L’événement, qui a attiré plus de 1500 participants, a vu la tenue de plus de 20 panels lors de la première journée. Les discussions formelles de la réunion se poursuivront ce dimanche 10 novembre 2024, avec des entretiens en tête-à-tête entre ministres, suivis de présentations officielles. Le ministre Nduhungirehe prendra la parole en matinée, lors de son discours devant ses homologues.
La délégation rwandaise, dirigée par le ministre Nduhungirehe, inclut plusieurs personnalités de haut rang, notamment le secrétaire général adjoint de l’Agence nationale pour la sécurité et les renseignements, le Général de brigade Jean Paul Nyirubutama, l’assistant du ministre des Affaires étrangères, Juan Haguma, ainsi que l’ambassadeur du Rwanda en Russie, le Lieutenant-général Frank Mushyo Kamanzi, et d’autres responsables gouvernementaux.
Le premier jour de la réunion, Nduhungirehe a eu des entretiens bilatéraux avec ses homologues d’Algérie, Ahmed Attaf, et d’Éthiopie, Gedion Timotheos. Il a également rencontré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, pour des discussions privées qui ont duré environ une heure. Ces échanges ont eu lieu après la signature d’accords importants sur la suppression des visas pour les diplomates et les détenteurs de passeports de service.
Dans une interview accordée à IGIHE, le ministre Nduhungirehe a souligné que ces accords sont essentiels pour faciliter les déplacements des dirigeants et les participations à des conférences. Il a également évoqué d’autres partenariats stratégiques entre le Rwanda et la Russie, notamment un accord signé en 2019 dans le domaine de l’énergie nucléaire. Cet accord a permis à plusieurs étudiants rwandais de poursuivre des études dans des universités russes spécialisées dans les sciences et la technologie.
« La coopération avec la Russie ne se limite pas à l’énergie nucléaire, mais s’étend à d’autres secteurs comme l’éducation et la santé. Par exemple, face à l’épidémie de Mpox, la Russie a envoyé des experts et fourni des vaccins au Rwanda », a ajouté le ministre. « Nous avons également une coopération continue dans le domaine de l’éducation, avec de nombreux étudiants rwandais qui viennent en Russie pour se former dans des disciplines de pointe. »
La rencontre ministérielle s’inscrit dans un contexte international marqué par des tensions croissantes entre la Russie et l’Occident, notamment à cause de la guerre en Ukraine. Lors du sommet des dirigeants africains et russes organisé l’année dernière à Saint-Pétersbourg, plusieurs chefs d’État africains ont choisi de ne pas assister à l’événement, sous pression des pays européens et des États-Unis qui ont demandé aux nations africaines de prendre position en faveur de l’un ou de l’autre camp.
Le ministre Nduhungirehe a expliqué que le Rwanda fait face à une pression similaire pour adopter une position claire, mais a souligné que le pays prend ses décisions en fonction de ses propres intérêts, et non en fonction des pressions externes. « Ce n’est pas seulement le Rwanda, de nombreux pays sont souvent sollicités pour prendre une position. Mais nous prenons nos décisions en fonction des intérêts du Rwanda, pas des intérêts des autres », a-t-il déclaré.
Le ministre a également abordé la question des relations entre la Russie et les États-Unis, un sujet particulièrement sensible depuis l’administration Trump. Nduhungirehe a réaffirmé que le Rwanda maintiendrait de bonnes relations tant avec les États-Unis qu’avec la Russie, en raison des intérêts économiques et politiques qu’il y trouve.
« Nous respectons les pays et leurs populations, quels que soient les dirigeants qu’ils choisissent. Nous continuerons à travailler avec eux, car les relations internationales reposent sur les intérêts de chaque pays. Les différends entre la Russie et les États-Unis concernent ces deux pays, et ne doivent pas affecter notre diplomatie », a ajouté Nduhungirehe.
Lors d’une question concernant le conflit en cours entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo, Anton Kobyakov, conseiller du président russe, a évité de prendre position, soulignant que la Russie favorise la résolution des conflits par le dialogue et le respect mutuel. « Tout conflit doit être résolu par la construction de relations positives et par des solutions fondées sur le respect mutuel, plutôt que par le conflit », a-t-il déclaré.
Le ministre Nduhungirehe a exprimé sa reconnaissance envers la Russie pour sa position constante en faveur des solutions politiques. « La Russie est un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous apprécions l’approche du pays qui favorise les négociations et la diplomatie pour résoudre les conflits, et nous continuerons à travailler ensemble pour promouvoir la paix et la sécurité dans notre région », a-t-il ajouté.
Le ministre Nduhungirehe et son homologue algérien ont également discuté de la visite prévue du président rwandais, Paul Kagame, en Algérie au début de l’année prochaine. Ils ont également abordé la visite du ministre algérien des Affaires étrangères au Rwanda, prévue pour la fin de l’année 2024, visant à renforcer les relations bilatérales entre les deux pays.
Cette réunion Afrique-Russie, qui se poursuit tout au long de ce week-end, marque un tournant dans les relations internationales du Rwanda, consolidant ses partenariats stratégiques tout en naviguant avec prudence dans un contexte géopolitique complexe.
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