Cependant, un simple coup d’œil aux noms mentionnés dans cette enquête biaisée révèle une liste d’acteurs bien connus : des négationnistes notoires du génocide, des enfants et petits-enfants de responsables, ainsi que leurs proches, amis et partisans en tout genre, surtout basés en Belgique et en France, mais également présents à travers l’Europe et au-delà. À Bruxelles, cette panique alimentée par de supposés empoisonnements fictifs semble particulièrement prégnante.
Le moment choisi pour publier cet article n’est pas anodin. Il coïncide avec le récent procès du Dr Eugène Rwamucyo et précède le procès de Charles Onana, deux figures liées à des groupes cherchant à minimiser ou altérer l’histoire tragique du Rwanda.
Au fond, cet article exprime une peur profonde. Les individus mentionnés redoutent d’être poursuivis, surveillés, et, dans leur perception, de risquer leur vie à tout moment, à travers des stratégies que l’on impute au gouvernement rwandais, telles que les empoisonnements.
Ces accusations, ressassées à de nombreuses reprises, réapparaissent aujourd’hui sous une forme remaniée : des poignées de main prétendument empoisonnées, des vêtements supposément imprégnés de poison, remplaçant les anciennes allégations autour du « utuzi twa Munyuza ».
Mais leur peur réelle ne réside pas dans le poison ; elle provient de l’idée d’être reconnus, jugés et condamnés pour les crimes commis pendant le génocide contre les Tutsi. Ce qui pourrait être le véritable titre de cette enquête est donc « Qui sera le prochain après Rwamucyo et Onana ? »
Cette crainte a engendré des mécanismes de défense variés, tant psychologiques que stratégiques, qui se sont finalement concrétisés dans une enquête fondée sur des accusations biaisées. Ces affirmations visent à manipuler les faits et à déformer la vérité, afin d’apaiser une conscience troublée par une culpabilité profonde.
La peur de la justice et des comptes à rendre
Lorsqu’ils constatent des condamnations sévères, comme celle de Rwamucyo, ceux impliqués dans des atrocités passées ressentent une vague d’anxiété, souvent partagée par leurs proches et leurs réseaux. Cela génère une réaction défensive collective qui vise à influencer l’opinion publique, brouiller les pistes et détourner l’attention des conséquences judiciaires potentielles.
L’article de Rettman donne de l’écho aux voix des négationnistes du génocide, des enfants de criminels et d’un réseau élargi de soutiens comprenant des figures connues comme Judi Rever, David Himbara, et Denyse Zaneza.
Le père de Zaneza, Marcel Sebatware Nzabona, fait actuellement l’objet d’un mandat d’arrestation pour des crimes commis au Rwanda alors qu’il dirigeait une cimenterie à Bugarama (anciennement Cyangugu).
La famille de Paul Rusesabagina joue sur plusieurs récits—parfois se disant espionnée via leurs téléphones, parfois suivie par des inconnus, et maintenant en invoquant des empoisonnements.
Des membres de Jambo ASBL (un groupe d’enfants d’exilés rwandais extrémistes accusés d’avoir participé au génocide contre les Tutsi de 1994) comme Natacha Abingeneye, la fille de Juvénal Uwiringiyimana, un ancien ministre sous le régime Habyarimana, sont également impliqués. Abingeneye est proche de Charles Onana, qu’elle soutient en promouvant ses ventes de livres, en collectant des fonds pour son procès, et en incitant les négationnistes à assister en nombre au procès, comme on le voit sur certaines chaînes YouTube.
On retrouve aussi parmi eux Donatien Nshima Kabuga, un des fils de Félicien Kabuga, récemment aperçu au procès d’Onana pour le soutenir. D’autres, comme Placide Kayumba, membre fondateur de Jambo ASBL et principal soutien du FDU Inkingi, sont également proches de Rwamucyo. Le père de Kayumba, Dominique Ntawukuriryayo, un ami de Rwamucyo et ancien sous-préfet de Gisagara durant le génocide, a été condamné en 2010 pour extermination des Tutsi sur la colline de Kabuye et purge actuellement sa peine dans la prison d’Arusha en Tanzanie.
De nombreux autres amis et soutiens occidentaux sont également impliqués, comme l’ambassadeur Johan Swinnen (ancien ambassadeur de Belgique au Rwanda et en RDC), Peter Verlinden, Filip Reyntjens, et d’autres politiciens belges éminents liés à des partis comme le CDH ou le Vlaams Belang.
En amplifiant ces accusations infondées, ils cherchent à créer des diversions et à semer le doute.
Propager des rumeurs pour influencer l’opinion publique
En cultivant une panique dans leurs réseaux, ces groupes semblent vouloir retarder la justice.
La propagation de rumeurs (ici l’empoisonnement) peut manipuler l’opinion publique, orienter les perceptions et parfois induire en erreur des personnes bien intentionnées mais peu informées, ainsi que les jeunes générations qui découvrent encore l’histoire du génocide contre les Tutsi.
Ces rumeurs peuvent exagérer les traitements dont ils se disent victimes, accuser les autorités de “chasse aux sorcières” et se présenter comme victimes d’injustice, alors que la réalité est bien différente.
Stratégie de victimisation
En se présentant comme des victimes, ils cherchent à susciter la sympathie du public et à transformer la perception de leurs actions. Cela vise à réduire leur responsabilité et à se faire passer pour des cibles d’un système injuste, ce qui peut attirer la sympathie de certains segments de l’opinion publique.
Dénigrer l’image du Rwanda et ses réussites
On peut également noter que cette prétendue enquête a été publiée à un moment où le Rwanda occupait le devant de la scène, avec le président Kagame en visite pour rencontrer des leaders mondiaux lors du sommet de la Francophonie à Paris et de la réunion du Commonwealth à Samoa.
Cette enquête vise à fausser la véritable image du Rwanda et à ternir son succès, en discréditant les réalisations tangibles du pays sur la scène nationale et internationale.
En somme, la sévérité de certaines condamnations sert d’alerte pour ces collaborateurs, les poussant à réagir par crainte de futures répercussions.
Ces stratégies de manipulation du discours public cherchent ainsi à entraver la justice et à protéger les intéressés, d’où l’invention de rumeurs qui fondent ce rapport sans fondement.
Plutôt que de se concentrer sur des menaces fictives, il est temps de laisser la justice faire son travail.
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