanité et le gaspillage des ressources nationales.
L’on chercherait en vain, dans une telle démarche, une esquisse de vision stratégique ou un effort de mise en perspective. Tout y traduit au contraire la précipitation et la superficialité : dépenser sans compter, multiplier les voyages et les messageries occultes, espérer que l’image d’un cliché diplomatique suffira à redorer un prestige intérieur chancelant.
Or, la diplomatie, comme la politique, ne se réduit pas à une succession de coups d’éclat médiatiques. Elle se fonde sur la patience, la cohérence et l’inscription dans le long terme. La présidence congolaise, en se livrant à ce genre de gesticulations, a révélé combien elle confondait l’art de gouverner avec l’artifice de la mise en scène.
Cet épisode n’est pas isolé. Il illustre un mode de gestion où l’absence de rigueur intellectuelle se conjugue à l’absence d’anticipation. Le temps de la réflexion y cède à l’empressement, la profondeur au superficiel, le bien commun à l’obsession d’un prestige personnel.
Pendant que des millions de Congolais ploient sous le poids d’une misère endémique, leur Président dissipe des sommes colossales dans des entreprises vouées à l’échec. Les scandales financiers se succèdent, chaque mandature se faisant le miroir d’une faillite collective où l’intérêt national se trouve systématiquement sacrifié sur l’autel de l’ego présidentiel.
L’affaire du rendez-vous avorté avec Donald Trump restera, dans l’histoire récente du Congo, comme un symbole criant : celui d’un pouvoir prêt à tout investir dans l’apparence, mais incapable de capitaliser sur l’essentiel.
Elle incarne la tragédie d’une nation immense, riche de potentialités, mais tenue en otage par des dirigeants dont l’horizon se limite à la conquête fugace d’une photographie avec les puissants du monde.
En définitive, ce mirage diplomatique n’est pas seulement le reflet d’une maladresse politique ; il est la métaphore d’un système dont l’inconséquence chronique hypothèque l’avenir de tout un peuple.

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