Accusé de génocide, complicité de génocide et crime contre l’humanité.

Ce mardi 17 mai 2022, les auditions étaient réservées aux témoins des massacres de l’église de Kibeho.

Deux témoins sans aucun lien de par leurs parcours et leurs histoires, deux témoins que tout opposent ou presque
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L’un, Théoneste Bicamumpaka, détenu toujours à la prison de Gikongoro pour sa participation dans le génocide contre les tutsis est interrogé par vision conférence depuis Kigali.

Il affirme qu’entre le 13 et le 15 avril 1994, lors des massacres des tutsis dans la paroisse de Kibeho « le préfet (Laurent Bucyibaruta) nous a donné des ordres ».

Et il explique avoir assisté personnellement à l’altercation entre le sous-préfet Damien Biniga et l’abbé de kibeho qui refusait de livrer les tutsis refugiés dans la paroisse.

Le deuxième témoin, Callixte Gatete est rescapé du génocide des tutsis. Il avait espéré trouver la vie sauve avec les siens en s’abritant à l’église de Kibeho.

Mais au troisième jour des massacres, il a vu les gendarmes armés bruler l’église.

Le 14 avril 1994, les interahamwe encadrés par les gendarmes avaient rassemblé les armes traditionnelles (gourdins, machettes, lances) des fusils, des grenades, des jerricanes d’essence et des fagots de bois pour bruler l’église et ses occupants.

Quarante mille personnes y ont péris dont sa sœur et ses cinq neveux.

Alain Gauthier, Président du collectif des parties civiles a insisté sur l’ampleur des massacres de Kibeho ainsi que le rôle primordial de l’ancien Préfet.

Les massacres de kibeho comportent une dimension religieuse importante avec les apparitions de la Vierge Marie sur ces lieux.

Le 15 aout 1982, les visions avaient montrées un gouffre béant, un fleuve de sang, des gens qui s’entretuent.

Les voyantes avaient dénoncé entre autre la compromission de la hiérarchie catholique. Mgr Nsengiyumva, archevêque de Kigali et président de l’épiscopat était membre du comité central du parti unique.

Avec le recul certains y avaient vu un signe prémonitoire.