Ces derniers ont saisi l’occasion d’exposer ce qu’ils attendent des talibans redevenus maîtres d’un pays où plus de la moitié de la population est menacée par la faim cet hiver.
« J’ai aussi souligné la nécessité que les écoles primaires et secondaires soient ouvertes aux garçons et aux filles dans tout le pays quand l’année scolaire commencera en mars », a tweeté l’envoyé spécial de l’Union européenne en Afghanistan.
Tomas Niklasson répondait à un autre tweet du porte-parole du ministère afghan des Affaires étrangères, lequel se félicitait d’un engagement de l’UE à « continuer son aide humanitaire à l’Afghanistan ».
Emmenée par leur ministre des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi, la délégation des islamistes a eu aussi notamment des entretiens bilatéraux avec un haut fonctionnaire français, l’envoyé spécial britannique et allemand, et des membres du ministère norvégien des Affaires étrangères.
La tenue d’une rencontre similaire avec les représentants américains n’a pas été confirmée.
Les talibans ont quitté la Norvège en fin de soirée, sans faire de déclarations.
À leurs yeux, ce genre de rencontres constitue un pas vers une reconnaissance internationale.
« Le fait d’être venus en Norvège est une réussite en soi, car nous avons partagé la scène internationale », s’est félicité M. Muttaqi lundi. « De ces rencontres, nous sommes certains de retirer un appui dans les secteurs humanitaire, sanitaire et éducatif en Afghanistan ».
Puissance invitante, la Norvège a, elle, affirmé que ces discussions n’étaient ni « une légitimation ni une reconnaissance » du gouvernement taliban.
Mais sa décision d’accueillir cette délégation, transportée dans un jet privé qu’elle a affrété à grands frais, a été vivement critiquée par nombre d’experts, membres de la diaspora et militants afghans.
Également dans leur collimateur : la présence parmi les 15 membres de la délégation exclusivement masculine d’Anas Haqqani, un des chefs du réseau Haqqani, responsable d’attentats meurtriers en Afghanistan et considéré par les États-Unis comme groupe « terroriste ».
Cette visite « est la première étape pour commencer à traiter avec ceux qui détiennent de facto le pouvoir en Afghanistan », a expliqué le premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre.
« Si nous ne commençons pas par cette première étape, je crains que nous ne soyons exposés à quelque chose d’assez terrible en matière de catastrophe humanitaire », a-t-il poursuivi, défendant l’initiative controversée.
Aucun État n’a pour l’instant reconnu le régime taliban et la communauté internationale attend de voir comment les islamistes gouvernent le pays avant un déblocage éventuel des aides.
La Norvège dit avoir mis l’accent sur les droits humains, en particulier ceux des femmes, tels que l’accès à l’éducation et au travail, et ceux des minorités, notamment religieuses.
Sous le règne des talibans, les femmes sont largement exclues des emplois de fonctionnaires et les écoles secondaires pour filles restent pour la plupart fermées.
Le sort de deux féministes disparues la semaine dernière à Kaboul après avoir participé à une manifestation a aussi été soulevé. Les talibans nient toute implication.
« On ne peut sauver des vies sans que les sanctions soient levées », a déclaré mardi à l’AFP Jan Egeland, chef du Conseil norvégien pour les réfugiés, avant une rencontre entre les ONG comme la sienne et les talibans.
Le gel des aides « pénalise les mêmes civils que ceux pour la défense desquels les pays de l’OTAN ont dépensé des centaines de milliards jusqu’en août », a-t-il fait valoir.
Conséquence de la suspension des aides, mais aussi de plusieurs sécheresses, 55 % de la population afghane est menacée par la faim, selon l’ONU.
À Oslo, un observateur occidental dit avoir relevé « quelques changements graduels des deux côtés ». « Mais je pense que nous aurons besoin de plus de ces réunions avant que les talibans et l’Occident n’arrivent à traiter les uns avec les autres », a-t-il dit à l’AFP.

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