Alain Gauthier du CPCR, la France judiciaire et la traque des présumés génocidaires

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 7 novembre 2012 à 07:51

Une rencontre avec Alain Gauthier, 64 ans, 5 enfants, est très émouvante. Il est président du Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda fondé en 2001 en France. Il est professeur de Français dans un collège de Reims. Sa femme, une rwandaise rescapé du Génocide de Butare au Sud du Rwanda, dénommée Dafroza. Elle est ingénieure au Laboratoire Municipale de Reims.
Le CPCR/Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda est une Association sans but lucrative de droit français dont l’objectif est (...)

Une rencontre avec Alain Gauthier, 64 ans, 5 enfants, est très émouvante. Il est président du Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda fondé en 2001 en France. Il est professeur de Français dans un collège de Reims. Sa femme, une rwandaise rescapé du Génocide de Butare au Sud du Rwanda, dénommée Dafroza. Elle est ingénieure au Laboratoire Municipale de Reims.

Le CPCR/Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda est une Association sans but lucrative de droit français dont l’objectif est uniquement de lutter contre l’impunité des présumés génocidaires vivant sur le territoire français. Forte de 250 membres au départ, “l’association est allée perdant ses membres pour atteindre le volume actuel de 140 membres. La plupart d’entre eux ont quitté les rangs de l’Association. Ils se sont lacés de la lenteur de la justice française qui fait un temps long pour traquer les présumés génocidaires qui résident en France en toute liberté”, a déclaré M. Gauthier au cours d’une interview accordée à IGIHE ce mercredi 7 novembre à Kigali.

Pour cet enseignant qui consacre son temps entre son professorat de français et la traque des présumés génocidaires, le gros tapage médiatique fait par les idéologues du double génocide et du révisionnisme du génocide des Tutsi du Rwanda de 1994 ne diminue en rien la détermination de réussir de la part de cette Association.

“Depuis lors, nous sommes satisfait du travail accompli. Notre lutte a permis la mise sur pied du Pole Spécialisé de Poursuite des Présumés auteurs de crimes de génocide des Tutsis du Rwanda de 1994 près le Tribunal de Grande Instance de Paris. Ils sont 3 juges d’instruction et plus de 6 gendarmes entièrement affectés dans cette chambre spécialisée. Ils voyagent partout pour collecter des informations utiles pour la constitution de dossiers des présumés génocidaires rwandais”, a-t-il confié à IGIHE.

La grande réalisation de cet homme dévoué à la cause des réparations judiciaires des victimes du génocide des Tutsi rwandais de 1994 est qu’à ce jour, 23 dossier de présumés génocidaires rwandais professionnellement confectionnés par une équipe d’avocats commis bénévolement au CPCR sont déposés au greffe du Pole Spécialisé près le TGI-Paris chargé de Poursuite des Présumés Criminels de Génocide des Tutsi du Rwanda. Il est très confiant que bientôt le premier procès de tells crimes sera ouvert très bientôt dans un tribunal français. Il a également allusion au fait que les arguments avancés par la Justice française justifiant la non extradition de présumés criminels de génocide des tutsi du Rwanda ne tiennent pas debout.

Mais que dit-il à propos des réparations des droits des victimes du génocide des Tutsi rwandais de 1994 ? Il ne veut rien reprocher à IBUKA, Collectif de Rescapés du Génocide ni au Gouvernement rwandais.

“C’est aux pays membres de la Communauté internationale de verser ces réparations, surtout que ce génocide des Tutsi a été commis sous leurs yeux et qu’ils ont gardé le silence. Ce qui est intéressant, c’est que le Rwanda est admis au Conseil de Sécurité des Nations Unies, qu’il pourrait faire passer cette idée du Fonds de Compensation des Victimes du Génocide des Tutsi rwandais de 1994”.

Il reconnait néanmoins le fait que les circonstances ont fait que le Collectif IBUKA de Défense des Droits des Rescapés a plus focalisé ses efforts sur la dimension politique du Génocide, qu’il n’a pas consenti assez d’énergie pour la dimension sociale des rescapés du génocide qui manqué du juste minimum pour vivre.

Pour cet humaniste épris de liberté dans son action sociale et faisant allusion à IBUKA et aux associations membres, “Lorsque des Associations sans but lucrative sont financées par l’Etat, il y a un danger qui guette, celle de la perte de leur liberté, de perte de vue de leurs objectifs premiers qu’elles se sont assignées”.

Il a voulu souligné à la fin que sa présence au Rwanda est liée au recueillement des témoignages pour constituer un dossier de présumés génocidaires résident sur le sol français, qu’il ne peut le faire que pendant les vacances scolaires pour son entière disponibilité.


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