Dans la province autonome chinoise du Xinjiang, les velléités indépendantistes se heurtent depuis des décennies à la politique de sinisation du gouvernement.
Les Hans, une ethnie majoritaire en Chine mais qui représentait 6 % seulement de la population du Xinjiang en 1949, sont arrivés par millions, si bien qu’aujourd’hui, ils sont presque aussi nombreux que les Ouïghours (plus de 10 millions).
Depuis plusieurs années, la Chine est régulièrement accusée d’atteintes graves aux libertés individuelles des Ouïghours. Face à l’opacité de Pékin, qui dément ces accusations, des voix s’élèvent à l’international, de la part des Etats mais aussi d’entreprises ou de personnalités.
Dernièrement, Twitter a bloqué le compte de l’ambassade de Chine aux Etats-Unis pour un message lié aux Ouïghours. Washington a donné de la voix, et pris des sanctions financières.
Le pouvoir central chinois reproche aux Ouïghours « de ne pas être assez sinisés », explique aux Echos Julie Remoiville, docteure en Sciences Religieuses. « Le Parti communiste souhaite qu’ils parlent mandarin, qu’ils soient athées et qu’ils s’intègrent dans la culture chinoise », ajoute la spécialiste du monde chinois contemporain. On compte 56 ethnies minoritaires vivant en Chine, et « Pékin refuse que celles-ci vivent selon leurs traditions, de peur que ces communautés forment un contre-pouvoir », résume la chercheuse.
Concernant les Ouïghours, « la montée de l’islamisme extrémiste ces dernières années a servi d’argument à l’Etat pour persécuter davantage cette communauté, en défendant leur position derrière la peur du terrorisme », ajoute Julie Remoiville.
Une série d’attentats sanglants attribués à des extrémistes Ouïghours en réponse à cette politique répressive dans les années 2010 a traumatisé la population, et achevé d’inquiéter Pékin. En mai 2014, le président Xi Jinping déclare une guerre ouverte contre le terrorisme, quand des Ouïghours rejoignent les rangs d’Al-Qaida en Syrie.
On assiste dès lors à une sécurisation intense du Xinjiang, accompagnée d’une politique de surveillance généralisée avec l’aide de nouvelles technologies. Un contrôle social et intrusif, qui cible désormais les pratiques religieuses et traditionnelles des Ouïghours, jusque-là tolérées.

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