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Nicolas Sarkozy et son estime pour le Président Kagame, une reconnaissance mal vue par certains en France

Redigé par Bazikarev
Le 19 mars 2024 à 10:24

Trente ans après, les relations franco-rwandaises, longtemps tumultueuses, semblent enfin emprunter un chemin lumineux. Le Président Paul Kagame lui-même l’a récemment souligné lors d’un entretien avec le journal français Le Figaro, au début du mois de mars. Selon lui, "les choses ont commencé à changer depuis l’époque de Nicolas Sarkozy, et aujourd’hui, Emmanuel Macron est sur la bonne voie."

Le rapprochement entre la France et le Rwanda, suite au génocide des Tutsis, doit beaucoup à Nicolas Sarkozy, qui a présidé la France de 2007 à 2012. Ce dernier considère son action en faveur du rapprochement avec le Rwanda comme l’une des fiertés de son mandat, comme il l’évoque dans son livre "Le Temps des Combats", paru en 2023.

Le 24 février 2010, Sarkozy effectuait une visite historique au Rwanda, devenant ainsi le premier Président français à fouler le sol rwandais après le génocide. Cette visite faisait suite à des échanges avec le Président Kagame, qu’il percevait comme un partenaire fiable, bien qu’il reconnaisse que cela revenait à "s’attacher une bombe".

Dans son livre, Sarkozy explique son désir de comprendre les horreurs survenues au Rwanda et d’apporter un changement dans la perception erronée des événements historiques qui ont impliqué la France. "Me rapprocher de Paul Kagame était risqué, car beaucoup dans mon gouvernement y voyaient une trahison envers nos forces armées. Mais je voulais changer cette histoire mal interprétée. Cet isolement avait un impact considérable sur notre politique en Afrique", écrit-il.

Sa visite à Kigali, où il s’est entretenu avec Kagame et visité le Mémorial du génocide, a suscité l’indignation de certains en France, notamment parmi les proches de François Mitterrand, ami de l’ancien régime rwandais. Des figures comme Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères, et Gérard Larcher, président du Sénat, ont refusé de rencontrer Kagame lors de ses visites en France.

Le général Lafourcade, qui commandait les forces françaises lors de l’opération Turquoise au Rwanda, a décrit l’accueil de Kagame comme "une insulte aux troupes françaises".

Malgré ces résistances, Sarkozy souligne l’importance de son action pour les relations actuelles entre la France et le Rwanda, saluant les efforts de Macron pour poursuivre cette politique de réconciliation. "Je suis satisfait de voir que le président Macron a relancé la politique que j’avais initiée d’unité et de réconciliation, en visitant le Rwanda. Il l’a fait brillamment, malgré la pression de certains de ses alliés."

Le processus de reconnaissance des erreurs de la France dans son passé avec le Rwanda a non seulement permis de renouer les liens diplomatiques, mais a aussi ouvert la voie aux investissements français au Rwanda. Ainsi, les échanges commerciaux entre les deux pays ont considérablement augmenté, témoignant du rétablissement du respect mutuel.

Sarkozy, souvent sujet à controverse en France, décrit Kagame comme une personnalité impressionnante et digne de confiance, soulignant l’importance de la reconnaissance des fautes passées pour avancer. "Admettre nos erreurs plutôt que de les combattre ou de les cacher est très puissant. Je suis convaincu que nous avons agi correctement et l’histoire le montrera."

Lorsque le Président Kagame a accueilli Sarkozy en février 2010.
Sarkozy montre qu'à sa rencontre avec le Président Kagame, il a vu en lui un leader digne de confiance et qui ne se focalise pas uniquement sur le passé.
Sarkozy affirme que reconnaître les erreurs commises par la France a eu des répercussions sur la politique de ce pays au Rwanda.
En septembre 2011, le Président Kagame a également effectué une visite à Paris, où il a été accueilli sur les Champs-Élysées.
À Paris, le Président Kagame s'est adressé aux médias.

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