L’affaire a suscité de nombreuses réactions tant nationale qu’internationale, notamment celle de l’Ambassadeur Olivier Nduhungirehe, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Rwanda. "C’est une bonne nouvelle pour la justice et pour les victimes du génocide contre les Tutsi. Après 30 ans sans que ce crime ne soit évoqué, il est nécessaire que les auteurs de ce génocide, actuellement en fuite, principalement en Europe ou ailleurs, comprennent que la longue main de la justice les atteindra," a déclaré le ministre.
Le verdict prononcé à Paris marque un tournant dans l’application de la justice à l’égard des auteurs présumés du génocide contre les Tutsi, plusieurs décennies après les faits. Interpol avait arrêté Rwamucyo en 2010 dans le but de l’extrader vers le Rwanda. Cependant, sa citoyenneté française a conduit les autorités à engager des poursuites sur le sol français. Cette décision de la Cour d’assises souligne une collaboration étroite entre le Rwanda et les tribunaux européens.
Au-delà du cas Rwamucyo, les autorités rwandaises dénoncent la lenteur des procédures d’extradition et d’arrestation. En déplacement en septembre dernier à New York, le Ministre Nduhungirehe a rappelé l’ampleur de ce problème. Le Rwanda, a-t-il expliqué, a soumis aux autorités de 33 pays plus de 1100 mandats d’arrêt à l’encontre d’individus accusés de participation au génocide, mais "peu d’actions ont été entreprises".
"Le génocide contre les Tutsi a été planifié par des dirigeants, des personnes qui peuvent se réfugier en Europe, en Amérique du Nord ou dans des pays lointains," a souligné M. Nduhungirehe. Il a exhorté les pays concernés à collaborer plus activement avec le Rwanda pour traduire en justice les auteurs présumés.
La Conseillère spéciale des Nations Unies pour la prévention et la lutte contre le génocide, Alice Wairimu Nderitu, a également pris position, appelant les pays hébergeant des auteurs présumés à agir. "Il est inacceptable que certains pays continuent de se désengager face aux auteurs de génocide qu’ils hébergent," a-t-elle déclaré. Elle a réitéré l’importance de la responsabilité collective pour prévenir toute forme d’impunité.
Ce verdict pourrait marquer un jalon pour de futures procédures à l’international, alors que les autorités rwandaises et les Nations Unies continuent de faire pression pour que justice soit rendue aux victimes du génocide contre les Tutsi, où qu’elles se trouvent.
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